Qu’est-ce que l’enfance pour un enseignant en 2022 ?

Pour comprendre ce que c’est l’enfance pour un enseignant en 2022, il faut d’abord comprendre ce que c’est que l’enfant. On peut définir simplement l’enfance comme étant la première période de la vie, de la naissance à l’adolescence. Ces frontières d’âges bougent selon les époques et les sociétés. L’enfance est une construction sociale, chaque société à sa représentation, son concept de l’enfant. L’enfance n’est plus seulement un phénomène naturel mais aussi socio-culturel. Aujourd’hui, l’enfant est considéré comme un être spécifique, il a un statut social. On ne considère plus l’enfant comme un être en devenir caractérisé par ses manques par rapport aux adultes. Dès lors, l’enfant à des besoins et des compétences qui lui sont propres. 

L’enfance est une période importante de la vie, elle est porteuse de transformation, d’apprentissage, de mutation et de socialisation. Il est important pour une enseignant·e de prendre en compte l’enfant comme un individu au présent (avec son identité) et comme un adulte en devenir. C’est en proposant une éducation qui considère l’élève comme un citoyen à présent et à devenir que la société va évoluer. Il faut prendre en compte que l’enfance en 2022 n’est pas la même que celle de l’enseignant·e, elle n’est pas figée. Il faut savoir s’adapter à son époque et à la représentation actuelle de l’enfance. Par exemple, on valorise la prise de parole des élèves, l’engagement de ces derniers. Au contraire, on n’est plus dans cette vision autoritariste de l’enseignant·e qui fait son cours et les élèves qui écoutent (ils sont passifs). L’enfant doit être acteur de ses apprentissages et il incombe à l’enseignant de susciter sa curiosité afin de l’engager dans les apprentissages. Néanmoins, il faut être conscient que même si on considère l’enfant comme sujet, il reste objet de pression et d’attentes par les adultes. 

Comment vivre et penser les relations culturelles ? Jacques Demorgon 

S’interroger sur les relations culturelles, c’est aussi s’interroger sur le contact de ces cultures. Cela questionne également sur la définition du mot « culture », car sa définition, n’est pas si simple et limpide qu’il n’en paraît. Jacques Demorgon se propose de définir la « culture » lors de la conférence « Événement Jeunesse 2008 » à Marseille. Selon lui, pour comprendre la culture, il faut prendre en compte tous ses aspects. 

La culture est le produit de l’expérience humaine, c’est l’ensemble des processus par lesquels l’Homme transforme son environnement (la nature) et se transforme lui-même. Cette culture, ce développement humain, est nécessaire pour l’Homme et c’est ce qui va nous distinguer de l’animal. Tous les hommes possèdent une culture, c’est un phénomène universel. Malgré son caractère universel, elle est aussi signe de la singularité. Chaque culture est particulière, elle signe l’identité d’un groupe, d’un peuple. On peut alors parler de culture au pluriel. 

Demorgon dit « Quand nous pensons cultures, nous pensons différences » (p.20). Ce constat est vrai, les cultures diffèrent les unes des autres en fonction du peuple, du pays ou de la société. Ces différences peuvent se situer dans le langage, les vêtements ou encore les traditions. Pour Demorgon, ces différences résultent de l’adaptation de l’Homme et de sa relation singulière avec son environnement. En cela, les cultures évoluent en parallèle avec les adaptations continuelles de l’Homme. L’Homme va s’adapter selon ses besoins (par exemple pour communiquer avec un autre individu) et va modifier la culture. Dès lors, l’adaptation devient invention. 

Mon mémoire de recherche a pour thématique la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), sur leur apprentissage d’une langue seconde en considérant le concept de normalisation. Ce texte de Jacques Demorgon est intéressant au vu de mon sujet dans un premier temps par tout son travail sur la définition de “culture” et sur tout ce que cela englobe mais aussi sur les ressemblances entre les cultures. En effet, même si les cultures sont singulières, il n’en reste pas moins des similarités. Demorgon affirme que pour comprendre les cultures du monde, il ne faut pas se limiter au « jeu » de différences/ressemblances entre les cultures, il faut prendre aussi  en compte les multiples possibilités d’adaptation humaine. Cela peut être un point intéressant à travailler dans le cas de l’accueil des EANA. Comprendre comment ils s’adaptent à une culture qui leur est nouvelle mais aussi comment les acteurs institutionnels s’adaptent eux aussi. 

