« L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono

L’homme qui plantait des arbres est une fiction de Jean Giono (1895-1970), écrite en 1953 et présentée comme un récit et un témoignage sur la vie d’un berger entre 1914 et 1947, Elzéard Bouffier. Le texte a d’abord été publié  aux États-Unis en 1954 puis en 1973 en France, dans des revues, et il a été traduit depuis dans de très nombreuses langues. L’auteur ayant cédé les droits de reproduction de ce texte, qui est une profonde réflexion écologique et philosophique, il est permis de le reproduire et de le diffuser.

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Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il est absolument certain qu’elle n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d’erreurs, devant un caractère inoubliable.

Il y a environ une quarantaine d’années, je faisais une longue course à pied, sur des hauteurs absolument inconnues des touristes, dans cette très vieille région des Alpes qui pénètre en Provence.
Cette région est délimitée au sud-est et au sud par le cours moyen de la Durance, entre Sisteron et Mirabeau ; au nord par le cours supérieur de la Drôme, depuis sa source jusqu’à Die ; à l’ouest par les plaines du Comtat Venaissin et les contreforts du Mont-Ventoux. Elle comprend toute la partie nord du département des Basses-Alpes, le sud de la Drôme et une petite enclave du Vaucluse.
C’était, au moment où j’entrepris ma longue promenade dans ces déserts, des landes nues et monotones, vers 1200 à 1300 mètres d’altitude. Il n’y poussait que des lavandes sauvages.
Je traversais ce pays dans sa plus grande largeur et, après trois jours de marche, je me trouvais dans une désolation sans exemple. Je campais à côté d’un squelette de village abandonné. Je n’avais plus d’eau depuis la veille et il me fallait en trouver. Ces maisons agglomérées, quoique en ruine, comme un vieux nid de guêpes, me firent penser qu’il avait dû y avoir là, dans le temps, une fontaine ou un puits. Il y avait bien une fontaine, mais sèche. Les cinq à six maisons, sans toiture, rongées de vent et de pluie, la petite chapelle au clocher écroulé, étaient rangées comme le sont les maisons et les chapelles dans les villages vivants, mais toute vie avait disparu.

C’était un beau jour de juin avec grand soleil, mais sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans les carcasses des maisons étaient ceux d’un fauve dérangé dans son repas.
Il me fallut lever le camp. À cinq heures de marche de là, je n’avais toujours pas trouvé d’eau et rien ne pouvait me donner l’espoir d’en trouver. C’était partout la même sécheresse, les mêmes herbes ligneuses. Il me sembla apercevoir dans le lointain une petite silhouette noire, debout. Je la pris pour le tronc d’un arbre solitaire. À tout hasard, je me dirigeai vers elle. C’était un berger. Une trentaine de moutons couchés sur la terre brûlante se reposaient près de lui.
Il me fit boire à sa gourde et, un peu plus tard, il me conduisit à sa bergerie, dans une ondulation du plateau. Il tirait son eau – excellente – d’un trou naturel, très profond, au-dessus duquel il avait installé un treuil rudimentaire.

Cet homme parlait peu. C’est le fait des solitaires, mais on le sentait sûr de lui et confiant dans cette assurance. C’était insolite dans ce pays dépouillé de tout. Il n’habitait pas une cabane mais une vraie maison en pierre où l’on voyait très bien comment son travail personnel avait rapiécé la ruine qu’il avait trouvé là à son arrivée. Son toit était solide et étanche. Le vent qui le frappait faisait sur les tuiles le bruit de la mer sur les plages.
Son ménage était en ordre, sa vaisselle lavée, son parquet balayé, son fusil graissé ; sa soupe bouillait sur le feu. Je remarquai alors qu’il était aussi rasé de frais, que tous ses boutons étaient solidement cousus, que ses vêtements étaient reprisés avec le soin minutieux qui rend les reprises invisibles.
Il me fit partager sa soupe et, comme après je lui offrais ma blague à tabac, il me dit qu’il ne fumait pas. Son chien, silencieux comme lui, était bienveillant sans bassesse.

Il avait été entendu tout de suite que je passerais la nuit là ; le village le plus proche était encore à plus d’une journée et demie de marche. Et, au surplus, je connaissais parfaitement le caractère des rares villages de cette région. Il y en a quatre ou cinq dispersés loin les uns des autres sur les flans de ces hauteurs, dans les taillis de chênes blancs à la toute extrémité des routes carrossables. Ils sont habités par des bûcherons qui font du charbon de bois. Ce sont des endroits où l’on vit mal. Les familles serrées les unes contre les autres dans ce climat qui est d’une rudesse excessive, aussi bien l’été que l’hiver, exaspèrent leur égoïsme en vase clos. L’ambition irraisonnée s’y démesure, dans le désir continu de s’échapper de cet endroit.
Les hommes vont porter leur charbon à la ville avec leurs camions, puis retournent. Les plus solides qualités craquent sous cette perpétuelle douche écossaise. Les femmes mijotent des rancœurs. Il y a concurrence sur tout, aussi bien pour la vente du charbon que pour le banc à l’église, pour les vertus qui se combattent entre elles, pour les vices qui se combattent entre eux et pour la mêlée générale des vices et des vertus, sans repos. Par là-dessus, le vent également sans repos irrite les nerfs. Il y a des épidémies de suicides et de nombreux cas de folies, presque toujours meurtrières.

