Les enseignants actuels de l’école maternelle René Coty à Ouistreham n’ont jamais accueilli d’enfants allophones dans leur classe. Après les avoir interrogé, tous m’ont répondu n’avoir jamais reçu de formation, ni même avoir été sensibilisé et confronté à une telle situation dans leur carrière. Cependant, beaucoup de supports et d’activités, en maternelle, sont facilement adaptables pour un enfant allophone. Les 5 composantes de la compétence culturelle selon Puren peuvent être mises en jeu à travers l’ajustement des supports, des activités et notamment durant la vie de la classe et les interactions entre élèves.
En maternelle, l’essentiel du travail est consacré à la manipulation et au langage. J’ai donc choisi une activité sur le thème du goût qui allie ces deux pratiques. Effectivement, ce dernier est l’un des 5 sens propres à l’être humain, peu importe son origine. La transculturalité est donc mise en jeu car le goût et le fait de manger sont communs à tous.
Ensuite, l’un des objectifs de cette activité est de différencier les aliments sucrés, salés, acides et amers en goûtant une multitude de produits. Pour adapter le support à un enfant allophone, l’idée serait que cet élève apporte des aliments typiques de son pays afin de les faire découvrir aux autres et de même pour les élèves français. Cette approche permet une mise en valeur de l’élève et crée l’intérêt des autres. La composante méta-culturelle intervient à ce moment car ils découvrent ensemble différents goûts associés aux deux cultures. Ils vont donc pouvoir mobiliser des connaissances culturelles en discutant et en comparant les saveurs.
De plus, acquérir du vocabulaire est un autre objectif de l’activité. A travers les échanges entre élèves et avec l’enseignant, ils vont apprendre des mots dans leur langue respective mais aussi dans la langue étrangère. Ainsi, ils vont pouvoir comparer les deux langues, ce qui va faciliter l’apprentissage du français pour l’élève allophone. Cette co-habitation, autrement dit, le fait de réaliser ensemble l’activité en utilisant les deux langues permet une meilleure intégration et progression de l’élève allophone.
En outre, la composante co-culturelle qui consiste à créer une culture d’action commune, se retrouve dans le fait que tous les élèves effectuent l’activité de la même manière, en d’autres termes, ils goûtent les différents aliments des deux cultures en échangeant leurs points de vue et leurs sensations.
Puis, la dernière composante, celle de l’interculturalité, est mise en œuvre dans la simple découverte d’une minorité d’aliments et de vocabulaires. Enfin, pour terminer l’activité, il serait intéressant de lire un album de jeunesse en relation avec le thème du goût comme « Zigomar n’aime pas les légumes » pour que l’élève allophone et les autres entendent du vocabulaire relatif au goût. Grâce aux images du livre, cet élève peut comprendre l’histoire en faisant la relation entre l’image et le son. Il va notamment retrouver des mots qu’il a déjà entendu lors de l’activité précédente.