Travaux en cours

Contes, dessins et pédagogie. Ou l'inverse.

Blog 34

Ceci est un complément à la page 132 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan.

1.     Auto-bilan : Le losange de Roegiers et une CED en maths

 

Une autre manière d’aider les élèves à progresser dans la mobilisation de leurs acquis est de leur donner un outil d’auto-bilan. Le professeur en tant qu’expert de sa discipline fournit à ses élèves une grille, un tableau, une liste indiquant les attendus explicites de l’évaluation. Mais c’est ensuite à l’élève de faire un bilan sur sa production et parfois sur la manière dont il s’y est pris. Voici deux exemples en mathématiques.

 

Adaptation du losange de Roegiers

Dans son livre[1], Xavier Roegiers intitule le schéma suivant ”Losange de l’évaluation” : (cliquez sur le lien ci-dessous)

losange de l’évaluation

L’idée d’une des auteures a été de le proposer en outil de formation de professeurs de mathématiques. A partir de ce schéma, il était demandé aux stagiaires de l’adapter pour en faire un outil d’auto-bilan sur la résolution de problème. Voici un exemple produit par un groupe :

On y trouve quatre critères généraux assez habituels avec des indicateurs génériques qui permettent une utilisation généralisée sur les résolutions de problèmes mathématiques.

Ce schéma a été testé avec des élèves en classe. Il leur a permis de confronter leur production aux attentes explicites au fur et à mesure des étapes utilisées.

Les auteures pensent que ce type d’adaptation doit pouvoir se faire dans toutes les disciplines. L’idéal serait de pouvoir les produire collégialement.

 

A partir d’un tableau d’évaluation sur la résolution de problème, le professeur peut aussi proposer à ses élève de travailler sur une manière de progresser grâce à un schéma de ce type :

Des CED en mathématiques

Dans l’exemple qui précède, les indicateurs ne sont pas hiérarchisés. Pour une démarche pensée sur un temps long, il serait sans doute plus pertinent d’indiquer à l’élève où il se trouve par rapport au seuil de coupure, ce qui implique l’utilisation d’échelles. Comme ici il y a plusieurs critères, ce sera donc une composition d’échelles descriptives appelée précédemment tableau de réussite et de progrès.

Dans un premier temps, quelle serait la hiérarchie pour chacun de critère ?

  • Critère 1 : mes idées sont-elles bonnes ? pertinence de la production
    1. J’ai bien répondu à la question posée (pas de hors sujet)
    2. J’ai fait des essais pertinents en manipulant
    3. J’ai fait une représentation pertinente
    4. J’ai utilisé plusieurs notions de cette année de manière pertinente
    5. J’ai trouvé des liens pertinents dans les années précédentes
  • Critère 2 : ai-je fait le bon choix ? respect des contraintes
    1. J’ai respecté les consignes
    2. J’ai utilisé les bons outils (géométriques, calculatrices, numériques …)
    3. J’ai utilisé les bonnes opérations ou propriétés
    4. J’ai rédigé/présenté en respectant les contraintes habituelles (unités, calculs en ligne …)
  • Critère 3 : mes idées sont-elles bien organisées ? cohérence
    1. Ma réponse à la question est cohérente
    2. Mon raisonnement est structuré
    3. Mes étapes sont cohérentes
    4. Mon raisonnement est complet
  • Critère 4 : les outils sont-ils correctement utilisés ? respect des techniques
    1. J’ai respecté les priorités des calculs
    2. J’ai vérifié les conditions d’utilisation des propriétés
    3. Mes calculs sont justes
    4. J’ai rédigé avec rigueur
    5. J’ai rédigé avec précision

Ce qui donne la CED suivante :

On peut imaginer de faire alors varier le seuil de coupure selon l’année du cycle et regrouper les ceintures en niveaux de maitrise de fin de cycle 4 pour évaluer la résolution de problème (domaine 4 du socle commun).

Cela pourrait donner :

Si le professeur n’utilise pas par le losange de Roegiers, il lui sera assez facile d’utiliser des copies d’élèves. L’objectif est alors de faire la liste de tout ce qui est observable, pendant la recherche et sur la production. Il obtient alors la liste des indicateurs concrets, contextualisés au problème donné. Pour pouvoir réinvestir le travail à chaque résolution, il regroupera ces indicateurs en critères généraux décontextualisés selon le schéma suivant[1].

Il est possible également de faire le chemin inverse : partir des critères, puis en tant qu’expert lister les indicateurs possibles. Pour ce faire, on peut utiliser ce que les programmes nomment les six compétences mathématiques dans le rôle des critères : chercher, représenter, modéliser, raisonner, calculer, communiquer.

 

On obtiendra par exemple :

Là encore, les indicateurs sont génériques et non hiérarchisés. Les élèves ont à cocher pour réaliser un auto-bilan mais cela ne nous donne pas directement le niveau de maitrise de la résolution de problème à prise d’initiative.