Le berger qui ne fumait pas alla chercher un petit sac et déversa sur la table un tas de glands. Il se mit à les examiner l’un après l’autre avec beaucoup d’attention, séparant les bons des mauvais. Je fumais ma pipe. Je me proposai pour l’aider. Il me dit que c’était son affaire. En effet : voyant le soin qu’il mettait à ce travail, je n’insistai pas. Ce fut toute notre conversation. Quand il eut du côté des bons un tas de glands assez gros, il les compta par paquets de dix. Ce faisant, il éliminait encore les petits fruits ou ceux qui étaient légèrement fendillés, car il les examinait de fort près. Quand il eut ainsi devant lui cent glands parfaits, il s’arrêta et nous allâmes nous coucher.
La société de cet homme donnait la paix. Je lui demandai le lendemain la permission de me reposer tout le jour chez lui. Il le trouva tout naturel, ou, plus exactement, il me donna l’impression que rien ne pouvait le déranger. Ce repos ne m’était pas absolument obligatoire, mais j’étais intrigué et je voulais en savoir plus. Il fit sortir son troupeau et il le mena à la pâture. Avant de partir, il trempa dans un seau d’eau le petit sac où il avait mis les glands soigneusement choisis et comptés.

Je remarquai qu’en guise de bâton, il emportait une tringle de fer grosse comme le pouce et longue d’environ un mètre cinquante. Je fis celui qui se promène en se reposant et je suivis une route parallèle à la sienne. La pâture de ses bêtes était dans un fond de combe. Il laissa le petit troupeau à la garde du chien et il monta vers l’endroit où je me tenais. J’eus peur qu’il vînt pour me reprocher mon indiscrétion mais pas du tout : c’était sa route et il m’invita à l’accompagner si je n’avais rien de mieux à faire. Il allait à deux cents mètres de là, sur la hauteur.
Arrivé à l’endroit où il désirait aller, il se mit à planter sa tringle de fer dans la terre. Il faisait ainsi un trou dans lequel il mettait un gland, puis il rebouchait le trou. Il plantait des chênes. Je lui demandai si la terre lui appartenait. Il me répondit que non. Savait-il à qui elle était ? Il ne savait pas. Il supposait que c’était une terre communale, ou peut-être, était-elle propriété de gens qui ne s’en souciaient pas ? Lui ne se souciait pas de connaître les propriétaires. Il planta ainsi cent glands avec un soin extrême.

Après le repas de midi, il recommença à trier sa semence. Je mis, je crois, assez d’insistance dans mes questions puisqu’il y répondit. Depuis trois ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille était sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu’il y a d’impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n’y avait rien auparavant.
C’est à ce moment là que je me souciai de l’âge de cet homme. Il avait visiblement plus de cinquante ans. Cinquante-cinq, me dit-il. Il s’appelait Elzéard Bouffier. Il avait possédé une ferme dans les plaines. Il y avait réalisé sa vie. Il avait perdu son fils unique, puis sa femme. Il s’était retiré dans la solitude où il prenait plaisir à vivre lentement, avec ses brebis et son chien. Il avait jugé que ce pays mourait par manque d’arbres. Il ajouta que, n’ayant pas d’occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de choses.
Menant moi-même à ce moment-là, malgré mon jeune âge, une vie solitaire, je savais toucher avec délicatesse aux âmes des solitaires. Cependant, je commis une faute. Mon jeune âge, précisément, me forçait à imaginer l’avenir en fonction de moi-même et d’une certaine recherche du bonheur. Je lui dis que, dans trente ans, ces dix mille chênes seraient magnifiques. Il me répondit très simplement que, si Dieu lui prêtait vie, dans trente ans, il en aurait planté tellement d’autres que ces dix mille seraient comme une goutte d’eau dans la mer.
Il étudiait déjà, d’ailleurs, la reproduction des hêtres et il avait près de sa maison une pépinière issue des faînes. Les sujets qu’il avait protégés de ses moutons par une barrière en grillage, étaient de toute beauté. Il pensait également à des bouleaux pour les fonds où, me dit-il, une certaine humidité dormait à quelques mètres de la surface du sol.
Nous nous séparâmes le lendemain.

