De la variété des salles de classe

Lorsque j’étais instituteur débutant, je n’ai pas disposé d’une salle de classe aussi sophistiquée que celle que vous voyez dans l’image ci-dessous !

 

salle-de-classe-ideale

Ma première salle se situait dans un petit village. Au milieu de la pièce trônait un fourneau à bois, ici et là des tables à l’ancienne (je ne saurais pas dire de quand elles dataient), quelques livres… Mes maternelles faisaient la sieste à même leurs tables. Plus tard, j’ai connu des conditions bien meilleures, notamment dans un collège neuf. Mon atelier de technologie devait faire 140 mètres carrés sans pilier ! Il était vitré sur deux faces. Dans le même établissement, j’occupais une salle informatique très agréable qui a été progressivement équipée d’un nombre conséquent d’ordinateurs. Mais mon billet ne s’arrête pas à cette description de mes lieux de travail plus ou moins V.I.P. Je souhaite évoquer la problématique de la pédagogie pratiquée dans ces endroits.

Adapter l’espace classe à sa pédagogie, ou l’inverse

L’image en début d’article me questionne sur la complexité pédagogique que rencontre l’enseignant(e) dans un tel espace. On imagine aisément que tout le monde ne fait pas la même chose en même temps, que les élèves travaillent en îlots sur des activités multiples. Certains peuvent aussi être dans un moment de lecture sur des sièges en retrait du reste du groupe. L’adulte passe de groupe en groupe pour aider à la réalisation des tâches.

J’ai découvert ce type d’espace lorsque j’étais normalien en stage chez un instituteur du Haut-Doubs (à la frontière suisse) féru des techniques Freinet. J’ai vite compris que sa classe était un atelier multifonction. Les élèves se déplaçaient librement dans deux salles pour aller travailler sur l’imprimerie du journal de la classe, réaliser des exercices de mathématiques, aider un petit CP à faire son travail de lecture, assister à une explication donnée par le maître…

J’ai vite compris que la gestion de l’espace découlait d’une pédagogie particulière et qu’il me faudrait pas mal de temps pour être en capacité d’assumer cette modalité d’enseignement/d’apprentissage. J’ai alors adhéré au mouvement de l’École Moderne de l’époque. Si vous souhaitez plus d’informations : https://www.icem-pedagogie-freinet.org/

Merci à monsieur Besançon, instituteur à Châtelblanc en 1972, qui m’avait accueilli dans sa classe !

De la difficulté de faire évoluer sa pratique pédagogique

Je crois que cette expérience m’a fait comprendre qu’il est impératif d’être très respectueux des pratiques des collègues, car la transformation de sa propre pédagogie ne se fait pas d’un claquement de doigts, mais nécessite du temps, de la réflexion, beaucoup de travail et un retour sur soi permanent.

Spécialisé dans le numérique depuis une vingtaine d’années, je suis ainsi très à l’écoute des difficultés que des formatrices et formateurs, des enseignant(e)s rencontrent quant à l’introduction du digital dans leurs pratiques. On aurait tendance à leur dire « Allez-y, vous avez tous les outils utiles ! », sauf que ce n’est pas si simple car on touche à la pratique quotidienne qui nécessite un cheminement personnel, un climat de confiance.

À cette difficulté s’ajoute la gestion des outils numériques qui permettent la création de scénarios, leur dépôt sur une plateforme de formation. D’autres outils servent à la communication avec les apprenants, comme la classe virtuelle. L’expérience acquise sur le terrain dans une vraie classe « en dur » aide considérablement à la création d’un espace pédagogique virtuel favorisant les apprentissages des apprenants.

Tenter de récréer la présence dans la distance est un challenge permanent.

Jacques Cartier – www.jacques-cartier.fr – www.espace-formation.eu – www.espace-formation.org – www.espace-formation.info

Remarque : mon ouvrage chez Edilivre – Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ou Le Voyage d’un saltimbanque funambule : https://youtu.be/qTTYYdt_geM

 

Une chronique de Jacques Cartier

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