Conseils au collègue qui débute sur la gestion de classe
Lors d’un stage, une jeune collègue m’a posé des questions sur la gestion de classe. Bien qu’il soit impossible de répondre à ses questions de façon satisfaisante, j’ai tenté de lui donner quelques pistes pour l’amener à avancer dans sa réflexion personnelle.
Quelques pistes pour faire ta vie de classe
– commencer le cours le plus vite possible, ne pas laisser de flottement (la nature a horreur du vide)
– toujours donner quelque chose à faire aux élèves (par exemple, pendant l’appel des petits rituels liminaires comme faire une image mentale, un petit jeu de vocabulaire pour alléger la charge cognitive du texte qu’on va étudier par exemple)
– prendre le carnet, de manière préventive, de quelques bavards en leur disant que s’ils se font oublier, ils n’auront pas de problème
– pour le travail en îlots, bannir provisoirement le bavard de son groupe, voire faire deux espaces dans la classe : celui des îlots et celui des non-groupes avec la possibilité de faire des transferts : celui qui travaille sérieusement rejoint un groupe, celui qui s’agite devient un élève sans groupe pour une période de probation
– t’appuyer sur les tuteurs pour guider ceux qui en ont besoin et qui parfois s’agitent parce qu’ils ne comprennent pas une consigne
– t’appuyer sur des élèves à qui tu délègues une tâche (comme écrire au tableau), ne pas être l’homme orchestre mais plutôt le chef d’orchestre
– t’appuyer sur des leaders choisis et non subis (tuteurs, chefs de groupes…) pour réguler la classe
– t’appuyer sur des jeux-cadres avec des rituels comme par exemple le coup de sifflet (pas trop strident, sifflet, jouet pour enfant) pour interrompre les conversations
– chronométrer les activités pour gérer le temps
– dramatiser les activités, jouer la comédie
– sympathiser avec les collègues de la vie scolaire (CPE, surveillants), travailler avec eux, t’impliquer, ne pas leur envoyer des élèves en donnant l’impression que tu te décharges sur eux
– trouver des partenaires (collègues enseignants, CPE, documentaliste, COP…) avec qui travailler, ne pas t’isoler
– régler les problèmes avec les élèves et ne pas y revenir (le pardon doit être primordial pour avancer)
– ne jamais charger un élève sans avoir fait allusion à ses bons côtés (ne pas décourager ou encourager un élève à endosser l’identité du trublion, du raté), chercher à lui proposer des solutions
– ne pas laisser se développer un sentiment d’injustice dans la classe.
La posture de l’enseignant pour la vie de classe
Une petite remarque pour finir.
Lorsque j’ai commencé à enseigner à 22 ans, j’ai eu beaucoup de mal à trouver mon personnage, ma posture d’enseignant. Il m’a fallu environ deux ans pour créer ce personnage que les élèves identifient comme le professeur. Tout cela, pour te dire, ne te décourage-pas si tu as du mal à te trouver, à te faire respecter au début ; tu n’es pas nul, ne pense pas que tu n’es pas fait pour ce métier. Sois indulgent avec toi-même, patient et persévérant, ça viendra…
Quelqu’un peut-il ajouter quelque chose pour aider les collègues débutants ?