L’année d’après, il y eut la guerre de 14 dans laquelle je fus engagé pendant cinq ans. Un soldat d’infanterie ne pouvait guère y réfléchir à des arbres. À dire vrai, la chose même n’avait pas marqué en moi : je l’avais considérée comme un dada, une collection de timbres, et oubliée.
Sorti de la guerre, je me trouvais à la tête d’une prime de démobilisation minuscule mais avec le grand désir de respirer un peu d’air pur. C’est sans idée préconçue – sauf celle-là – que je repris le chemin de ces contrées désertes.
Le pays n’avait pas changé. Toutefois, au-delà du village mort, j’aperçus dans le lointain une sorte de brouillard gris qui recouvrait les hauteurs comme un tapis. Depuis la veille, je m’étais remis à penser à ce berger planteur d’arbres. « Dix mille chênes, me disais-je, occupent vraiment un très large espace. »
J’avais vu mourir trop de monde pendant cinq ans pour ne pas imaginer facilement la mort d’Elzéar Bouffier, d’autant que, lorsqu’on en a vingt, on considère les hommes de cinquante comme des vieillards à qui il ne reste plus qu’à mourir. Il n’était pas mort. Il était même fort vert. Il avait changé de métier. Il ne possédait plus que quatre brebis mais, par contre, une centaine de ruches. Il s’était débarrassé des moutons qui mettaient en péril ses plantations d’arbres. Car, me dit-il (et je le constatais), il ne s’était pas du tout soucié de la guerre. Il avait imperturbablement continué à planter.
Les chênes de 1910 avaient alors dix ans et étaient plus hauts que moi et que lui. Le spectacle était impressionnant. J’étais littéralement privé de parole et, comme lui ne parlait pas, nous passâmes tout le jour en silence à nous promener dans sa forêt. Elle avait, en trois tronçons, onze kilomètres de long et trois kilomètres dans sa plus grande largeur. Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme – sans moyens techniques – on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction.
Il avait suivi son idée, et les hêtres qui m’arrivaient aux épaules, répandus à perte de vue, en témoignaient. Les chênes étaient drus et avaient dépassé l’âge où ils étaient à la merci des rongeurs ; quant aux desseins de la Providence elle-même, pour détruire l’œuvre créée, il lui faudrait avoir désormais recours aux cyclones. Il me montra d’admirables bosquets de bouleaux qui dataient de cinq ans, c’est-à-dire de 1915, de l’époque où je combattais à Verdun. Il leur avait fait occuper tous les fonds où il soupçonnait, avec juste raison, qu’il y avait de l’humidité presque à fleur de terre. Ils étaient tendres comme des adolescents et très décidés.
La création avait l’air, d’ailleurs, de s’opérer en chaînes. Il ne s’en souciait pas ; il poursuivait obstinément sa tâche, très simple. Mais en redescendant par le village, je vis couler de l’eau dans des ruisseaux qui, de mémoire d’homme, avaient toujours été à sec. C’était la plus formidable opération de réaction qu’il m’ait été donné de voir. Ces ruisseaux secs avaient jadis porté de l’eau, dans des temps très anciens. Certains de ces villages tristes dont j’ai parlé au début de mon récit s’étaient construits sur les emplacements d’anciens villages gallo-romains dont il restait encore des traces, dans lesquelles les archéologues avaient fouillé et ils avaient trouvé des hameçons à des endroits où au vingtième siècle, on était obligé d’avoir recours à des citernes pour avoir un peu d’eau.
Le vent aussi dispersait certaines graines. En même temps que l’eau réapparut réapparaissaient les saules, les osiers, les prés, les jardins, les fleurs et une certaine raison de vivre.
Mais la transformation s’opérait si lentement qu’elle entrait dans l’habitude sans provoquer d’étonnement. Les chasseurs qui montaient dans les solitudes à la poursuite des lièvres ou des sangliers avaient bien constaté le foisonnement des petits arbres mais ils l’avaient mis sur le compte des malices naturelles de la terre. C’est pourquoi personne ne touchait à l’œuvre de cet homme. Si on l’avait soupçonné, on l’aurait contrarié. Il était insoupçonnable. Qui aurait pu imaginer, dans les villages et dans les administrations, une telle obstination dans la générosité la plus magnifique ?

À partir de 1920, je ne suis jamais resté plus d’un an sans rendre visite à Elzéard Bouffier. Je ne l’ai jamais vu fléchir ni douter. Et pourtant, Dieu sait si Dieu même y pousse ! Je n’ai pas fait le compte de ses déboires. On imagine bien cependant que, pour une réussite semblable, il a fallu vaincre l’adversité ; que, pour assurer la victoire d’une telle passion, il a fallu lutter avec le désespoir. Il avait, pendant un an, planté plus de dix mille érables. Ils moururent tous. L’an d’après, il abandonna les érables pour reprendre les hêtres qui réussirent encore mieux que les chênes.
Pour avoir une idée à peu près exacte de ce caractère exceptionnel, il ne faut pas oublier qu’il s’exerçait dans une solitude totale ; si totale que, vers la fin de sa vie, il avait perdu l’habitude de parler. Ou, peut-être, n’en voyait-il pas la nécessité ?