Le lien entre le vêtement et l’identité

Cet extrait des Lettres Persanes (1721) de Montesquieu question sur lien entre l’identité et les vêtements. La forme épistolaire permet de recueillir différents points de sur la société (ici la société parisienne). Ainsi, nos vêtements deviennent un prolongement de notre identité, une extension de qui nous sommes, de ce qui nous caractérise en tant que personne issue d’un groupe. Dans les Lettres Persanes, les vêtements que porte Rica représentent son identité culturelle. Dans un premier temps, son identité persane est surtout perçue à travers ses habits. Il attire les regards, il devient un objet de curiosité pour la population parisienne. La popularité de Rica s’explique d’une part par le contexte historique avec l’orientalisme qui est à la mode en Europe.

À travers ses habits, on parle de son identité extérieure. C’est ce qui intéresse les parisiens et ils limitent alors toute leur culture à des vêtements. Lorsqu’il décide de passer à une mode plus européenne, on lui pose la question de savoir comment on peut être Persan. Cette question est assez violente car elle remet en question d’une certaine la culture persane. D’ailleurs, on peut y voir une vision colonialiste, c’est-à-dire qu’une personne dite « étrangère » ne peut qu’être habillée dans des habits de son pays, on les réduit à des stéréotypes. Dès lors, le vêtement devient un langage, certes muet, mais il peut en dire long sur une personne qui le porte mais aussi sur l’interaction que les autres ont avec lui.

On peut transposer cette question du lien entre le vêtement et l’identité à une problématique actuelle. Le vêtement est bien plus qu’un objet nécessaire à notre survie, il est symbole de notre identité. Au-delà de l’identité culturelle, il permet de montrer notre personnalité, nos convictions sans même utiliser la parole. On peut presque interpréter les vêtements comme une seconde peau sociale et culturelle.

Ma citation de l’article Krumm

« Le processus de normalisation diffère beaucoup selon les situations d’acquisition et d’apprentissage. En situation d’apprentissage institutionnel, à l’école ou à l’université ou dans des écoles spécialisées, la normalisation est assistée par des enseignants et par un appareil pédagogique approprié. Elle est souvent vécue en termes de conflit (censure et auto-censure, la « faute », les sanctions). Elle est marquée par la lutte contre l’oubli et tout ce que comprend le « désapprentissage ». »

J’ai choisi ce passage de l’article de Krumm car il est intéressant par rapport à la notion de normalisation d’une langue étrangère. C’est-à-dire, comment on va développer une langue dite « étrangère » afin qu’elle devienne normale et qu’on la maîtrise afin qu’elle ne choque pas un natif. J’ai choisi ce passage précisément car il évoque ce processus de normalisation d’une langue dans le contexte scolaire et cela fait lien avec ma thématique de recherche que je souhaite travailler sur l’inclusion scolaire des EANA. Cela peut être intéressant de chercher si ce de processus est présent dans la mise en oeuvre de l’accueil des EANA.

Ma biographie langagière

Anglais, Français :

J’ai choisi la couleur bleue car je l’associe avec celle présente sur les drapeaux de la France et ceux du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Je relie ça aussi avec la couleur du drapeau Européen. De plus, j’associe la couleur bleue avec un sentiment de stabilité, ce que je ressens envers ces deux langues car ce sont celles que je maitrise le mieux. 

J’ai choisi le cœur pour le français car c’est ma langue maternelle et que j’aime cette langue. Pour l’anglais, j’ai choisi la bouche car c’est la langue universelle, elle nous permet de communiquer avec la plupart du monde. D’ailleurs, on est amené à l’utiliser souvent. 

Italien, Espagnol

J’ai choisi le jaune pour ces deux langues car cela me rappelle la chaleur des pays parlant ces langues mais aussi des personnes chaleureuses que j’ai pu rencontrer parlant ces langues. J’ai choisi la main car je trouve qu’on parle beaucoup avec quand on communique en italien et espagnol. 

Le Somali :

J’ai choisi le violet car c’est une couleur que je trouve positive et c’est ce que j’en retire du contact avec le Somali. J’ai choisi l’oreille car j’ai pu l’entendre lors de mes échanges avec un jeune collégien allophone originaire de Somalie que j’ai suivi pendant un an. 

L’Arabe : 

J’ai choisi le vert car c’est une couleur que j’associe au drapeau de nombreux pays parlant cette langue et comme pour le somali c’est une langue que j’associe avec l’oreille car je l’entends mais ne la parle pas. J’associe cette langue à une amie .  

Le Chinois :

J’ai choisi le rouge car c’est la couleur dominante du drapeau mais c’est aussi une couleur que j’associe au parti politique du pays. J’ai mis la tête car c’est une langue que j’ai étudiée pendant 1 an au lycée et c’est une langue qui m’a demandé de la concentration et du travail pour l’apprendre. 

Portrait de langues