Quel beau métier que le nôtre !

Devenir enseignant relève, la plupart du temps, de la vocation. Sans celle-ci, on ne tiendrait pas longtemps à notre poste.

La route jusqu’au tableau blanc est longue et semée d’embuches. Alors, quand, enfin, diplôme en poche, on y arrive, on se sent pousser des ailes… que dis-je, on se sent les maitres du monde !

Et voilà, notre affectation vient de tomber, c’est le mois de juin pour les plus chanceux. Ça y est, nous appartenons à une équipe ! Et nous avons hâte de découvrir quels petits élèves vont nous accompagner à la rentrée.

La salle de classe

Après un premier contact avec la directrice ou le directeur pour connaître notre ou nos futurs niveaux, nous avons très envie de découvrir cette salle que le lapsus révélateur nous fera nommer bien trop souvent « notre chambre ». Car oui, cette classe sera une extension de chez nous… ou serait-ce en fait notre chez nous qui serait l’extension de notre classe ? Je vous avoue que je me pose souvent la question.

Une fois les portes de cette sacro-sainte classe ouverte, nous perdons le contrôle de nous-même. Que de placards à fouiller, que de tiroirs à ouvrir, que de petits bureaux à placer judicieusement… et surtout, surtout… que de livres, de fichiers, de classeurs à feuilleter ! Car chaque enseignant passé dans cette classe y a laissé une petite partie de lui.

Dans les premiers temps, nous ne pourrons rien jeter, pour le cas où cela nous servirait un jour. Et puis, ce ne serait pas correct de se débarrasser de tout ce travail effectué par nos prédécesseurs, ce serait presque irrespectueux, non ? Sachez que ce n’est pas le cas du tout ! Si tel ou tel outil ne nous correspond pas, pourquoi le garder ? Autant le proposer à un collègue qui pourrait en faire bien meilleur usage que nous.

Nous nageons un peu dans le flou, il y a tellement de supports, tous aussi intéressants, révolutionnaires et indispensables les uns que les autres.

Si nous sommes déjà perdus face à cette quantité de méthodes différentes, imaginez nos pauvres élèves et leur pauvre cerveau troublés devant ce que l’on a pris de meilleur dans chacune d’elles.

Aller au plus simple

On est là pour longtemps, normalement ! On a donc le temps d’essayer la méthode Singapour dans 2 ans, de mettre en place des plans de travail dans 4 ans et de proposer une classe inspirée du grand M. Freinet dans 10 ans.

Avant même de se lancer dans des choix pédagogiques ô combien importants, avant même de rédiger nos premières progressions et d’élaborer une esquisse d’emploi du temps, avant même de lister tous ces livres que nous mourons d’impatience de faire lire aux élèves, il est absolument primordial de rencontrer nos collègues, de parler avec eux du fonctionnement de l’école, de son organisation, de demander quelles sont les méthodes installées dans l’école, de s’accorder avec ses collègues de cycles sur les progressions et de demander quel est le niveau global de notre future classe. On doit se préparer à toutes les surprises et autres enfants dys, PPAP, PPS et pourquoi pas quelques petits élèves coquins (ou perturbateurs, osons le dire).

Parce que, je vous l’assure, nous en passerons des heures et des journées à travailler l’été. Parfois même sur la plage, parce bon, hein, il ne faut pas exagérer tout de même, ce sont les vacances ! Alors, autant que ces heures soient bien employées et que le travail effectué soit utile et efficace.

Trouver un thème accrocheur

Afin de ne pas perdre le fil de son année, de toujours donner du sens à ce que l’on fait et de ne pas trop se disperser, si j’ai un dernier conseil à donner, ce serait de trouver un thème accrocheur (et pas forcément scolaire) et de construire son année autour de celui-ci. La liste est infinie mais parmi les thèmes qui rencontrent le plus de succès, il y a le sport, le tour du monde, la mythologie, la gastronomie, les civilisations, les personnages de film…

Un exercice de grammaire devient tellement moins difficile s’il a attrait au foot, une construction géométrique sera bien plus pertinente si le résultat est un drapeau dont il faudra trouver le pays de rattachement, la lecture sera plus agréable et « digeste » (si je puis me permettre, mais c’est le cas, malheureusement pour nombre d’élèves) si ce sont des contes sur les origines des civilisations et cultures. Bref voilà quelques petits exemples piochés ici et là dans une infinité de possibilités.

Mais tout cela doit être fait dans la plus grande simplicité !

Les premières années sont rudes. Le rythme est difficile à prendre. Sa place n’est pas toujours évidente à trouver. Alors, le soir, bien confortablement installé sur notre canapé, l’ordi sur les genoux, on a le droit de ne pas trop se triturer l’esprit en se demandant quelle nouvelle méthode on va bien pouvoir tester cette semaine, on a le droit de réussir à suivre Koh Lanta tout en remplissant un cahier journal simple, mais efficace !

Le mot d’ordre est donné, futurs et nouveaux enseignants, faites simple et vous n’en serez que plus efficaces !

 

Une chronique de Claire Gomez

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