En 1933, il reçut la visite d’un garde forestier éberlué. Ce fonctionnaire lui intima l’ordre de ne pas faire de feu dehors, de peur de mettre en danger la croissance de cette forêt naturelle. C’était la première fois, lui dit cet homme naïf, qu’on voyait une forêt pousser toute seule. À cette époque, il allait planter des hêtres à douze kilomètres de sa maison. Pour s’éviter le trajet d’aller-retour – car il avait alors soixante-quinze ans – il envisageait de construire une cabane de pierre sur les lieux mêmes de ses plantations. Ce qu’il fit l’année d’après.

En 1935, une véritable délégation administrative vint examiner la « forêt naturelle ». Il y avait un grand personnage des Eaux et Forêts, un député, des techniciens. On prononça beaucoup de paroles inutiles. On décida de faire quelque chose et, heureusement, on ne fit rien, sinon la seule chose utile : mettre la forêt sous la sauvegarde de l’État et interdire qu’on vienne y charbonner. Car il était impossible de n’être pas subjugué par la beauté de ces jeunes arbres en pleine santé. Et elle exerça son pouvoir de séduction sur le député lui-même.
J’avais un ami parmi les capitaines forestiers qui était de la délégation. Je lui expliquai le mystère. Un jour de la semaine d’après, nous allâmes tous les deux à la recherche d’Elzéard Bouffier. Nous le trouvâmes en plein travail, à vingt kilomètres de l’endroit où avait eu lieu l’inspection.
Ce capitaine forestier n’était pas mon ami pour rien. Il connaissait la valeur des choses. Il sut rester silencieux. J’offris les quelques œufs que j’avais apportés en présent. Nous partageâmes notre casse-croûte en trois et quelques heures passèrent dans la contemplation muette du paysage.
Le côté d’où nous venions était couvert d’arbres de six à sept mètres de haut. Je me souvenais de l’aspect du pays en 1913 : le désert… Le travail paisible et régulier, l’air vif des hauteurs, la frugalité et surtout la sérénité de l’âme avaient donné à ce vieillard une santé presque solennelle. C’était un athlète de Dieu. Je me demandais combien d’hectares il allait encore couvrir d’arbres.
Avant de partir, mon ami fit simplement une brève suggestion à propos de certaines essences auxquelles le terrain d’ici paraissait devoir convenir. Il n’insista pas. « Pour la bonne raison, me dit-il après, que ce bonhomme en sait plus que moi. » Au bout d’une heure de marche – l’idée ayant fait son chemin en lui – il ajouta : « Il en sait beaucoup plus que tout le monde. Il a trouvé un fameux moyen d’être heureux ! »
C’est grâce à ce capitaine que, non seulement la forêt, mais le bonheur de cet homme furent protégés. Il fit nommer trois gardes-forestiers pour cette protection et il les terrorisa de telle façon qu’ils restèrent insensibles à tous les pots-de-vin que les bûcherons pouvaient proposer.

L’œuvre ne courut un risque grave que pendant la guerre de 1939. Les automobiles marchant alors au gazogène, on n’avait jamais assez de bois. On commença à faire des coupes dans les chênes de 1910, mais ces quartiers sont si loin de tous réseaux routiers que l’entreprise se révéla très mauvaise au point de vue financier. On l’abandonna. Le berger n’avait rien vu. Il était à trente kilomètres de là, continuant paisiblement sa besogne, ignorant la guerre de 39 comme il avait ignoré la guerre de 14.

J’ai vu Elzéard Bouffier pour la dernière fois en juin 1945. Il avait alors quatre-vingt-sept ans. J’avais donc repris la route du désert, mais maintenant, malgré le délabrement dans lequel la guerre avait laissé le pays, il y avait un car qui faisait le service entre la vallée de la Durance et la montagne. Je mis sur le compte de ce moyen de transport relativement rapide le fait que je ne reconnaissais plus les lieux de mes dernières promenades. Il me semblait aussi que l’itinéraire me faisait passer par des endroits nouveaux. J’eus besoin d’un nom de village pour conclure que j’étais bien cependant dans cette région jadis en ruine et désolée. Le car me débarqua à Vergons.
En 1913, ce hameau de dix à douze maisons avait trois habitants. Ils étaient sauvages, se détestaient, vivaient de chasse au piège : à peu près dans l’état physique et moral des hommes de la préhistoire. Les orties dévoraient autour d’eux les maisons abandonnées. Leur condition était sans espoir. Il ne s’agissait pour eux que d’attendre la mort : situation qui ne prédispose guère aux vertus.
Tout était changé. L’air lui-même. Au lieu des bourrasques sèches et brutales qui m’accueillaient jadis, soufflait une brise souple chargée d’odeurs. Un bruit semblable à celui de l’eau venait des hauteurs : c’était celui du vent dans les forêts. Enfin, chose plus étonnante, j’entendis le vrai bruit de l’eau coulant dans un bassin. Je vis qu’on avait fait une fontaine, qu’elle était abondante et, ce qui me toucha le plus, on avait planté près d’elle un tilleul qui pouvait déjà avoir dans les quatre ans, déjà gras, symbole incontestable d’une résurrection.

