Déstabilisante, cette dernière ligne droite

C’est normalement la période où s’empilent les rencontres parents profs, juste après nous être entassés dans les conseils de classe. Il nous semble alors ne plus voir la lumière du jour. Bien à « l’abri » dans ce « cocon douillet » d’où l’on sort parfois pour faire un bref passage dans ce lieu que l’on appelle notre  « domicile ».

Cette période où le prof comme l’élève, se traîne, fatigué et éteint, sans efficacité, en attendant avec impatience la fin de cette longue semaine.

Paradoxalement, c’est aussi une semaine pleine de promesses car une ambiance festive embaume l’air. Parfois les collègues participent pleinement de cette atmosphère qui stimule nos sens, l’un avec ses Christmas Songs and Carols, l’autre avec ses recettes de pain d’épices, et ce dernier enfin, imprégné de l’odeur de la résine du sapin installé en classe.

Le prof comme l’élève est fatigué, comme d’habitude, mais ils sont surtout tous les deux perdus, déboussolés.

S’il est déjà difficile de se projeter vers Noël, il est encore plus difficile d’envisager l’avenir plus lointain, la fin de l’année scolaire, l’orientation.

Oui, l’avenir est incertain, mais sans projet, sans envie, il devient en plus angoissant, oppressant. 

Comment, donc, susciter de l’envie, des projets pour ces élèves en quête de sens ?

Pour parler d’avenir, il faut ouvrir des perspectives

Quoi de mieux pour cela que de rompre le quotidien ?!

Organiser l’intervention d’un jeune qui n’est plus au lycée et commence à s’engager dans une vie professionnelle.

J’ai pu avoir cette chance de proposer une présentation d’une jeune doctorante qui (dans le cadre du téléthon), au départ, devait intervenir dans notre cité scolaire pour expliquer son travail dans les laboratoires du généthon. Le confinement est arrivé et s’est alors posée la question de basculer cela en visio-conférence.

Je vous passe tous les ennuis techniques et des débits indigents, inhérents à un réseau informatique dans un établissement scolaire. Une journée fatigante à assurer mes cours en parallèle des interventions.

 Tout ce qui compte, c’est qu’au final, ce fut un bel échange.

Cette jeune intervenante a pu présenter son cursus scolaire, les formations en échange Erasmus, la motivation qu’il faut avoir, les découvertes qu’elle a pu faire. Même si les élèves ne se sentaient pas concernés par ces domaines, cela leur montrait un exemple concret d’un parcours qui se construit dès le secondaire.

Le numérique, une solution ?

Le numérique n’est certainement pas une solution ! Mais c’est un pis aller. Il permet tout de même de pouvoir contacter les écoles, les formations. Il permet d’accéder à des portes « numériquement ouvertes » (bien que sanitairement closes) pour le moment.

Par exemple, ma collègue documentaliste et notre « psychologue de l’éducation nationale » (qui, par la magie des décrets est passée de « conseillère d’orientation » à « psychologue ») ont eu l’idée d’élaborer un Pearltrees à destination de nos élèves. Cela permet de proposer des ressources variées accessibles et centralisées sur l’ENT de l’établissement.

Afin de mûrir la réflexion de chaque élève avec  des ressources bien ciblées  et vérifiées, il y a bien sûr le guide de l’ONISEPPour le choix des spécialités en seconde, parfois compliqué et anxiogène, le site horizon 21 reste un incontournable même s’il est un peu général. Pour ma part, en SVT, je l’associe avec la fleur de l’orientation (de l’association des professeurs de biologie-géologie) qui est plus pertinente pour montrer les liens de ma discipline avec différentes formations.

Les portes se ferment aussi pour les stages de nos élèves. Mais faut-il pour autant renoncer ? 

Certainement pas !

Par contre, il faut que nos élèves se préparent à un parcours plus long et difficile parfois, et à beaucoup de refus avant d’obtenir, peut-être, quelque chose.

Il nous faut donc, les préparer, et les soutenir, car, bien sûr le moral, c’est ce qui les fera persévérer.

L’expérience positive de ceux qui ont décroché un stage peut ainsi être motivante pour nos élèves. Peut-être serait-il intéressant de former des groupes . En mixant alors ceux qui peuvent expliquer comment leur démarche a abouti, quels éléments ont pu faire la différence, avec ceux qui sont encore en recherche.

Revoir avec eux (et je sais que beaucoup de profs principaux le font), la rédaction d’une lettre de motivation. Il ne s’agit pas bien sûr d’un document pour préparer un recrutement, mais il y a quand même quelques grands principes qui peuvent faire la différence (que ce soit la politesse, ou la structure en 3 parties comme dans cet article de l’express,…).

Et enfin, il faut les rassurer, ne pas avoir obtenu un stage, n’est pas un échec. S’ils se sont donné les moyens, ce sont les circonstances qui n’ont pas été favorables. Ils ne peuvent donc s’en vouloir. 

La simple recherche leur aura apporté plus que ce dont ils sont conscients :

 

Alors pour résumer : on fait des projets, on parle d’avenir, on ouvre les perspectives. Les brumes actuelles pourront se dissiper, s’entrouvrir vers d’autres horizons.

 

Une chronique de Damien THOMAS (parfois totalement à l’Ouest en cette période, mais jamais totalement désorienté).

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