RESULTATS du PRIX CROQU’EN LIVRES – 2022

REMISE DU PRIX CROQU’EN LIVRES – LYCEE AGRICOLE DE SANDAR – 22 JUIN 2022   UN MOMENT CONVIVIAL DANS UN CADRE VERDOYANT 

 

          

                                                         

           

 

 

 

Le grand procès des animaux
 Rencontre avec un professeur d’équitation

 Buffet

 

Le grand procès du Croqu’en livres par les professeurs – documentalistes 

D’après Le grand procès des animaux de Jean-Luc Porquet     

Préambule :

« J’ai trouvé ! Un procès. Un procès à grand spectacle. Sous l’œil des caméras du monde entier. On fait défiler des animaux. Chacun d’eux doit expliquer pourquoi, d’après lui, son espèce mérite d’être préservée. Pourquoi les humains devraient s’évertuer à protéger son territoire, son habitat, son écosystème. Auparavant, grosse campagne de com’. On répète partout qu’il est impossible de sauver toutes les espèces menacées de disparition avant la fin du siècle. Il en existe plus d’un million, ce serait ruineux, l’humanité est obligée de choisir. C’est donc à la fois pour leur bien, et pour le sien, qu’elle organise ce procès. On explique que le réchauffement climatique, les nuisances et les pollutions, l’artificialisation des…

– ça va, la sixième extinction, je connais. Je te rappelle mon grand numéro là-dessus la semaine dernière dans les classes de maternelle : les mômes, je les ai tous bluffés !

Bon tu es sûr que les écolos ne nous attendront pas au tournant ? »

– » Ton procès, doit être un procès d’assises. C’est le jury qui tranche. On fait comparaître une fournée d’animaux. En gros on ne peut en sauver qu’un sur dix non ?

Alors que le meilleur gagne ! Il faut éliminer les neuf autres. A la fin, les gens votent. Par SMS, téléphone, e-mail, qu’importe. Ce sera comme un grand jeu-concours. Ça va débattre dur dans les chaumières, puis ils finiront par se lasser. Alors on passera à autre chose. On aura gagné.

 

Le procès des animaux peut commencer.


Sauvage / Jamey Bradbury

Un froid glacial s’engouffre par la porte du tribunal.

Le président : Quelle est cette bourrasque de neige qui vient d’entrer sans s’annoncer ?

Le chien de tête : Nous cherchons notre musher. Nous avons une compétition à concourir et elle n’est pas sur le départ.

Le Président : Cessez d’aboyer ! Vous faîtes un bruit assourdissant. N’oubliez pas que vous êtes dans un tribunal.

Le chien de tête : Vous ne vous rendez pas compte que j’ai perdu ma moitié. Nous sommes inséparables. Nous avons besoin l’un de l’autre pour gagner mais aussi pour résister à ce monde impitoyable.

Le Président : Ne me faîtes pas rire ! Vous vous croyez vraiment irremplaçables alors que vous n’êtes utiles que comme moyen de déplacement. Alors qu’on pourrait très bien prendre des motos neiges…

Le chien de tête : Nous les chiens de traineaux, nous sommes prêts à nous surpasser si nous avons confiance et que le musher croit en nous. Comme Tracy croit en moi. Nous partageons le même effort. La course est notre raison de vivre.

Le Président : Vous n’êtes pas des descendants des loups pour rien ! Vous ne pensez qu’à courir en meutes et à risquer de provoquer des accidents. Avez-vous des arguments pour votre défense ?

La porte s’ouvre à nouveau et Tracy apparaît :

Tracy : Laissez-mon chien tranquille. J’ai besoin de lui. Nous sommes inséparables dans la vie comme dans les courses. Sans lui, et sans ses encouragements, je ne peux pas concourir. C’est un sentiment mi animal, mi humain, que vous ne pouvez pas comprendre…

La porte se referme dans un froid polaire, à la limite du supportable. Le président sent monter en lui quelque chose de « sauvage ».

Les mémoires d’un chat / Hiro Arikawa
Le président : Le chat, mais où est le chat qui doit comparaitre aujourd’hui ?