Par ailleurs, Vergons portait les traces d’un travail pour l’entreprise duquel l’espoir était nécessaire. L’espoir était donc revenu. On avait déblayé les ruines, abattu les pans de murs délabrés et reconstruit cinq maisons. Le hameau comptait désormais vingt-huit habitants dont quatre jeunes ménages. Les maisons neuves, crépies de frais, étaient entourées de jardins potagers où poussaient, mélangés mais alignés, les légumes et les fleurs, les choux et les rosiers, les poireaux et les gueules-de-loup, les céleris et les anémones. C’était désormais un endroit où l’on avait envie d’habiter.
À partir de là, je fis mon chemin à pied. La guerre dont nous sortions à peine n’avait pas permis l’épanouissement complet de la vie, mais Lazare était hors du tombeau. Sur les flans abaissés de la montagne, je voyais de petits champs d’orge et de seigle en herbe; au fond des étroites vallées, quelques prairies verdissaient.
Il n’a fallu que les huit ans qui nous séparent de cette époque pour que tout le pays resplendisse de santé et d’aisance. Sur l’emplacement des ruines que j’avais vues en 1913, s’élèvent maintenant des fermes propres, bien crépies, qui dénotent une vie heureuse et confortable. Les vieilles sources, alimentées par les pluies et les neiges que retiennent les forêts, se sont remises à couler. On en a canalisé les eaux. À côté de chaque ferme, dans des bosquets d’érables, les bassins des fontaines débordent sur des tapis de menthes fraîches. Les villages se sont reconstruits peu à peu. Une population venue des plaines où la terre se vend cher s’est fixée dans le pays, y apportant de la jeunesse, du mouvement, de l’esprit d’aventure. On rencontre dans les chemins des hommes et des femmes bien nourris, des garçons et des filles qui savent rire et ont repris goût aux fêtes campagnardes. Si on compte l’ancienne population, méconnaissable depuis qu’elle vit avec douceur et les nouveaux venus, plus de dix mille personnes doivent leur bonheur à Elzéard Bouffier.

Quand je réfléchis qu’un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir du désert ce pays de Canaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu’il a fallu de constance dans la grandeur d’âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu.

Elzéard Bouffier est mort paisiblement en 1947 à l’hospice de Banon.

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Dans une lettre que Giono a écrite en 1957 au Conservateur des Eaux et Forêts de Digne, M. Valdeyron, il précise qu’il souhaite que son récit, certes fictif, puisse avoir une « utilisation pratique » et que soit menée une véritable « politique de l’arbre ».

C’est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c’est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.

Cher Monsieur,
Navré de vous décevoir, mais Elzéard Bouffier est un personnage inventé. Le but était de faire aimer l’arbre ou plus exactement faire aimer à planter des arbres (ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères). Or si j’en juge par le résultat, le but a été atteint par ce personnage imaginaire. Le texte que vous avez lu dans Trees and Life a été traduit en Danois, Finlandais, Suédois, Norvégien, Anglais, Allemand, Russe, Tchécoslovaque, Hongrois, Espagnol, Italien, Yddisch, Polonais. J’ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions. Un américain est venu me voir dernièrement pour me demander l’autorisation de faire tirer ce texte à 100 000 exemplaires pour les répandre gratuitement en Amérique (ce que j’ai bien entendu accepté). L’Université de Zagreb en fait une traduction en yougoslave. C’est un de mes textes dont je suis le plus fier. Il ne me rapporte pas un centime et c’est pourquoi il accomplit ce pour quoi il a été écrit.
J’aimerais vous rencontrer, s’il vous est possible, pour parler précisément de l’utilisation pratique de ce texte. Je crois qu’il est temps qu’on fasse une « politique de l’arbre » bien que le mot politique semble bien mal adapté.
Très cordialement
Jean Giono

 

En 1987 est sorti un très beau film d’animation du Canadien Frédéric Back (1924-2013), auquel le comédien Philippe Noiret a prêté sa voix en tant que narrateur dans la version française :

Portrait : l’abbé Pierre

Série Portraits, par des étudiant·e·s de niveau B1

« Pour que cette famille entre là où la Cour d’appel leur a donné le droit d’abriter leur famille, leurs petits-enfants, je ne sortirai pas de ce coin de trottoir jusqu’à ce que cela soit fait. » Abbé (Pater) Pierre

