La dictée quotidienne.

Comme un cavalier au galop sur son cheval, elle est de retour dans les salles (de classe) pour faire frémir la plupart ou réjouir une minorité d’élèves. Elle débarque avec son allure justicière qui va en faire baver certains pour leurs fautes et faire payer les erreurs des autres ! Non, sans rire, même à nous, adultes, la dictée fait plutôt peur : peur à celui qui la met en œuvre en classe et peur à ceux qui doivent la transcrire sur leur cahier sous la menace du couperet de la sentence.

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Comment alors utiliser cet outil à double tranchant pour faire progresser les élèves et les encourager à devenir « addicts » à cette pratique ?

Je me suis beaucoup posé la question car j’avoue ne pas avoir été du tout à l’aise pendant longtemps, car pas en accord avec le mode de pratique collective souvent exercé :

Pour rendre l’exercice plus agréable, car quotidien, voici comment j’ai décidé de présenter et d’utiliser la dictée comme outil d’apprentissage dans ma classe de CE1.

Comme les élèves ont 10 mots de vocabulaire à apprendre par semaine, la dictée sert de « prétexte » au contrôle de la maîtrise des mots appris la semaine précédente.

Ainsi, pour chaque jour, je leur prépare une phrase qui comporte, 2, 3 ou 4 mots de la liste.

Avant la dictée : l’écoute

Auparavant, les élèves bondissaient sur leur cahier avec leur stylo au galop pour produire la trace écrite des premiers mots entendus. Et après ? Ils ne pouvaient seuls produire la suite du texte sans la millième répétition du disque rayé du professeur. Alors, avant tout, assurez-vous de l’écoute. On ne peut écrire une phrase si on ne l’a pas entendue, analysée et comprise donc en partie intégrée (digérée ?).

Assurez-vous aussi de faire un retour d’anciens mots dans les nouvelles phrases, histoire de bien faire comprendre aux élèves qu’un mot, une fois qu’il est censé être mémorisé, « sert » toujours et qu’il n’est pas juste appris pour la dictée du jour.

Une fois l’inventaire oral collectif des mots fait, commencez la dictée.

La deuxième chance (autocorrection)

À ce stade, chaque enfant a produit au stylo bleu et fait la démonstration de son apprentissage et intégration personnelle des mots. Cette base sert donc d’évaluation à l’enseignant. Vous pouvez choisir de l’évaluer avec des couleurs, des Maîtrise Satisfaisante, des acquis…, des notes. Pour ma part, je fais l’état des RÉUSSITES sur un total de 10 (RÉUSSITES) POSSIBLES. Une manière de faire oublier la « faute » pour mener à chercher la réussite.

Il s’agit donc dans un deuxième temps de leur laisser une chance de se corriger, une chance de produire « mieux ».

Sous la ligne du stylo bleu donc, les enfants sont invités à écrire au STYLO NOIR une deuxième version du mot bleu en utilisant les outils qui peuvent les aider : dictionnaire, liste de mots du cahier outils, affichages…

Généralement les mots de la liste ont droit à un contrôle technique : rajout de la muette, remplacement du o par au… Mais c’est aussi l’occasion d’appliquer les notions découvertes : la majuscule de la phrase, le point, le « s » pour le pluriel des mots. Je profite parfois même de ce temps pour donner un coup de pouce en rappelant quelques règles à voix haute. Après tout, l’objectif ici est de se corriger seul en utilisant ce qui permet de le faire.

J’insiste auprès d’eux pour qu’ils ne corrigent au stylo noir que les mots qu’ils pensent ne pas être correctement écrits, laissant les autres en bleu.

C’est ma deuxième occasion d’évaluation : l’élève est-il capable de s’autocorriger, d’appliquer les règles avec du recul, de remettre en cause ses productions ? J’utilise un code de couleur pour valoriser ce travail. Ainsi, un élève qui n’a que 2 RÉUSSITES sur 10 dans sa première production (stylo bleu) peut très bien obtenir un point vert pour sa capacité à corriger ses mots.

La finale

Pour terminer, les élèves m’aident à produire au grand tableau la correction collective.

Ainsi, pour les mots de la liste, les élèves épellent leur écriture.

Pour les autres mots, ils proposent une orthographe et c’est une superbe occasion pour :

Pour la ponctuation, les élèves viennent placer au bon endroit, les magnets aimantés à la bonne place (virgule, points…).

Une correction donc collective et dynamique !

Voici un petit « résumé » :

Ce qui me fait dire que c’est une bonne pratique, c’est la manière dont mes élèves me réclament la dictée lorsqu’elle est déplacée ou annulée : « Madaaaaaame ! On n’a pas fait la dictée, ce matin ! »

Addicts à la dictée ? C’est gagné !

Une chronique de Claire Maurage

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