2 facteurs de réussite scolaire : la scolarisation précoce, et… le plaisir d'apprendre !

Nous rapportons aujourd’hui deux points positifs sur cinq relevés par Eric Charbonnier dans un article publié le 22/07/13 sur son blog «L’Education déchiffrée», intitulé «Les 5 statistiques positives de l’école française».

Premier point positif :

«La France fait partie des quelques pays de l’OCDE où (…) les taux de préscolarisation sont les plus élevés à l’âge de 3 ans : plus de 90 % des enfants de cet âge y sont préscolarisés.»

Or, comme le rappelle cet expert Education à l’OCDE :

«Avoir une école maternelle bien structurée et qui accueille les enfants le plus tôt possible est un atout. Surtout lorsque l’on sait que les élèves âgés de 15 ans qui ont été préscolarisés ont obtenu de meilleurs scores aux épreuves PISA que ceux qui ne l’ont pas été, même après contrôle de leur milieu socio-économique

Deuxième point positif :

«Les élèves français prennent du plaisir dans l’apprentissage des matières. (…) dans PISA 2006, 75 % des élèves de 15 ans en France déclaraient prendre du plaisir à acquérir de nouvelles connaissances en science (contre 67 % en moyenne dans les pays de l’OCDE).»

Si Eric Charbonnier nuance ce facteur favorable par le fait que «le plaisir d’apprendre et l’intérêt pour les matières enseignées sont souvent associés en France à une anxiété d’être évalué (et de redoubler)», il n’en déclare pas moins «ce résultat plutôt encourageant».

Scolariser les enfants tôt et leur donner le goût d’apprendre implique évidemment l’engagement des parents, mais aussi des enseignants et des politiques, responsables du recrutement de personnels en nombre suffisant et formés à des pédagogies capables d’éveiller et de soutenir la motivation de chaque élève…

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La parentalité positive n'est-elle que positive ?

Voici comment le Conseil de l’Europe définit la parentalité positive :

La parentalité positive renvoie à un comportement qui privilégie l’intérêt supérieur des enfants en les éduquant, en développant leur autonomie, en leur donnant une reconnaissance et des orientations, tout en leur posant des limites pour leur permettre de s’épanouir pleinement. La parentalité positive suppose le respect des droits fondamentaux des enfants et donc un environnement non violent où les parents n’usent pas de châtiments corporels ou psychologiquement humiliants pour résoudre les conflits ou enseigner la discipline et le respect.

Alliant fermeté et bienveillance, la parentalité positive repose ainsi sur :

  • l’affection et le soin apportés à l’enfant
  • la considération de  sa personnalité
  • un intérêt porté à ses goûts, ses aspirations, ses expériences
  • son implication dans les choix qui le concernent
  • la confiance en ses capacités
  • l’écoute active
  • la recherche de solutions communes en cas de problèmes

Comment pourrait-on remettre ces beaux principes en question ? C’est précisément la question que pose l’hebdomadaire Télérama n° 3649-3650, dans un dossier au titre paradoxal et provocateur : « Tyrannique, la bienveillance ? »

Face à l’explosion des ouvrages grand-public apportant aux parents des conseils en matière d’éducation positive, le magazine évoque « les effets possiblement pervers d’une bienveillance qui serait érigée en dogme. » Des spécialistes interrogés expliquent en effet que :

  • « L’éducation positive provoque de la culpabilité, car elle donne aux parents l’impression qu’il ne font jamais assez bien. » (Claude Martin, sociologue)
  • « On focalise sur les besoins de l’enfant souvent au détriment du bien-être des mères. » (Romina Rinaldi, psychologue)

Loin de promouvoir une éducation malveillante voire maltraitante, l’article modère ainsi les « fausses promesses » offertes dans les livres de parenting, et nuance ces injonctions à la perfection faite parents : « Les méthodes servies clés en main n’intègrent pas assez les contraintes quotidiennes de chacun : horaires de travail, temps de déplacement, taille du logement…« , ni même les sentiments contraires qui traversent tout individu : « L’éducation positive repose sur une illusion, car elle nie les sentiments négatifs qui peuvent traverser toute relation à l’autre, y compris à ses enfants (…). Faire comme s’il était possible de surmonter le moindre agacement quotidien ne rend pas compte de la psychologie humaine. » (Gérard Neyrand, sociologue)

A travers l’interview de ces spécialistes, Télérama encourage ainsi les parents à ne pas tomber dans la caricature ni dans la culpabilité. Je conclurai en rappelant ces courtes recommandations proposées par le Conseil de l’Europe auxquelles les parents pourront se référer :

Pour aider leurs enfants à adopter des comportements positifs, les parents peuvent : leur apporter une attention positive et régulière à tout âge. Cela implique aussi de s’intéresser à leurs relations avec leurs pairs et à leurs performances scolaires au fil de leur croissance ; les aider à comprendre les conséquences potentielles de leurs choix ; encourager de bons comportements en étant attentifs et élogieux, et ignorer les comportements indésirables mineurs ; se comporter comme ils l’attendent de leurs enfants, communiquer avec eux dans le respect et leur montrer comment résoudre les conflits de manière constructive.

