Travaux en cours

Contes, dessins et pédagogie. Ou l'inverse.

Blog 39

Ceci est un complément de  la page 138 de Anne-Marie Sanchez & Annie Di Martino, « Faire progresser tous les élèves », publié chez L’Harmattan.

Des notes qui dénotent!

Les notes, c’est bien, c’est pratique ; on peut faire plein de calculs amusants avec. On peut les additionner (grâce au barème), on peut les soustraire (- 2 points pour tel motif), on peut les multiplier (avec les coefficients), on peut les diviser (pour faire la moyenne) et on tombe toujours objectivement sur un nombre compréhensible. Est-ce-à dire qu’une note est toujours objective ?

Nous allons à présent nous intéresser à la docimologie[1], les études autour de la notation. Ce sujet est un vrai marronnier, on en entend parler à chaque rentrée scolaire et pourtant les résultats de ces études ne font toujours pas partie de la culture commune des enseignants. Les premières études sont très anciennes et remontent au premier tiers du XXème siècle et ont été renouvelées, avec un axe d’attaque un peu différent à chaque fois. Les résultats sont TOUJOURS les mêmes, en tout cas du même ordre d’idées : les notes dénotent !

-> Pour une même copie, l’écart de notes d’un correcteur à l’autre peut être très important.

-> Pour un même paquet de copies, la moyenne peut être significativement différente d’un correcteur à l’autre.

-> Le classement des copies peut également être très différent ; au point parfois que les bonnes copies du premier correcteur se retrouvent dans la plus mauvaise moitié pour l’autre.

Ce sont les trois grandes leçons des études de docimologie. Ceci est vrai :

–  quel que soit le niveau des élèves de la 3ème à l’agrégation

– quelle que soit la discipline (oui, y compris en Mathématiques et en Physique)

– quel que soit le nombre de correcteurs (1, 2, 5, 64, 30)

– qu’il y ait un barème ou non

– quelle que soit la précision du barème (jusqu’à 140 points détaillés)

La juste note n’existe pas. Ces études démontrent l’impossibilité d’une note objective puisque celle-ci peut varier d’un correcteur à l’autre, d’un moment à l’autre. La note juste n’existant pas, les notes sont donc injustes ? Non plus mais les notes ne sont pas objectives ; soyons-en conscients et assumons la subjectivité de la notation. Par exemple, si nous hésitons entre deux notes ? Mettons la meilleure, cela ne nous enlèvera rien à nous personnellement. Ce n’est pas du laxisme, c’est de la prise de conscience : « aujourd’hui j’ai écrit telle note sur la copie mais demain qu’est-ce que j’aurais mis ? ». L’unique correcteur lui-même n’est pas fiable. Ce n’est pas très agréable à écrire, à lire et pourtant vrai.

N’y a-t-il donc pas de contrôle objectif ? Alors faisons des Q.C.M. et de la mémorisation/ par cœur. Alain Dubus a consacré une bonne partie de son ouvrage a démontré que même les Q.C.M. ne sont pas des garants d’objectivité ; des pages à lire. Il reste le par cœur ? Mais que faire du travail de l’élève qui a reformulé avec ses mots, n’a pas tout à fait compris ou le dit mal mais on sent bien quand même qu’il a appris ? On va lui accorder des points, oui mais combien ? Faut-il le prévoir à l’avance dans le barème ? Et que faire de la copie truffée de fautes d’orthographe au point parfois d’altérer le sens ? Ici, on n’évoque pas le cas d’élèves ayant des difficultés sévères et diagnostiquées. La « méditeranez » placée au bon endroit mérite-t-elle le point ? Oui sans conteste pour certains collègues en stage qui se mettent en colère et fustigent la double peine ; absolument pas pour d’autres collègues du même stage. Peut-être que le barème doit en tenir compte et que le professeur prévienne les élèves avant ?

[1] Nos références sont Pierre Merle, Jacques Nimier, Alain Dubus; cf. bibliographie.

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