Mon atelier ethnographie,  » Le projet de correspondance à distance »

Afin de vous présenter mon activité ethnographique, j’ai décidé de choisir le contexte rural en lien avec l’école où se déroule mon stage qui se situe à Douvres-la-Délivrande qui est une petite commune qui se trouve aux alentours de Caen.

Si je devais me positionner en tant qu’ ethnologue, je me suis basée par rapport à mon lieu de stage et ce dernier m’a beaucoup influencé. En effet, en ayant étudié et vécu en milieu rural et en ayant principalement fait des stages en milieu urbain, j’ai pu observer de nombreuses différences. Les stages dans les milieux urbains que j’ai pu faire jusqu’à maintenant, m’ont tous démontré que les écoles étaient plus grandes, avec beaucoup de classes qui comportaient une grande mixité sociale. En ce qui concerne les écoles dans les milieux ruraux, je les imaginaient beaucoup plus petites, avec des classes plus calmes, moins nombreuses et avec des niveaux moins variés et une faible mixité sociale.

Mon projet de ERVIP reposait sur une séance d’anglais et plus particulièrement sur un débat basé sur une thématique choisie par les élèves. J’avais pour projet de faire travailler une classe de CM2 car à cet âge, les élèves commencent à avoir un bon niveau d’anglais et sont beaucoup plus conscients des enjeux « sociaux » à l’école. Cependant, mon stage va se dérouler en CE1. Il a donc fallu que j’adapte ce type d’échange. Mon atelier ethnographique va donc également reposer sur un type d’échange entre les élèves et plus particulièrement un projet de correspondance à distance avec des élèves anglophones. Les élèves devront collectivement décider sur quels supports papiers ils devront rédiger la lettre adressée aux élèves anglophones et sur quels sujets ils voudront échanger. Cet échange leur permettra d’en connaître davantage sur les différentes manières de vivre en France ainsi qu’en Angleterre. Ce projet pourra faire le lien avec l’échange et le partage en passant par l’acceptation de l’ « autre » tout en respectant ses choix. Cet exercice permettra également aux élèves d’être tolérants les uns envers les autres. L’apprentissage de l’anglais en classe de primaire permet également l’ouverture à une nouvelle culture.

Atelier ethnographique

J’enseigne en classe de CE1 à Cairon qui est commune périurbaine à environ 10km à l’ouest de Caen. Les élèves proviennent majoritairement de familles de classes sociales relativement aisées travaillant à Caen ou Bayeux.

Avant de rencontrer les élèves, je m’attendais à un groupe classe avec niveau scolaire correct et peu de problèmes comportementaux. Néanmoins, mes représentations sur ce milieu ont vite évolué car à 7ans, beaucoup d’entre eux ont déjà un caractère très affirmé. De plus, les niveaux scolaires sont en réalité très hétérogènes. Cependant, cette hétérogénéité n’est pas toujours dû aux origines sociales.

Dans ce contexte, les ateliers ethnographiques permettraient à l’ensemble des élèves de participer à un projet commun. En effet, certains connaissent leurs difficultés et se mettent facilement en retrait face aux fortes personnalités d’autres élèves. Alors, en partant de leur quotidien, de ce qu’ils connaissent tous, il serait plus aisé d’engager le groupe classe dans sa totalité.

Pour cela, j’aimerais inclure cet atelier d’ethnographie dans un projet d’ouverture culturelle. Actuellement, nous travaillons sur l’école ailleurs dans le monde en étudiant notamment l’école en Inde. Par la suite, je souhaiterais que mes élèves écrivent une lettre à des élèves indiens afin qu’ils soient capables de rendre compte d’éléments de leur propre culture. Par ailleurs, il est plus facile pour des élèves de CE1 de remarquer les différences entre l’école d’un autre pays et la leur. Alors, ce projet d’ethnographie serait un bon moyen d’aborder la diversité culturelle en mettant en évidence des similitudes dans un premier entre les élèves de classe puis avec d’autres élèves du monde. J’aimerais alors organiser une ou plusieurs séances d’écriture afin que les élèves produisent leur résumé d’une journée type à l’école. Ces écrits pourront être complétés par des photographies ou des dessins afin que les élèves puissent les comparer plus aisément. Cet atelier servira donc à clôturer le projet de l’école dans le monde en permettant aux enfants de réfléchir à propos de leur propre culture. Il sera également l’occasion de commencer un travail sur l’espace proche des élèves en comparant les différentes journées types.

