Ce n’est que récemment que je me suis rendu compte que toutes mes approches pédagogiques formaient un réseau de concepts qui convergent vers une idée centrale : la coopération.

Si l’on considère qu’un collège de REP n’est pas un lieu aussi propice qu’un collège de centre-ville (pardonnez cette lapalissade), comment lutter alors pour l’égalité des chances ? Sommes-nous, enseignants, des Don Quichotte qui luttent contre les moulins à vents de l’égalité ? Le vieux rêve de Comenius est-il totalement utopique ?

Pourquoi ne pas utiliser le groupe classe comme levier pédagogique pour pallier les inégalités culturelles ?

L’impuissance de l’enseignant, limité par le temps, par l’espace, par une parole que trop d’élèves n’arrivent pas à entendre, se trouve jugulée par la présence de tuteurs, de chefs d’équipes, de chefs de classe qui ont une parole qui porte (mystère du conflit socio cognitif). Au lieu d’être seul et incapable de transmettre à de nombreux élèves, l’enseignant anime une équipe de cinq à dix élèves qui tutorent, qui expliquent, qui répartissent les rôles…

Comment réveiller ces élèves décrocheurs, génies du froid, comme sortis d’un opéra de Purcell, et qui disent : « Let me freeze ! » ? La dynamique de groupe, savamment orchestrée et entretenue par l’enseignant, la bienveillance peuvent les remettre au travail. Je ne dis pas cela pour l’avoir lu mais parce que c’est une réalité dans mes classes (même si quelques rares élèves ont encore des problèmes personnels qui ne leur permettent pas d’être présents).

Si la coopération vient parfois adoucir la dure compétition économique, elle peut aider chaque élève à progresser dans un climat de confiance restauré.

Je vous invite donc à suivre ce fil sur la coopération.