Il faut encore hiérarchiser les indicateurs et lisser les niveaux.

Voilà par exemple ce qui a été produit en formation de formateurs mathématiques cycle 3 : (cliquez sur le lien ci-dessous)

autre CED maths AMS

Il est évident que ce tableau mérite d’être simplifié pour être donné aux élèves mais au moins, le professeur est au clair avec ses attentes.

[1] Xavier Roegiers, L’école et l ‘évaluation, des situations complexes pour évaluer les acquis des élèves, de boeck, 2010 (2è édition)

[1]François-Marie Gérard, 2008, Evaluer des compétences, guide pratique[1], De Boeck, 1ère édition

posted by anniedim in Non classé and have No Comments

Blog 32

Ceci est un complément à la page 123 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan.

Combinaison d’échelles descriptives : CED[1]

Plus généralement, quand l’échelle descriptive globale est trop fournie, quand il y a de nombreux indicateurs ou éléments à placer, on les regroupe par critères généraux (et décontextualisés) en utilisant une colonne hiérarchisée (c’est-à-dire une échelle descriptive) par critère. La difficulté consiste ici en l’harmonisation des niveaux.

On détermine ensuite le seuil de coupure ou de maitrise.

Cette combinaison d’échelles descriptives, CED, devient alors un tableau de réussite et de progrès (TNR), à utiliser à chaque fois que l’on rencontre une situation complexe de la même famille.

On a vu dans les exemples d’échelles descriptives sur la résolution de problème et sur la copie d’un texte, que chaque ligne contient des informations que l’on peut séparer pour rendre les progrès plus lisibles et plus accessibles à l’élève.

Pour la résolution de problème, il est question des essais, de la modélisation, du raisonnement, des calculs et de la rédaction.

Pour la copie d’un texte, on voit quatre critères apparaitre : le nombre de lignes, la lisibilité, le nombre d’erreurs et le respect des conventions d’écriture.

Voilà ce que pourrait être une CED sur la copie d’un texte :

Dans son ouvrage, François-Marie Gérard[1] propose des axes d’observation, qu’il appelle critères, permettant l’observation d’une production sur des thématiques variées :

Correction : Utilisation correcte des outils. L’élève fait-il correctement ce qu’il fait ?

Pertinence : hors sujet ou non. L’élève fait-il bien ce qu’il doit faire ?

Complétude ou exhaustivité : Selon les disciplines

Cohérence : Utilisation d’une démarche logique

Auxquels on peut ajouter le suivant sous réserve que l’activité ait été faite en classe ; on peut aussi demander à l‘élève de s’auto-évaluer sur cet axe :

Étayage : l’élève a-t-il réussi avec une aide ?

Ces critères peuvent alors être décrits de manière à informer l’élève de son niveau de maitrise :

Un autre exemple qui utilise les niveaux des ceintures de judo en géographie : mobiliser ses ressources en géographie pour une rédaction.

Les avantages de l’utilisation d’une échelle descriptive sont nombreux du côté du professeur :

  • Elle est bâtie à partir d’une production d’élève donc elle évite la référence inconsciente du prof : la ceinture noire n’est pas ce que le prof aurait fait mais ce que le meilleur élève a fait
  • Élaborée en équipe (disciplinaire ou non), elle permet à chacun de verbaliser ses attentes
  • Elle est réutilisable n fois dans l’année, voire dans le cycle, c’est un outil de suivi des progrès
  • Elle demande moins de travail dès la 2e évaluation, il suffit seulement de rechercher les indicateurs montrant si des progrès ont été réalisés.

Mais aussi du côté des élèves puisqu’elle :

  • Rend explicite les attentes du professeur
  • Matérialise le niveau de sa production au temps t, toujours plus qu’une note
  • Montre les progrès possibles
  • Concerne tous les élèves, du plus en difficulté à ceux qui sont performants
  • Est ouverte : après les ceintures, on peut toujours ajouter les « dans »

 

De plus elle permet la coopération en facilitant la formation des groupes selon ce que le professeur envisage comme type de travail : niveaux identifiés sur les couleurs, besoins identifiés sur les critères ou groupes hétérogènes en mixant les ceintures. De plus, si les ceintures sont affichées en classe, on sait à qui demander de l’aide.

N’oublions pas quelques points de vigilance pour terminer : ces tableaux de réussites et de progrès sont plutôt à utiliser pour une évaluation en cours de formation et informante, au fil de l’eau. Ils sont également à déconnecter de la note, même si c’est tentant !

[1]  François-Marie GERARD, Evaluer des compétences, guide pratique, de Boeck, 2008, 1ère édition

[1] Voir le précédent ouvrage des auteures Socle commun et compétences, pratiques pour le collège, ESF, 2011

posted by anniedim in Non classé and have No Comments

buy windows 11 pro test ediyorum