 

Mon atelier d’ethnographie – Les 7 merveilles du monde

J’ai choisi le contexte de ma classe de stage de CM1-CM2 en milieu rural autour de la ville de Caen. J’ai remarqué peu de commerce dans cette ville et une faible mixité culturelle ce qui me donne envie de travailler sur la découverte d’autres cultures à l’international.

Étant une habitante de la ville où j’ai grandi dans une certaine mixité sociale et culturelle (ayant aussi vécu en outre-mer), le milieu rural n’est pas un environnement que je connais bien même si quand je me rends à la campagne chez mes grands-parents ceux-ci sont ouverts mais ne sont pas forcément très renseigné sur les cultures autour du monde. Il s’agit d’un a priori mais j’aimerai travailler sur ce point avec mes élèves. L’atelier porterai donc sur l’altérité et la découverte de ce qui est autre à nous-même et à notre environnement proche. J’ai donc décidé de baser mon travail auprès de ces élèves sur un environnement inconnu et international. Le but pour nos élèves est de s’ouvrir au monde et donc de découvrir un patrimoine culturel qui est important pour les populations.

Je proposerai donc un atelier liant à la fois le numérique et un exposé d’expression orale et de partage. Par groupe de 3 élèves, ils auraient à travailler sur une des 7 merveilles du monde qui sont : Petra en Jordanie, La Grande Muraille de Chine, La statue du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, le Taj Mahal en Inde, Chichen Itza au Mexique, le Machu Pichu et le Colisée de Rome qui représentent des héritages culturels forts des anciennes civilisations et cultures.  Les élèves auraient à réaliser des recherches en salle informatique sur plusieurs séances ? l’objectif est de comprendre le rôle de ces monuments à l’époque de leur construction (religion, palais, mausolée, etc.) et pourquoi dans notre société actuelle ils restent importants et symboliques pour les communautés et pourquoi sont-ils autant touristiques.

Eléments importants : découverte culturelle, pratiques anciennes et récentes des communautés et l’importance de ces éléments sur le monde, partage entre élèves.

L’objectif final est de réalisé un exposé qui sera partagé à la classe mais aussi une sorte de musée avec des images et des descriptions dans le haul de l’école où chaque classe aura un temps pour aller étudier cette exposition (participe à la découverte culturelle de chaque classe). Il est donc intéressant d’amener les monuments internationaux dans des classes rurales pour donner aussi envie aux élèves de découvrir des éléments culturels qui font sens dans le monde et qui soient étrangers à notre pays.

Pour mon mémoire portant sur le théâtre, je pourrais par ailleurs proposer des ateliers d’ethnographie assez similaires qui pourraient permettre aux élèves de découvrir les différentes façons de pratiquer le théâtre selon les cultures par exemple et de voir qu’il n’y a pas une façon de pratiquer mais plusieurs selon les milieux de vie et les contextes culturels.

Mon image de l’altérité

Afin d’illustrer l’altérité, j’ai opté pour cette photographie retouchée. Il s’agit d’un cadeau de départ, d’un ancien collègue professeur d’Arts-Plastiques. Cette œuvre me parle énormément car je la trouve merveilleusement concrète.

On y voit un groupe d’une dizaine d’élèves, qui occupe le centre de la photo. Malgré leur proximité, ils n’adoptent pas la même posture. En outre, on aperçoit un groupe dans le groupe, avec des élèves qui se (sou)tiennent. Mais aussi plusieurs qui sont « écartés », qui bénéficient d’un espace plus large autour eux.

De plus, le pull rouge du garçon à droite et le haut vert de la fille rappelle le bâtiment, ainsi que la végétation qui s’y est agglutinée. Ce jeu de couleur renvoie aux liens extrêmement étroits entre milieu et individu, avec l’idée que ce qu’on porte sur le dos provient de notre entourage. Leur environnement est incontestablement ancré eux, il leur a apporté « différences » et « similitudes ».

Derrière ces silhouettes et visages d’élèves qu’on ne peut pas distinguer, on retrouve des histoires formidablement riches, certaines sont belles et d’autres plus rudes.

En effet, les vies qui se cachent à travers cette photo, assez semblables ou fortement opposées, me font penser à un puzzle. Où les différentes pièces doivent s’unir, s’assembler les unes aux autres avec connivence dans l’espoir d’avancer, de se bâtir et de s’élever.

Mon image de l’altérité

Voilà mon image de l’altérité, dessiné pour une exposition en Belgique autour du vivre-ensemble.

