« Maman, j’ai rien compris à mon exercice de maths, tu peux m’aider ? »

Et là, c’est le drame, le mot qu’il ne faut pas dire est prononcé, le désespoir se lit sur le visage de cette pauvre mère.

« Demande à ton père, je suis occupée. » Ouf, belle parade, elle est sauvée !

De tout temps, les maths ont fait peur

C’est comme la grammaire, on se dit qu’une fois adulte, on n’en aura plus besoin. C’est vrai ça, vous vous préoccupez souvent vous du complément circonstanciel de cause ou de la proposition subordonnée relative de votre phrase ? Ainsi donc, que nous apporteraient au quotidien ce bon vieux Pythagore, son acolyte, le grand Thalès et leurs théorèmes ? Pourquoi connaître les équivalences de fractions ou encore les calculs des fonctions exponentielles (oui, oui, je vous assure, ça existe !) ? Autant de questions auxquelles il est préférable de ne pas penser quand on devient parent et qu’il faut accompagner son enfant au mieux dans sa scolarité.

Revenons à cette pauvre maman. Sa parade ne fonctionnera pas toujours, c’est indéniable. Et ce papa, pourquoi n’aurait-il pas le droit à sa parade, lui aussi ? Les maths font fuir, c’est connu.

Et pourtant, tant de personnes les aiment et sont tristes de sentir un tel rejet pour leur amusement préféré. Car oui, les maths sont un amusement. Il suffit juste de connaitre les règles du jeu, de les appliquer avec logique et de se faire confiance.

La bosse des maths s’acquière par tous, il suffit d’avoir THE déclic !

Et qui mieux qu’un enseignant pour le déclencher ?

À l’école, nous regorgeons de stratégies, d’idées, de matériel pour amuser les enfants avec les maths, pour les intéresser, pour les impliquer, pour qu’ils comprennent leur fonctionnement.

Et pas besoin d’avoir de gros moyens ; un peu de temps, une bonne paire de ciseaux, du papier et le tour est joué ! Enfin, presque, mais vous avez saisi l’idée.

Voyons un peu comment cela peut se passer dans les classes de primaire…

Le cours de maths commence en CE1. La maîtresse distribue des allumettes à ses élèves. Chacun doit alors faire des tas de 10 et placer un petit élastique autour de cette nouvelle dizaine. Les nombres et leur construction sont ainsi bien plus concrets quand on peut les toucher, les fabriquer, se tromper et recommencer…

En passant devant la classe de CM1, on entend « bingo !! ». Les élèves sont tous devant une petite grille avec des nombres (30, 54, 3, 27, …) et la maitresse énonce « 8 x 4, 9 x 3, … » Ici, l’ambiance est concentrée mais dès qu’un élève place un pion sur sa grille, un petit sourire de satisfaction apparaît sur son visage. Finies les tables de multiplication à connaître par cœur, finies les récitations hystériques le soir entre la douche et le repas. Ici, on apprend tous ensemble, on révise avec une petite pression ludique où l’enjeu n’est pas aussi stressant qu’un zéro en calcul.

Plus loin, en se dirigeant vers la classe des CM2, l’heure est aux fractions. Mais tout en gourmandise ! Chacun trie par couleur des bonbons au chocolat. Les élèves ont compris le principe rapidement : « J’ai 5 rouges sur mes 20 Smart**s » « Moi j’en ai 9 sur 20 » Puis, vient le moment de la dégustation. Mais pas n’importe comment ! Comme écrit plus haut, il y a des règles dans les maths. Ici, on a le droit de ne manger qu’un quart de ses bonbons pour commencer. Puis de ce qu’il reste, on en mangera 2 cinquièmes. Et ainsi de suite jusqu’à ne plus en avoir du tout mais en étant sûr de bien avoir saisi le concept de fractionner, de faire des tas de la même quantité. La séance suivante, la maîtresse utilisera des Legos. Mais là, c’est une autre histoire.

Les maths ont une place prépondérante dans la vie des élèves

Les maths doivent être dédiabolisées. Elles font peur car on ne sait pas toujours, nous-mêmes, enseignants, comment les aborder sereinement avec les enfants. On en viendrait parfois à se demander ce qu’elles apportent réellement dans notre vie.

Un enfant a besoin de développer son esprit logique pour comprendre le monde qui l’entoure, pour interpréter au mieux les diverses situations qu’il rencontre, pour grandir et s’épanouir dans son environnement. Faire des puzzles, des constructions en étant tout petit, ce ne sont ni plus ni moins que des maths.

Plus grand, ils vont résoudre des problèmes mathématiques et comme dans un puzzle, ils vont démêler une situation qui les questionne, ils vont ordonner les informations pour obtenir une réponse (le puzzle nous donne de la même façon une image claire de la situation de départ). Ils vont construire des nombres de la même manière que l’on construirait une tour : il faut que la base soit solide pour que la tour puisse monter, tout comme il faut que les unités soient suffisantes pour passer aux dizaines…

Une fois adultes, ces enfants vont pouvoir analyser plus efficacement une situation problématique, ils vont être à même de poser de bonnes bases dans leurs projets afin de les mener à bien.

La culture mathématique, comme son nom l’indique, n’est pas une matière en soi, c’est tout un ensemble : c’est une façon de penser, d’agir, de comprendre et d’analyser le monde.

On ne parle plus de musique, on parle de culture musicale car on ne se contente plus de savoir lire la musique ou jouer d’un instrument, aujourd’hui, on en veut plus. On veut connaître les grandes figures de la musique, on veut comprendre le fonctionnement des instruments, on veut découvrir des genres musicaux et leur histoire…

Aujourd’hui, on ne doit plus se contenter de savoir lire, écrire et compter. On doit pouvoir prendre des décisions justes et rapides, on doit pouvoir les justifier. On attend de nous un travail, des choix de vie et une éducation construits, réfléchis et solides.

La culture mathématique se travaille désormais dès les petites classes en développant au maximum l’esprit critique, analytique et logique des enfants à travers le calcul, mais aussi la géométrie, les mesures, les problèmes ou encore la lecture de tableaux, de graphiques…

La culture du savoir et de la réussite ne sont-ils pas les fondements de notre société ? Et quoi de mieux qu’un esprit logique et calculateur pour arriver au pouvoir ?

 

Une chronique de Claire Gomez

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