Stendhal

Stendhal (1783-1842)

Repères chronologiques

1783
Naissance à Grenoble de Henri Beyle, fils de Henriette Gagnon et Chérubin Beyle.
1786-1788
Naissance de ses deux sœurs : Pauline (en 1786) et Zénaïde (en 1788).
1790
Mort de sa mère. Rapprochement avec son grand-père maternel, le docteur Henri Gagnon.
1792
Début du préceptorat de l’abbé Raillane qui fera souffrir Henri Beyle par sa tyrannie.
1796
Entrée à l’École centrale de Grenoble.
1799
Obtention du premier prix de mathématiques à l’École centrale de Grenoble. Départ pour Paris afin de se présenter au concours d’entrée de l’École polytechnique, mais Henri Beyle finit par y renoncer.
1800
Grâce à son cousin Pierre Daru, entrée au ministère de la Guerre en tant que surnuméraire. Engagement dans l’armée de réserve de Napoléon et participation à la campagne d’Italie. Engouement de Henri Beyle pour ce pays, qu’il considèrera désormais comme sa patrie.
1801
Obtention d’un congé maladie qui lui permet de retourner à Grenoble.
1802
Rencontre à Grenoble de Victorine Mounier, dont il s’éprend. Démission de l’armée pour pouvoir se consacrer à la littérature.
1803
Écriture d’une comédie, Les Deux Hommes.
1804
Correspondance active avec sa sœur Pauline. Création d’une nouvelle comédie, Letellier.
1805
Amant de l’actrice Mélanie Guilbert, avec qui il part pour Marseille. Emploi dans une maison d’import-export.
1806
Départ pour la Prusse où il assiste de loin à des batailles napoléoniennes, qui seront source d’inspiration pour La Chartreuse de Parme.
1810
Accession à la fonction d’auditeur au Conseil d’État, puis à celle d’inspecteur du mobilier et des bâtiments de la Couronne.
1811
Liaison avec Angela Pietragrua, dont il avait fait la connaissance onze ans plus tôt lors de son premier séjour à Milan.
1812
Écriture de l’Histoire de la peinture en Italie.
1815
Élaboration de son premier livre, Lettres sur Haydn, Mozart et Métastase, qui paraît à Paris sous le pseudonyme de Louis-Alexandre-César Bombet. Rupture avec Angela Pietragrua.
1817
Publication de l’Histoire de la peinture en Italie, puis, sous le nom de M. de Stendhal, Rome, Naples et Florence en 1817.
1819
Conception d’Une vie de Napoléon. Début d’une grande passion pour Mathilde Dembowski.
1821
Accusations d’espionnage par le gouvernement autrichien, qui l’oblige à quitter Milan et à faire ses adieux à Mathilde.
1822
Parution en deux volumes du traité De l’amour.
1823
Publication du premier Racine et Shakespeare, manifeste en faveur du « romanticisme », et de la Vie de Rossini.
1825
Mise en vente du second Racine et Shakespeare et du pamphlet D’un nouveau complot contre les industriels. Mort de Mathilde Dembowski.
1827
Publication d’Armance, son premier roman.
1829
Parution des Promenades dans Rome et d’une nouvelle qui est publiée dans la Revue de ParisVanina Vanini.
1830
Publication en deux volumes du roman Le Rouge et le Noir.
1839
Mise en vente de La Chartreuse de Parme.
1840
Écriture de Lamiel, roman qui tente de donner un pendant féminin à Julien Sorel, mais qui restera inachevé.
1842
Décès de Stendhal, qui sera inhumé au cimetière Montmartre.
Photographie de la tombe de Stendhal qui se trouve au cimetière de Montmartre à Paris.
Photographie de la tombe de Stendhal qui se trouve au cimetière de Montmartre à Paris.

Manuscrit original d’une lettre de l’auteur

Extrait d’une lettre de Stendhal adressée à sa sœur, Pauline Beyle, le 20 août 1805.
Extrait d'une lettre de Stendhal adressée à sa soeur, Pauline Beyle, le 20 août 1805.

© Droits réservés.
Ta lettre est charmante pour moi, ma chère Pauline, et pour tout autre elle serait sublime. Ce qui me charme surtout, c’est cette peinture naturelle et profonde d’un caractère sublime et touchant. C’est précisément ce que tu voulais ôter. Ne fais donc plus cette faute de jugement qui te fait croire que les endroits les moins intéressants de tes lettres sont ceux où tu parles de toi. C’est une excessive modestie qui te porte à cette erreur. D’abord pour moi, tu sais s’ils sont les plus intéressants. Pour le public, si tes lettres étaient destinées à être publiées, ils le seraient encore ; ces endroits développent un grand caractère, mêlé à une profonde sensibilité, et c’est ce qui touche le plus.
Le reste de tes lettres ne serait intéressant qu’à proportion de ce qu’il y aurait du toi dedans, enfin ce qui ne serait que simple récit serait indifférent en général au public, parce que le hasard ne t’a pas encore rendue témoin d’événements bien intéressants. Plus on creuse avant dans son âme plus on ose exprimer une pensée plus secrète, plus on tremble lorsqu’elle est écrite : elle paraît étrange et c’est cette étrangeté qui fait son mérite. C’est pour cela qu’elle est originale et si d’ailleurs elle est vraie, si vos paroles copient bien ce que vous sentez, elle est sublime. Écris-moi donc exactement ce que tu sens.
Il y a un écueil dans cette habitude qu’il faut prendre. On ne se trouve pas assez d’esprit pour peindre juste ce qu’on sent, et, convenant du principe, on se conduit comme si on ne le croyait pas. C’est une erreur, il faut écrire indifféremment dans tous les moments.

L’auteur vu par d’autres écrivains

Stendhal a toujours suscité des avis très partagés sur son style d’écriture et sur sa personne, comme peuvent en témoigner ces quelques citations d’écrivains célèbres.
Paul Valéry (1871-1945)
« Henry Beyle est à mes yeux un type d’esprit bien plus qu’un homme de lettres. Il est trop particulièrement soi pour être réductible à un écrivain. C’est en quoi il plaît et déplaît, et me plaît. »
André Pieyre de Mandiargues (1909-1991)
« Je crois qu’il est hautement salubre, printanier en quelque sorte, païen dans le meilleur sens du mot. »
Julien Gracq (1910-2007)
« Il n’a ni grande invention, et il le sait (il lui faut la béquille du fait divers) ni grande technique (quoiqu’il s’en vante) ni grande imagination (et il s’en moque) ni, autant qu’on le dit, de cette « profondeur psychologique » qui est surtout chez lui vivacité de la formule et ingéniosité du trait – rien que cet allegro intime, ce staccato grêle et un peu sec qui n’est qu’à lui, mais au rythme duquel la vie en effet se remet irrésistiblement à danser. »
Georges Perros (1923-1978)
« Il aime les femmes. Mais il s’aime bien davantage à leur contact. Sans leur compagnie il s’étiole, ne se sent plus, perd ses couleurs. Comme je le comprends ! Comme j’eusse aimé vivre à sa manière allègrement, espièglement tragique. »
http://www.ibibliotheque.fr/le-rouge-et-le-noir-stendhal-ste_rouge/autour-de-l-auteur/page4

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