L’abbé Pierre est connu comme un petit homme très âgé. On peut le reconnaître à sa barbe hirsute, à son béret qui couvre l’une de ses oreilles et à sa veste usagée ou son long manteau.
Il est né en 1912 dans une famille riche à Lyon. Son véritable nom est Henri Grouès. À 18 ans, il devient frère Philippe et entre au couvent des Capucins (Kapuzinerorden). Pendant la deuxième guerre mondiale, il organise des maquis (Renaissancegruppen) et s’engage pour les juifs. À cette époque, son nom de résistant était Pierre. Après la guerre, l’abbé Pierre est élu député. Avec ses indemnités de député (Abgeordnetendiät), il fonde l’organisation « Chiffonniers d’Emmaüs » (Emmanus Lumpensammler), qui construit des abris (Unterkünfte) pour les SDF (sans domicile fixe).
En 1954, l’hiver était très froid et l’abbé Pierre a décidé de lancer à la radio « l’appel à l’insurrection de la bonté » (Aufstand der Herzen). Il s’ensuit que les Français donnent des outils et de l’argent avec lesquels les chiffonniers d’Emmaüs peuvent construire des abris. L’organisation a commencé à s’étendre dans toute la France.
L’abbé Pierre est mort d’une pneumonie à Paris en 2007. Il est populaire dans le monde entier.
Il y a une fondation Abbé Pierre qui a été créée en 1987. La Fondation poursuit le combat de l’abbé Pierre en luttant pour que chacun ait une maison, en intégrant les personnes en difficulté, en luttant contre toutes les formes d’injustice et de discrimination dans le logement et en participant au débat public.

 

L’appel de l’abbé Pierre du 1er févier 1954 (réenregistré en 1993) :

Portrait : Louise Michel

Série Portraits, par des étudiant·e·s de niveau B1

Louise Michel était une révolutionnaire et une anarchiste avec des idées féministes. C’était une des personnes centrales du soulèvement populaire de la Commune de Paris.
Elle est née le 29 mai 1830 en Haute-Marne. Sa mère était servante dans un château et son père est officiellement inconnu.
En 1851, elle a commencé des études d’institutrice. Avant de partir à Paris, Louise Michel a ouvert trois écoles libres en Haute-Marne.
En 1856, elle est partie travailler à Paris. Elle s’est trouvée rapidement dans un milieu révolutionnaire à Paris. Elle s’est radicalisée et est devenue un membre principal de la Commune de Paris. En 1871, elle a participé au soulèvement qui a défié le nouveau gouvernement bourgeois pendant dix semaines. À cause de ça, elle a été arrêtée et dépotée en août 1873 en Nouvelle-Calédonie. Au bout de sept ans, elle a pu retourner en France. Elle a tout de suite repris ses activités militantes en faisant des conférences, des réunions politiques et en écrivant. Au cours des dix années suivantes, elle a été arrêtée plusieurs fois et  une attaque contre elle a eu lieu le 22 janvier 1888.
Jusqu’à sa mort le 9 janvier 1905, elle n’a pas arrêté de se battre pour ses objectifs.

 

  • Chanson Le Temps des Cerises (Jean-Baptiste Clément / Antoine Renard, 1866-1868), interprétée par Leny Escudero
    vidéo avec des images sur la Commune et un texte explicatif

 

  • Chanson Le Temps des Cerises interprétée par Joan Baez à Toulouse en 2011

« Cézanne peint » par France Gall

Une chanson sur le peintre Paul Cézanne (1839-1906)

Reflets dans l’eau, Paul Cézanne (1892-1894)

 

 

 

Cézanne peint

Silence les grillons
Sur les branches immobiles
Les arbres font des rayons
Et des ombres subtiles

Silence dans la maison
Silence sur la colline
Ces parfums qu’on devine
C’est l’odeur de saison

Mais voilà l’homme
Sous son chapeau de paille
Des taches plein sa blouse
Et sa barbe en bataille

Cézanne peint
Il laisse s’accomplir
La magie de ses mains
Cézanne peint
Et il éclaire le monde
Pour nos yeux qui n’voient rien
Si le bonheur existe
C’est une épreuve d’artiste
Cézanne le sait bien

Vibre la lumière
Chantez les couleurs
Il y met sa vie
Le bruit de son cœur

Et comme un bateau
Porté par sa voile
Doucement le pinceau
Glisse sur la toile

Et voilà l’homme
Qui croise avec ses yeux
Le temps d’un éclair
Le regard des dieux

Cézanne peint
Il laisse s’accomplir
Le prodige de ses mains
Cézanne peint
Et il éclaire le monde
Pour nos yeux qui n’voient rien
Si le bonheur existe
C’est une épreuve d’artiste
Cézanne le sait bien

Quand Cézanne peint

Cézanne peint

© Michel Berger (paroles et musique), 1985

 

Chanson avec des sous-titres en français :

Expression d’une opinion sur la chanson « Ta seule destination »

Travail d’étudiante, niveau B1 :

À mon avis, cette chanson a des paroles très honnêtes. Aujourd’hui, la plupart des chansons qui sont aux charts sont beaucoup plus superficielles. Au contraire, Ta seule destination est une chanson profonde et qui transporte une image vivante. De plus, je pense que c’est très intéressant que l’auteur ne raconte pas toutes les facettes de sa vie. J’aime bien la mélodie et les instruments de la chanson. À mon avis, ils complètent bien le message des paroles.