Nathalie Anton

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La place de l’oral à l’école : dire pour moins souffrir

Mis en valeur aux épreuves du brevet et du baccalauréat, l’oral semble prendre une place de plus en plus grande dans le parcours des élèves de collège et lycée, et l’engouement pour les concours d’éloquence, les ateliers de lecture à voix haute, la réalisation de podcasts ou de conférences façon Ted Talk illustrent à quel point la parole des élèves est encouragée, dans le but de développer un nombre varié de compétences.
Certaines peuvent apparaître principalement scolaires, telles que :
  • s’exprimer de façon maîtrisée
  • lire de manière expressive
  • réciter des poèmes ou interpréter des textes de théâtre
  • présenter un exposé avec clarté
Ainsi, dans mes cours de français de 1ère, le travail sur l’oral consiste principalement à interroger les élèves sur des textes, puis à les préparer de manière argumentée et chronométrée à proposer des explications linéaires et expliciter le choix d’une œuvre intégrale lue au cours de l’année. Comme on le voit, il s’agit dans tous les cas d’exercices très codifiés portant sur un sujet prédéfini, poussant les élèves à apprendre par cœur une trame développée par l’enseignant pour convaincre, in fine, un examinateur. Pourtant, d’autres compétences liées à l’oral qui apparaissent dans le socle commun de connaissances de compétences et de culture mettent l’accent sur d’autres habiletés. Je pense notamment à :
  • débattre en restant nuancé et en prenant en compte ses interlocuteurs
  • exprimer ses sentiments et ses émotions en utilisant un vocabulaire précis
  • résoudre les conflits sans agressivité
  • éviter le recours à la violence grâce à sa maîtrise de moyens d’expression, de communication et d’argumentation
Ces compétences sociales et émotionnelles ne sont pas purement académiques et excèdent le seul cadre scolaire. Elles visent à permettre à tout élève, comme on le trouve inscrit dans le socle, de “réussir sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen.” Si ces objectifs sont louables, force est de constater cependant qu’aucun programme officiel ne permet à l’élève d’apprendre à “résoudre les conflits  sans agressivité” ni à “exprimer ses sentiments et ses émotions en utilisant un vocabulaire précis”. D’ailleurs, sur quels temps ces compétences doivent-elles être travaillées ? Pendant les 10 heures de vie de classe avec le professeur principal ? Pendant la demi-heure hebdomadaire d’éducation morale et civique avec le professeur d’histoire-géographie ? Pendant les heures d’accompagnement personnalisé consacrées à l’orientation et au soutien scolaire ? Et quels enseignants ont été formés au développement de ces compétences ? Lesquels sont explicitement désignés pour s’en charger ? Le fait est qu’il n’y a pas de place dans les emplois du temps ni dans la formation des professeurs pour favoriser leur acquisition, et qu’elles restent de l’ordre de l’implicite. Pourtant, il serait indispensable d’apprendre aux élèves à verbaliser leurs ressentis, à mieux gérer les conflits inhérents à toute vie sociale, à exprimer leurs besoins de manière non violente, avant que la frustration ne conduise à l’explosion. On a encore tendance à intervenir a posteriori, quand les problèmes de moqueries, d’insultes, de coups, de pleurs, de cris, se posent et qu’il est trop tard. Dans les pays qui développent des programmes et qui dédient des temps à ces compétences sociales et émotionnelles, la relation entre les professeurs et les élèves devient plus personnalisée et plus soutenante, les échanges deviennent plus authentiques, car détachés de toute évaluation et centrés sur la sécurité physique et affective, pas seulement sur les performances scolaires. Les recherches montrent ainsi que ces établissements voient chez leurs élèves les problèmes de comportements, d’absentéisme et de souffrance psychologique diminuer, et les résultats scolaires augmenter. Sur le long terme, ces compétences réduisent les chances de s’engager dans des conduites délinquantes ou à risques, favorisent le bien-être psychologique ainsi que l’insertion dans la vie professionnelle et sociale. Appelées “soft skills” en anglais ou compétences douces, les prendre en compte à l’école contribue à assouplir les relations à soi et aux autres, et à améliorer le climat scolaire : qui dit mieux ? Nathalie Anton Le Potentiel caché de votre ado, Eyrolles (2018)