L’apprentissage du vocabulaire retardé par les tablettes

Une récente étude de l’institut de Psychologie de Londre (King’s College) vient d’expliciter le processus par lequel les enfants apprennent de nouveaux mots et enrichissent ainsi leur vocabulaire.

C’est apparemment, par la répétition et la réutilisation du mot durant des conversations que le vocabulaire est réellement intégré par l’enfant. En effet l’apprentissage passe par la zone du cerveau dite « faisceau arqué » responsable de l’écoute, du décodage et de l’élocution. Il faut donc parler avec les enfants et les faire parler; et ainsi leur faire gouter, tester et assimiler les mots de manière orale.

Derrière cette étude, une inquiétude pointe le bout de son nez. En effet, il existe une grande incertitude quant au niveau de vocabulaire assimilé par la nouvelle génération, particulièrement exposée aux interfaces visuelles en tout genre (télé, ordinateur, smartphones, tablettes) et donc bien moins stimulés oralement que l’étaient les précédentes générations. En effet, aucun de ces supports numériques ne permet à l’enfant de tenir une conversation et chaque heure supplémentaire passée devant ces écrans est une heure d’échange orale en moins… en tout cas jusqu’à ce que nos chères tablettes nous proposent des applications d’intelligence artificielle capables de tenir une conversation avec un enfant. Mais étant donné que même nous, nous avons parfois du mal, on va devoir attendre encore longtemps…

Et vous, avez-vous bien entretenu cette fameuse transmission orale ?

Consultez l’article du Daily Mail.
Consultez le résultat de cette étude.

Un papa genial fait voyager des jouets dans l’espace

Voici une superbe histoire que nous raconte le journal « Voix de l’Ain » à propos d’un papa un peu fou qui a pris au pied de la lettre le désir de ses enfants de voir leurs jouets s’envoler pour l’espace. Il a relevé le défis, bricolé sa montgolfière, équipé son module d’un parachute et d’une balise GPS pour retrouver les jouets après leur atterrissage et puis de caméras pour filmer l’intégralité de cette superbe aventure. Et, les beaux jours étant enfin arrivé, tout ce bel équipage s’est envolé.

Et à travers leurs jouets préférés, ce sont bien les deux enfants émerveillés qui sont allé un peu dans l’espace, comme de vrais cosmonautes.

Une magnifique expérience permettant de découvrir et de discuter de beaucoup de notions scientifiques, de parler de méthodologie, et puis surtout de rêver ! Je me demande depuis comment je pourrais, moi-même, m’inspirer d’une telle aventure pour enrichir ma propre pratique pédagogique quotidienne.

Et vous, ça vous inspire de nouvelles idées ?

Lisez également l’article qui raconte les péripéties de cette belle expérience.

J’aime Lire ou J’aime écouter ?

J’ai toujours beaucoup apprécié la collection « J’aime Lire » avec ses histoires fantasques, ses illustrations engageantes et son inoxydable B.D. de Tomtom et Nana, qui, ne nous le cachons pas, est le véritable point d’entrée dans la lecture pour les enfants abonnés à ce mensuel.

A l’heure de la révolution numérique, il semblerait que les éditions Bayard Jeunesse aient bien engagé le virage technologique en lançant son titre phare sur les supports mobiles smartphones et tablettes. Ils proposent donc désormais, sur leur « J’aime Lire Store », de lire son magazine en version numérique, agrémenté de nouvelle options bien sympathiques.

Les +:

Les éditions Bayard ne se sont pas contenté de proposer des version numérisées de leurs titres, mais ont retravaillé le fond et la forme afin de l’adapter à ces nouveaux supports. Ils ont ainsi développé une nouvel typographie facilitant la lecture, choisit de faire défiler chaque chapitre, nom plus sous forme de Codex (tourner des pages) mais de parchemin (défilement continu vers le bas), mis en place un marque page permanent qui propose de voir où l’on en est dans sa lecture et proposent même un lexique à la demande, explicitant le sens des mots les plus compliqués. Tout ces éléments, et quelques autres permettent donc bien de maintenir le confort d’une lecture papier tout en bénéficiant des avantages du support mobile (toute sa bibliothèque dans sa poche).

Les -:

Les supports numérique permettent de faire toujours plus, mais parfois, ils poussent à en faire trop. Sous couvert de vouloir bénéficier de la puissante interactivité proposée par ces outils, « J’aime Lire » est tombée dans le piège de proposer tout autre chose qu’un outil d’initiation à la lecture. On constate en effet que l’application permet, outre la lecture, d’écouter l’histoire en même temps que l’on déchiffre le texte. L’un des boutons propose explicitement « J’écoute et je lis ». Si de prime abord on se dit que cela est un bon moyen pour créer du lien entre les caractères que l’enfant déchiffre et les mots que l’enfant entend, c’est trop vite oublier que lorsque l’on regarde un film en V.O. sous-titré, il est très difficile d’écouter en même temps qu’on lit et inversement. Les gens à l’aise avec la V.O. ne font qu’écouter et ceux qui ne le comprenne pas trop ne font que lire les sous-titres. Pour apprendre une langue, il faut toujours utiliser de la VO non sous-titrée, c’est un fait. Bref, c’était une bonne intention de Bayard, hélas pédagogiquement très inefficace.