Expression écrite à partir du court-métrage « Loin du 16e »

Exercices d’écriture à partir de Loin du 16e de Daniela Thomas et Walter Salles – résumé du film, description du personnage principal, opinion personnelle

Dans le film Loin du 16e, on peut voir Ana. Elle a les cheveux longs et bruns. Son visage est très beau avec des yeux marron et des lèvres fines. D’après son apparence, elle semble venir d’un pays du sud. Elle a l’air stressé et surmené. Ana porte une veste bleue et un jean, elle a un sac à dos noir. Elle ne porte pas de bijoux.
Le film montre une femme immigrée qui garde un enfant pour une femme très riche. Tous les jours, elle doit prendre le train et le métro pour aller travailler. Pendant ses heures de travail, son enfant reste à la crèche. Pour gagner sa vie, elle doit supporter ces conditions. On a l’impression qu’elle n’est pas satisfaite avec la situation.
Moi, j’aime le film parce qu’il montre sans paroles, avec des images très fortes, différents problèmes de la société française.

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Une femme, qui a un bébé, vit modestement. Elle s’occupe de son enfant et garde un bébé dans un grand appartement à Paris.
Dans le film, elle chante une chanson en espagnol pour calmer les bébés.
Description morale et physique : Elle paraît malheureuse. Son enfant grandit dans une vie modeste et elle doit faire un travail stressant où elle s’occupe d’un bébé qui peut grandir dans une vie luxueuse, pendant que son enfant est dans une crèche. Elle a l’air belle. Elle a un joli visage et de beaux cheveux. Elle porte des vêtements simples mais confortables.
Avis personnel : Je pense qu’un travail comme ça, ce doit être très dur. On n’a pas le temps de faire quelque chose avec ses propres enfants mais on doit s’occuper des enfants des autres.

***

Dans le court-métrage, on voit comment Ana, une jeune femme qui pourrait être d’origine sud-américaine, passe sa journée. Elle se lève tôt et elle emmène son bébé dans une crèche. On peut remarquer qu’elle n’a pas beaucoup de temps parce qu’elle marche très vite. Mais quand son bébé, qui est déjà dans son lit à la crèche, commence à pleurer, elle prend le temps de lui chanter une chanson pour enfants en espagnol. Elle sourit même.
Après, elle doit prendre un train et deux métros différents pour arriver au travail. Elle travaille comme nounou pour une famille riche qui vit dans le 16e arrondissement de Paris, dans un appartement très grand et élégant. On ne voit pas la mère du bébé mais on entend qu’elle demande à Ana si elle peut rester plus longtemps ce jour-là. Ana répond qu’elle peut rester plus longtemps mais c’est clair qu’elle ne veut pas.
Dans la dernière scène, Ana chante la même chanson pour l’autre bébé. Mais pas de la même manière : elle semble fatiguée et absente et elle ne sourit pas.
Description physique et morale : Ana est une jeune femme avec une silhouette délicate, des yeux marron et des cheveux longs et bruns. Sa langue maternelle est l’espagnol. Ana travaille très dur. Elle doit se lever très tôt le matin et parcourir un long trajet jusqu’à son travail. Elle aime beaucoup son bébé et ferait tout pour lui.
Avis personnel : C’est admirable, ce que fait Ana. Je pense que c’est très dur de vivre une vie comme la sienne. Je me demande pourquoi elle vit en France et comment elle est arrivée là. Peut-être qu’elle espère que son bébé aura un jour une vie meilleure.

« Marie-Ombre Marie-Soleil » d’Hélène Martin

Une merveilleuse chanson d’espoir et d’amour d’Hélène Martin (1982)

 

Marie-Ombre Marie-Soleil

Je regarde Marie
La petite Marie
Que deviendra Marie
Dans ce monde à l’envers
Dans ce bel univers ?
Que deviendra Marie ?
Un abîme une abeille ?
Marie-Ombre ou Marie-Soleil ?

Je regarde Marie
P’tite Marie qui grandit
Que deviendra Marie
Entre son père à l’ouest
Et sa maman à l’est ?
Que deviendra Marie ?
Solitude ou sommeil ?
Marie-Ombre ou Marie-Soleil ?

