Mieux échouer pour mieux réussir

Mauvaise réponse ! C’est faux ! Mais tu te moques de moi ?

La peur de donner la mauvaise réponse ou d’avoir une mauvaise note est la première cause de démotivation de l’enfant face à l’école. Si je me trompe, la sanction tombe, on me juge négativement, on me fera une remarque, on me regardera différemment, j’aurai une mauvaise note, je me ferai gronder, … Autant de peurs qui, loin de motiver l’enfant à mieux travailler, le poussent à se désengager et à abandonner.

Pourtant, lorsqu’un enfant apprend à faire du vélo, il est normal qu’il n’y arrive pas tout de suite, qu’il tombe et se relève plusieurs fois. Les parents le savent, s’y attendent et sont même là, à chaque chute, pour le rattraper. Et lorsqu’un enfant apprend un instrument, il est normal qu’il sortent des centaines de fausses notes avant de réussir à obtenir la note juste. Les parents le savent, s’y attendent, se bouchent les oreilles et encouragent l’enfant à continuer d’essayer malgré ses erreurs répétées. Pourquoi cela ne fonctionne pas de même avec le travail scolaire ?

Tout bon apprentissage se fait en se trompant, c’est inéluctable. Si l’on pousse celui qui se trompe à réessayer, à force, il finit par y arriver ; si on le punit, il se décourage et ne veux plus ré-essayer. Il faut stimuler la confiance en soi de l’enfant, pour qu’il prenne avec bonheur le chemin de l’apprentissage. C’est d’une logique enfantine. Mais pourtant, le système est bien plus tourné vers la compétition, les notes et les comparaisons entre enfants. Quel en est l’intérêt ? Valoriser ceux qui comprennent plus vite ? Pourtant, celui-là, il réussira sa scolarité même si on l’y aide un peu moins. La véritable mission de l’enseignant n’est-elle pas d’apprendre à ceux qui n’arrivent pas à apprendre ?

Un chercheur américain, le Pr Croizet (Université de Stanford) en a fait l’expérience. Il a confronté des élèves à des exercices trop durs pour eux. A une moitié, il a signifié leur échec et à l’autre moitié il a expliqué qu’il était normal qu’ils n’y arrivent pas. Il a ensuite enchaîné avec un second test que le second groupe a naturellement mieux réussi. Meilleur ? Non, juste moins peur d’essayer car moins peur de se tromper. 

Tout cela pour vous faire partager cette belle vérité empruntée au Pr Croizet: « Quand des parents me disent que leur enfant a des difficultés à l’école, je commence par leur rappeler qu’il est au bon endroit pour en avoir ».

Et vous, comment faite-vous pour mieux accueillir les erreurs de vos élèves ?

Quelques sources complémentaires:
– L’échec, étape normale de l’apprentissage scolaire
– la pédagogie de l’echec

4 réflexions sur « Mieux échouer pour mieux réussir »

  1. Ping : Mieux échouer pour mieux réussir ...

  2. Merci pour cet article super

    C’est bien pour cette raison que j’ai décidé d’être coach scolaire, amener les enfants à profiter de leurs erreurs pour avancer, …
    Je suis convaincue que leurs difficultés sont leurs forces aussi…

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