Mais quel ne fut pas mon désarrois lorsque je découvris, à côté, le bouton « J’écoute le roman » proposant de simplement écouter l’histoire sans plus le lire. Toute personne travaillant au contact des enfants, comme de toute personne normalement constituée, sait bien que de deux options, l’on choisi toujours la plus simple. Si l’on propose, soit de lire le texte, soit de simplement l’écouter, comment imaginer une seule seconde que les enfants feront encore l’effort de lire ? Ils ne sont pas fou!

Et vous, avez-vous déjà testé la version numérique avec votre enfant ?
Lit-il encore les histoires ou se contente-il de les écouter ?

Voici une présentation plus détaillée du J’aime Lire Store.
Voici le site officiel du J’aime Lire Store.

A quoi servent les tablettes à l’école ?

Mais que font-ils de nos impôts ?
Voici une question que tout citoyen normalement constitué se pose fréquemment. Quand j’entends qu’un ministre veut distribuer des tablettes aux chômeurs (comme si posséder un IPad aidait à trouver un boulot!!!), je me souviens des 25 derniers plans de distribution d’ordinateurs et de tablettes aux élèves écoles élémentaires, des collèges et des lycées, distribution organisées par les différentes mairies, conseils généraux ou régionaux à l’image des Landes ou du Val de Marne, qui y ont respectivement englouti 52 millions et 25 millions d’Euros. Notre cher président lui-même distribuait en 2010 des tablettes aux collégiens et enseignants de son département. Bon coup politique, mais quel gâchis financier !

Une étude américaine vient de le confirmer le mois dernier. Des américains, oui, parce qu’eux ont dépensé près de 4 milliards d’euros ces dernières années. Il était donc temps que quelqu’un en jauge les effets. Et le résultat est sans appel, aucun bénéfice, aucun déficit, l’impact est complètement nul.

L’étude a été menée sur 15 écoles et plus de 2200 élèves, dont la moitié reçut une tablette personnelle et l’autre moitié ne bénéficiait que de l’équipement informatique habituel de l’école, mais pas d’équipement numérique à la maison (comme plus d’1/4 des américains). Après deux ans d’observation, rien n’avait bougé, aucune différence sur les résultats scolaires n’était observable entre les deux groupes. On notera bien un temps passé devant un écran interactif 30% supérieur pour le premier groupe, et donc un plus long temps passé sur leurs devoirs. Cependant, la tablette ne leur a pas permis de mieux  assimiler les connaissance ou d’approfondir le travail et ce fut donc sans bénéfice.

Les inspecteurs académiques des landes ou de Corrèze ont relevé exactement les même résultats dans leurs régions, nous confirmant qu’entasser les gadgets n’aidaient en rien nos enfants à apprendre. En période de crise, tout cela ne sert donc bien qu’à alléger un peu plus les budgets destinés à l’éducation au lieu de les utiliser plus utilement.

Et vous, les distributions de tablettes à l’école, vous y croyez ?

Source:
– Un article américain sur le site de the atlantic cities.
– L’étude de Robert W. Fairlie et Jonathan Robinson sur le site du Bureau National de rechercher économique.

Petite visite chez les Alphas

Je voudrais commencer par vous parler d’une méthode très originale et très efficace que j’apprécie tout particulièrement: « La planètes des Alphas ».

Les AlphasNé du travail de deux suisses, Claude Huguenin et Olivier Dubois, cette méthode propose de ne pas confronter directement l’enfant aux concepts abstraits et donc difficiles d’accès que sont l’alphabet, les phonèmes et finalement les mots et leurs sens. A contrario, l’idée est d’ajouter un à un des personnages attachants prenant la forme des différentes lettres et s’exprimant en prononçant leur son propre. Cette astuce ludique permet à l’enfant de faire facilement le lien entre un symbole arbitrairement imposé par les adultes et des sons auxquels il est plus familier.

C’est à travers de petites histoires que ces lettres vont se croiser, s’entrechoquer et permettre à l’enfant de les intégrer par le jeu des sons plus complexes et leur représentation. Ainsi, mademoiselle « U », une petite fille dont les nattes dessinent la lettre U, crie à tue tête « hue hue » lorsqu’elle est sur son cheval.

Logo alpha

En Suisse, cette méthode est utilisée dans plus de 80% des écoles et le succès est au rendez-vous. Elle est particulièrement pertinente lorsqu’il s’agit de faire rattraper son retard à un enfant connaissant de grave difficultés avec l’apprentissage de la lecture.

A quand cette méthode dans les écoles françaises ?