J’imagine Marie
Dans quelques décennies
Qui recherche Marie
Dans les bars dans la neige
Les paumés du manège
J’imagine Marie
Entre rêve et bouteille
Marie-Ombre et Marie-Soleil

Si l’on aime Marie
Qu’elle puisse aimer aussi
Elle trouvera Marie
Inventera chemin
Clandestin souverain
Le chemin de Marie
De ponts en passerelles
Marie-Ombre et Marie-Soleil

Je regarde Marie
La petite Marie
Je me regarde aussi
Il faut qu’elle comprenne
Il faut que je comprenne
Qu’entre Hélène et Marie
Il est un cœur actuel
Marie-Ombre et Marie-Soleil

Moi je crois en Marie
Bout de chou paradis
Moi je donne à Marie
Le secret l’étincelle
Et la force rebelle
N’a corps ni cœur soumis
La libre demoiselle
Marie-Ombre et Marie-Soleil

Garde-toi bien Marie
Car nous t’aimons Marie
Chanteras-tu Marie
La chanson de l’audace ?
Je te laisse la place
La maison les amis
Que l’amour ensoleille
Marie-Ombre et Marie-Soleil !

« Des croissants de soleil » par Ginette Reno

Une chanson interprétée par la chanteuse québécoise Ginette Reno

 

Des croissants de soleilJean Robitaille / Lee Gagnon (1974)

Toi qui me quittes avec la levée du jour
Et qui me laisses dans l’espoir d’un retour
Pourquoi ne pas faire durer ce matin
Jusqu’à demain

Je t’offrirai
Des croissants de soleil pour déjeuner
À la saveur de miel et de rosée
Sur un plateau de drap et d’oreiller
Qui fait rêver

J’inventerai
Des recettes de bonheur à volonté
Sur une musique venue d’un ciel de mai
Que tu ne voudras plus jamais quitter
Sans regretter

Puis nous dînerons de paroles de rêve
Nous goûterons à l’amour et l’eau fraîche
Et puis quand viendra le nouveau matin
On sera si bien

Je t’offrirai
Des croissants de soleil pour déjeuner
À la saveur de miel et de rosée
Sur un plateau de drap et d’oreiller
Qui fait rêver

J’inventerai
Des recettes de bonheur à volonté
Sur une musique venue d’un ciel de mai
Que tu ne voudras plus jamais quitter
Sans regretter
La la la la la

 

version avec les paroles :

 

Expression écrite à partir de la chanson « Julia » d’Archimède

Exercices d’écriture autour de la chanson Julia d’Archimède

 

 

  • Description et interprétation : que nous dit le « je » de la chanson sur sa vie et son état d’esprit avant la naissance de sa fille et depuis?

Le narrateur a écrit une chanson où il compare sa vie avant et après la naissance de son enfant. Julia a profondément changé sa vie. Il se sent comme s’il était né de nouveau. Avant ce moment, il était fatigué de vivre. Il ne faisait pas attention à lui-même. Mais maintenant, il a une petite fille qui a besoin de lui. Elle donne un sens à sa vie. Bien qu’il ne savait pas qu’elle viendrait, il l’a attendue toute sa vie. Maintenant, le temps est venu. Il se sent comme un roi. Sa vie est devenue plus colorée. Le narrateur ne sait pas comment il pourrait vivre sans elle. Il espère que ce sentiment ne s’arrêtera pas.

Avant la naissance de sa fille, l’auteur de cette chanson était seulement un jeune homme qui jouissait de la vie et déclinait toute responsabilité. Peut-être qu’il n’aimait pas l’idée d’avoir des enfants et voyait seulement les aspects stressants.
Avec Julia, l’auteur fait la connaissance de toutes les formes de bonheur et de joie qui arrivent dans sa vie grâce à elle et il apprend à prendre des responsabilités.

L’arrivée de Julia dans la vie du narrateur a changé beaucoup de choses. Il raconte qu’il n’y a rien au monde qui puisse le rendre plus heureux que la vie avec Julia. Avec elle, la vie du narrateur est plus colorée. Il a laissé son indolence et son insouciance derrière lui. Depuis la naissance de Julia, il lui consacre sa vie. Mais avec Julia, le « je » a aussi des raisons de s’inquiéter…

  • Rédaction d’une lettre imaginaire : Julia, devenue grande, répond par lettre à son père

Cher père,
Aujourd’hui, c’est le jour dont tu avais peur quand j’étais seulement un bébé.
Aujourd’hui, je dois partir.
Dix-neuf ans ont passé très rapidement et maintenant, je dois aller à l’université.
Je veux te dire que je suis très heureuse d’avoir un père comme toi. Je crois que les prochaines semaines seront très difficiles pour moi parce que ça me manquera de te voir tous les jours. Ça me manquera d’aller tous les samedis au cinéma avec toi. Ce ne sera pas la même chose sans toi.
Il faut que tu prennes soin de maman et de ma chienne.
J’espère que j’aurai le temps de revenir vous voir le week-end.
Je t’aime,
Julia

Cher Papa,
Tu es ma lumière sur les jours obscurs. Tu m’as encouragée toute ma vie. Quand j’étais jeune, je savais que je pouvais te mener par le bout du nez, mais je savais, et je sais toujours, que je peux compter sur toi. J’ai répandu mes couleurs sur ton avenir et tu m’as offert une vie avec beaucoup de rires et de joies. Avec beaucoup d’amour.
Merci, Papa.
Julia

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