Le mois de février a mis les nerfs des élèves de seconde à rude épreuve. Les Chiefs de Kansas City allaient-ils s’imposer pour la deuxième fois consécutive lors de la finale du Superbowl ? Les crêpes finiraient-elles par terre ou collées au plafond pendant la Chandeleur ? Les bisous avec le/la Valentin.e auraient-ils lieu uniquement sur Minecraft ? Eh bien ! je risque de vous décevoir mais ces inquiétudes ne sont rien à côté du terrible – que dis-je ! – de l’effroyable choix cornélien… des spécialités !

Car oui, je dois l’avouer, nous étions tous, profs compris, au paroxysme de la tension, au climax de l’avenir scolaire et professionnel de nos chers élèves. Et il faut les comprendre. Avec une réforme en cours et un recul sur les spécialités de première d’un an, il est difficile de se projeter. Ils ont peur. Peur de faire les mauvais choix, peur de ne pas être à la hauteur des exigences des spécialités, peur de se tromper de voie. HEUREUSEMENT, le professeur principal de seconde est là. Et je ne suis pas ironique, loin de là ! Le sacerdoce travail accompli par les collègues est absolument démentiel puisqu’ils doivent avoir une vision globale des choses et être au plus près des attentes de leurs ouailles. Faire du général et du particulier, parler à la classe et à l’élève. Vous l’avez compris, la tâche peut être longue et fastidieuse.

Généralement, les professeurs des spécialités endossent le rôle de conseillers auprès des élèves. Pourquoi choisir cette spécialité ? À qui s’adresse-t-elle ? Quel est le programme ? Quels sont les attendus et les capacités demandées ? Quelles études et quels débouchés offre-t-elle ? Bref, autant de questions légitimes qui trouveront des réponses rassurantes (ou pas !).

S’informer sur les spécialités est une chose, trouver la bonne combinaison en est une autre !

Quelles associations choisir pour ouvrir le coffre-fort du bac et des études supérieures ? Pour ce faire, les élèves pourront se pencher sur deux types de solutions : les officielles et les underground. Pour les premières, le site Horizons 21 de l’ONISEP constitue LA référence. Vous choisissez les trois spécialités et le site se charge de vous trouver les études et les débouchés. Pas mal, non ? Pour les prépas, le ministère a publié une liste pour toutes les spécialités des CPGE. Pour les plus téméraires, il est possible de trouver d’autres documents, non officiels. J’en ai débusqué un sur les choix les plus judicieux pour les IUT par exemple.

Mais, au final, qu’est-ce que cela change par rapport à l’ancien système ? De prime abord, j’ai envie de dire pas grand-chose. Les filières traditionnelles sont globalement reconstituées par les stratégies des élèves et les « recommandations ». La spécialité mathématiques se trouve donc très souvent associée à la physique et la SVT par exemple. Une bonne filière S en somme ! Bien qu’en théorie les élèves puissent réaliser n’importe quelle combinaison, en pratique il n’en est rien, cohérence du bloc oblige. J’ai pu constater aussi qu’après un an de pratique, le bouche-à-oreille demeure très important – rien de bien extraordinaire, je l’avoue – mais cela peut jouer sur les choix. Certaines spécialités sont pointées du doigt pour leur difficulté quand d’autres jouissent d’une plus grande clémence. Dans le même esprit, les noms des professeurs y enseignant peuvent aussi avoir leur part d’influence.

Il est enfin regrettable que les matières soient mises en concurrence. Cette année, les tensions étaient palpables en salle des profs. Certaines spécialités gagnent des effectifs, voire une classe supplémentaire, quand d’autres sont dans le cas contraire. Nous n’en sommes pas encore à du prosélytisme. Mais qu’adviendra-t-il si un poste est en jeu ? Ne serions-nous pas tentés de faire le « forcing » pour recruter et s’assurer des heures ? Wait and see…

 

Une chronique de Boris Bettarel

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