C’est de la faute d’Élise (du Webpédago), si je rédige ce petit texte. Quand elle est venue dans ma classe la semaine dernière, je crois qu’elle a été très surprise par le grand nombre d’affichages sur les murs et au tableau…

Pourtant, à chaque année scolaire qui démarre, j’ai le cafard. Les murs de ma classe sont nus, ou presque.

Tout ça parce que chaque année, fin juin, début juillet, je décroche tout, quasiment tout. Une façon pour moi de dire que l’année est finie et qu’on passe à autre chose… Une manière de quitter progressivement mes élèves.

Seuls la frise alphabétique et les mois de l’année résistent à ce raz-de-marée !

Alors, à chaque pré-rentrée, comme j’ai le bourdon de voir ces murs mis à nu, je tente désespérément de combler le vide autour de moi : j’accroche un nouveau petit poster dans le coin BCD, quelques devises bien choisies (« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » ; « L’erreur est le meilleur moyen d’apprendre »…), une affiche plastifiée des premiers nombres…

Mais je n’ai qu’une hâte : commencer à accrocher des choses qui rendront service à mes élèves.

De l’utile avant tout !

Parce que oui, qu’on se le dise, la déco, c’est bien sympa. Mais dans une classe, le principal but de l’affichage est d’être utile. Et j’ai beaucoup de chance : j’ai près de trois murs à ma disposition ! Joie dans mon cœur…

En CP, je commence très vite à accrocher les sons travaillés. Ils atterrissent d’abord au tableau, sur un des côtés, au fur et à mesure qu’on les étudie : le son du jour en haut, le son d’avant en bas. Puis hop ! Lorsqu’un nouveau son arrive, il éjecte le plus ancien et l’envoie sur le mur… Les affiches s’alignent ainsi dans l’ordre travaillé.

Quand j’ai une grande quantité de sons au mur, je les regroupe par confusions (m/n, p/b…) ou par phonème (toutes les graphies du son /s/, du son /an/…).

Ces affichages sont vraiment importants pour aider à l’encodage. Ils permettent de s’appuyer dessus lorsque j’évoque une graphie particulière, en donnant le mot repère qui correspond : le /g/ de girafe, le /ein/ de ceinture… Les élèves prennent vite l’habitude de s’y référer. À tel point que les petits malins cherchent même si je n’aurais pas oublié de décrocher un mot lors d’une dictée…

À partir de janvier, je décroche et je range les sons les plus simples, je laisse les graphies complexes ou qui portent à confusion.

Je parle d’affichages de phonologie, mais j’ai aussi pas mal d’affichages mathématiques… Différentes représentations et décompositions des nombres, bandes numériques horizontale et verticale, différentes pièces et billets d’euros… Le tout, toujours affiché au fil des découvertes avec mes élèves.

J’utilise le deuxième pan du tableau pour laisser trace des derniers apprentissages en cours. Je réalise souvent cela à la suite d’une séance, sous leurs yeux. J’aime avant tout l’idée de construire les choses avec eux, et qu’ils sachent pourquoi tel ou tel affichage est présent dans la classe.

En vrac, il m’arrive aussi d’afficher le lexique travaillé, les calendriers mensuels, nos traces de lecture, de questionner le monde, les œuvres d’arts réalisées par mes élèves…

Et parfois, les affiches peinent à trouver de la place, car les murs sont pleins ! Alors je triche un peu : je pousse les murs et j’accroche dans le couloir ou bien…(ne balancez pas mon nom à la mairie !) il m’arrive aussi d’écrire au marqueur sur les fenêtres. Gloups. Mea culpa. Promis, j’effacerai en juillet.

 

Une chronique de La classe de Défine

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