Ça peut surprendre, et pourtant, nous avons découvert ce blog, « Les cycles chinois » qui ne sert pas à l’apprentissage des langues orientales mais bel et bien des mathématiques. Intrigués, nous avons posé quelques questions à l’enseignant qui l’a créé, sous le pseudonyme d’Asinus le Boiteux.

Je vais sans doute vous décevoir mais je suis l’inventeur de cette méthode. 

Je cherchais depuis des années à améliorer l’organisation de mes cours. Plus adepte des travaux de groupe et des tâches complexes que des cours magistraux, je devais pourtant admettre que beaucoup d’élèves n’en tiraient généralement pas grand chose. J’ai constaté qu’il fallait absolument faire suivre les séances de recherche par des séances plus guidées. J’essayais aussi de suivre tant bien que mal le fil conducteur : « de la pratique vers la théorie puis de la théorie vers la pratique ».

Pour concevoir les chapitres je passais donc mon temps à dessiner des diagrammes de plus en plus circulaires en me disant « je commence comme ceci puis je fais cela et je reviens vers ceci ». Un jour j’ai vu une représentation du bagua, elle correspondait tellement à la structure que je recherchais que je me suis fait un petit plaisir d’imaginer tout un chapitre qui suivrait l’ordre des trigrammes.

En 2015, vers la fin de l’année, j’ai expérimenté ce chapitre en classe de cinquième. L’essai a été concluant, j’ai reproduit l’expérience sur deux autres chapitres avec une classe de quatrième avec les mêmes résultats positifs. C’était la première fois que je procédais ainsi, la méthode était en rodage mais elle m’a immédiatement plu.

L’année suivante j’ai conçu la moitié de ma progression en utilisant les cycles chinois, et l’an dernier j’en ai fait un usage exclusif.

Je ne sais pas si cette méthode peut être utile pour d’autres collègues mais elle l’est clairement pour moi et pour mes élèves.

Leur comportement, leur motivation et leurs résultats se sont nettement améliorés. Bon, mon seul repère étant la comparaison avec les années antérieures uniquement dans le cadre de ma propre expérience, cela n’a bien sûr aucune valeur scientifique, mais subjectivement c’est plus qu’évident.

J’ai reçu de nombreux mails de parents pour me féliciter ou me remercier, dont trois quasiment identiques, bien que venant de trois établissements différents, comme quoi leur enfant attendait toujours avec impatience les jours des cours de Mathématiques. J’ai aussi croisé deux anciens élèves, des turbulents, qui m’ont dit à peu près cela : « on n’avait jamais fait de maths avant vous, et puis on n’en a plus fait après. »

Cette méthode m’a tellement convaincu que je me disais que je ne pouvais pas ne pas la présenter à d’autres collègues. J’ai ouvert un blog puis commencé à rédiger un article en me disant que, quand même, tout cela était bien farfelu. Je l’ai donc laissé dormir pendant presqu’une année et puis je l’ai montré à quelques personnes. Contrairement à ce que j’attendais les gens ont pris le truc au sérieux. J’aimerais aussi que des collègues me contactent pour enrichir et développer cette méthode et ce blog est sans doute le meilleur moyen pour en trouver.

J’ai assisté au mois de janvier à un séminaire à Pékin sur le futur de l’enseignement des Mathématiques en Chine où étaient invitées des personnalités importantes dont plusieurs chargées de la révision des programmes. J’ai pris le risque de contacter les organisateurs et de leur montrer cette méthode qu’ils ont, étonnamment, eux aussi, prise au sérieux, et dont ils ont demandé une traduction. L’esprit de la prochaine réforme chinoise est très « confucianiste », relativement éloigné de celui de mon blog, mais cela me plaît de penser que cet article d’un obscur professeur français, qui prétend enseigner en s’appuyant sur les préceptes millénaires de la philosophie chinoise, puisse susciter de l’intérêt au pays de Lao Tseu.

Découvrir le blog « Les cycles chinois ».

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