Doucement, une patte de velours se faufile dans l’entrebâillement de la porte …

Le président : vous avez une demie – heure de retard, quel manque de respect !

Le chat : Non mais qu’est – ce que vous croyez ? Sans blague, no stress, je suis libre d’aller et venir à ma guise, je suis un chat, ne l’oubliez pas !

Le président : Chat nom latin Felis Catus, domicile : un parking de Tokyo, votre arrivée désinvolte annonce un beau bazar pour cette audience. Je vous rappelle que vous devez nous donner des arguments en faveur de la sauvegarde de votre espèce.

Le chat : je vous rappelle que j’étais un être vénéré au même titre que les dieux en Egypte antique, que je suis l’animal domestique préféré dans de nombreux pays, je suis même devenu symbole de chance en Asie, voilà mes arguments.

Le président : il me semble que vous êtes également nuisible et envahissant, on compte parmi votre espèce de nombreux sans domiciles, et visiblement vous ne vous laissez pas si facilement apprivoiser pour un animal domestique !

Le chat : oui mais encore faut – il que la pension soit correcte, il faut voir comme on m’a baladé ces derniers temps, et là un chien agressif et là un congénère idiot, j’avais déjà fait l’effort d’apprivoiser Satorou, je voulais rester avec lui car finalement ce n’était pas si mal, même si – il m’a affublé d’un surnom ridicule.

Le président : les chats errants sont des nuisibles je le répète, et Satorou voulait se séparer de vous et vous confier à des amis, donc qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

Le chat : mon maitre aura beau trépigner un chat reste fidèle à ses convictions, je ne partirai pas, ou alors je reprends ma liberté totale.

Le président : il est vrai qu’au japon le chat est un membre de la famille, on ne s’en débarrasse pas comme ça.

Le chat : je vous l’assure, Satorou ne regrettera pas ma réticence au changement.

Puis le chat quitte la salle comme il est venu, sans un bruit, en mimant le maneki-neko.

L’oiseau des morts / André-Marcel Adamek                                                     
Le président : corneille nom latin : Corvus – Linnaeus, domicile : un arbre dans une ile vallonnée et froide… D’après le folklore, la corneille est l’un des oiseaux les plus intelligents, et l’un des plus angoissant, c’est bien mystérieux … faites entrer l’accusé !

La corneille : je te salue président ! je représente devant cette assemblée, dans ma robe noire qui me donne l’air d’un avocat, tous les malheureux de cette terre.

Le président : l’oiseau des morts, vous présentez surtout une figure sombre et même effrayante, personne ne souhaite croiser votre route, vous êtes accusé d’être porteur de malheur, de maladie, de disette, qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

La corneille : c’est la notion du temps, privilège des hommes, qui est la cause de leur malheur, vous parsemez vos vies de calendriers, de rendez –vous, d’horloges, moi la corneille je vis chaque jour sans me projeter, je m’adapte à l’orage, au froid, à la famine, je vis au rythme des saisons sans me poser de questions.

Le président : que de sarcasmes de votre part, vous n’êtes quand même que de sombres sauvages non apprivoisés et prêts à vous jeter sur le moindre cadavre.

La corneille : je vous vois vous les hommes vous battre avec tant de futilité pour finalement vous retrouver sur le bucher comme mon ami Barbelune, l’amour, le bien, le mal, la souffrance, à quoi bon cette fuite en avant ? Je ne suis pas un oiseau de malheur mais porteur de sagesse, j’essaie d’apprendre votre langage mais les hommes ne souhaitent pas en retour apprendre le langage des oiseaux.

Le président : une colombe saurait mieux représenter cet idéal de justice et de paix, comment osez-vous vous présenter en sage pacifiste ?

La corneille : prenez votre plume monsieur le président et faites comme la corneille qui laisse les traces de son passage dans la neige de l’hiver, légères, éphémères mais néanmoins bienveillantes pour les petits qui suivent les traces de leurs ainés, confiants dans le tendre reflet du jour qui vient.

La corneille s’envole dans un battement d’ailes

  Entre fauves / Colin Niel    
Soudain, le public lève la tête ; le lion vient d’entrer majestueusement dans la salle d’audience. Silence. Tout le monde est pétrifié en le regardant dérouler ses grandes pattes et secouer sa crinière.