L’altérité est une conception de découverte de l’autre. Je trouve que cette image est bien représentative. D’un premier sens, elle montre bien que le sens d’une personne n’est pas toujours le même pour l’autre. Cela signifie que l’altérité est une volonté de compréhension qui encourage le dialogue et favorise les relations pacifiques.

D’un autre sens, la conception de l’altérité n’est pas toujours logique, notamment dès le plus jeune âge, qui peuvent être influencé face à des mouvements créant des groupes de personnes aller à l’encontre d’autres personnes. Cette image permet aussi de montrer qu’il est important de soutenir les enfants dans leurs différences et les sensibiliser à l’identité de l’autre.

Mon image de l’altérité

J’ai choisi pour mon image de l’altérité cette carte du jeu de société Dixit, illustré par Marie Cardouat Pierô.

Ces fleurs sont très semblables dans la mesure où ce sont toutes des roses. Toutefois, la différence de couleur saute aux yeux. On peut alors s’interroger sur les caractéristiques qui produisent de la ressemblance et de la différence, autrement dit de l’altérité, ainsi que sur la possibilité de hiérarchiser ces caractéristiques. En regardant attentivement, on perçoit que certaines fleurs commencent à faner tandis que les autres sont vigoureuses. Or, la caractéristique de la santé est primordiale pour vivre. Ainsi, la classification des caractéristiques par la perception sensorielle, plus ou moins immédiate, est à mettre à distance à l’aide d’une réflexion sur ce qui est essentiel.
La métaphore des fleurs illustre l’altérité de l’être humain. Penser l’altérité nécessite alors un travail de définition du « moi » et des « autres ».

Mon image de l’altérité

J’ai choisi pour mon image de l’altérité le tableau de Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Portrait de Jeanne Julie Louise Le Brun se regardant dans un miroir.

Selon moi ce tableau illustre la question de soi et le rapport à soi-même. En effet la petite fille se regarde dans un miroir ce qui pose la question de la reconnaissance de soi, de son identité, comment elle se perçoit. On la voit de profil donc on peut imaginer que cela représente une vision d’elle par la société et le miroir sa vision d’elle-même. Le miroir peut aussi symboliser une façon de chercher à connaitre son identité et se confronter à l’autre pour se construire soi-même. L’altérité c’est moi par rapport aux autres, c’est prendre en compte l’autre dans sa différence.

Mon image de l’altérité !

Il faut « Frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». Métaphore de Montaigne, dans Les essais, qui, lors de la quête de la construction de soi, démontre la nécéssité de s’ouvrir au monde. Un monde dans lequel on retrouve une multitude de ce qui est autre que moi.  L’altérité est le rapport à soi-même et à la société. C’est la construction de soi-même, de son identité par rapport à l’autre et en contact avec l’autre.

Je trouve que cette toile « Qui suis-je ? » de Véronique Attia (2019) incarne le rapport à l’altérité et à la construction d’une identité propre par le biais de l’intégration de ce qui est autre. Les 2 personnages de la toile ont des ressemblances, sources d’indentification, comme ils ont des différences, qui sont sources de confrontation. Ils se confrontent donc à l’altérité pour mieux se connaitre.

A quelle communauté suis-je proche ? De qui suis-je proche ? Laquelle m’est éloignée ? A laquelle suis-je opposée ? Finalement, comment dois-je me positionner ? Des interrogations auxquelles semblent se poser ces personnages. Des personnages confus, affolés et qui ont besoin d’être confortés : d’un côté voir et de l’autre côté être vu.

L’altérité passe par la reconnaissance de l’autre dans sa différence. Le moi sans être moi. Accepter l’autre en soi, soit accepter d’être autre que ce que l’on est. L’autre qui est l’image de soi, soit « le je de l’autre » (Rimbaud).

Mon image de l’altérité

 

J’ai choisi pour mon image de l’altérité cette photographie issue de l’exposition « Before They Pass Away » de Jimmy Nelson que j’ai eu l’occasion de découvrir au musée de Maastricht (Pays-Bas) en février dernier. Jimmy Nelson est parti à la rencontre de tribus de différents pays. Le photographe souhaite vaincre la barrière de la langue, de la culture et de la méfiance envers l’étranger. Il a pris le temps de tisser des liens et établir une confiance mutuelle. Chaque photographie présente des mises en scène des rites et des traditions tribales. Pour moi, cette photographie issue de l’exposition représente bien l’altérité : notamment avec un rapport à soi-même et une ouverture aux autres. Que ce soit dans le respect, dans le partage (ici des rites et traditions), dans la communication au-delà de la barrière du langage et dans la capacité d’adaptation à un mode de vie bien différent.