Le président : Lion. Nom latin : Panthera leo. Domicile : Bush en Namibie.

Spectaculaire, votre entrée en scène. Vous avez la parole. Mais ne rugissez pas trop fort, s’il vous plait.

Le Lion : A peine arrivé, vous me demandez de me taire ! Ne suis-je pas le roi des animaux ? N’ai-je pas tous les droits ?

Le président : holà, holà, comme vous y allez… Je vous rappelle que vous devez nous convaincre que votre espèce mérite d’être sauvée. Ce n’est pas en nous prenant de haut que vous y arriverez.

Le Lion : De chasseur, je suis devenu proie à cause de vous, humains. Mes frères d’Afrique ont été décimés petit à petit dans des safaris honteux. Tenez, prenez Leg Holas. Tout juste 20 ans et elle me défie avec son arc. Mais il n’est pas né celui qui me tuera.

Le président : Là n’est pas la question… Quand je vois le carnage que vous avez fait des chèvres de Komuti, je me dis que c’est nous les humains qui sommes en danger ! Car plus que des chèvres, vous vous êtes attaqué à Kondjima, l’amoureuse de Komuti, la fille du chef et plus belle fille du village.

Le Lion, riant : vous ne croyez tout de même pas que j’allais me laisser faire. Avec tous les moyens que les chasseurs avaient, figurez-vous que je suis arrivé à les faire bien courir. Et vous ne trouvez pas ça scandaleux : on me prend en photo comme si j’étais un trophée. Et après je me retrouve sur les réseaux sociaux sans qu’on me demande mon avis. Vous voulez que je vous dise, cette photo, c’était un flagrant délit de meurtre.

Le président : une fois de plus, vous ne répondez pas à la question. Vous divaguez… Ce n’est pas comme ça que vous allez être tiré d’affaire.

Le Lion, vexé : je n’ai rien à vous dire. Je n’ai pas d’explications à vous donner. Moi, m’abaisser à défendre ma cause, vous plaisantez. Je suis le roi des animaux quand même.

Il quitte la salle en rugissant.

Le président en lui-même : il n’y avait vraiment rien à en tirer… Dommage, il a belle allure

Là où chantent les écrevisses / Delia Owen

Grand bruit derrière la porte, ça caquète, ça piaille, ça craille. L’huissier se déplace et

revient catastrophé vers le Président. C’est tout le marais qui est présent Le président : ouvrez la porte !

Puis il recule en se pinçant le nez devant l’afflux d’animaux : écrevisses, pélican, poisson (dans un seau), huitres, cerf replet et oie dodue s’avancent bruyamment.

Un peu de silence s’il vous plait.

Nom : j’en perds mon latin. Domicile : le marais de Caroline. On avait bien dit une espèce à la fois.

Le pélican : permettez, je prends la parole. Non que je sois plus important. Mais on m’a nommé représentant du marais.

Le président, se moquant : ah, c’est bien démocratique chez vous !

Le pélican : oui, nous sommes tous importants. Du ver de terre au cerf, chacun a sa place chez nous. Ce n’est pas parce que nous vivons dans un trou d’eau que nous n’avons rien à dire et que nous sommes ignorants. Même si les gens de la ville le croient et nous méprisent. Regardez, Kia, comment les hommes l’ont traitée. Les autres animaux murmurent

Le président : doucement… je ne connais pas personnellement cette Kia. S’agit-il d’un oiseau de votre espèce ?

Le pélican, souriant : Kia, c’est cette jeune fille qui, bien qu’abandonnée de tous, s’est débrouillée pour survivre. Ses semblables ont voulu la faire passer pour folle… et même l’accuser d’un meurtre. Tout ça parce qu’elle vivait parmi nous dans le marais. Qu’elle savait communiquer avec chacun d’entre nous. Que nous étions devenus ses amis, les seules à l’exception de Jumping et de Tate. Les autres animaux approuvent

Le président : la belle affaire. Mais revenons au sujet qui nous préoccupe aujourd’hui. Pourquoi devrions-nous dépenser des fortunes pour la protection des oiseaux, des poissons, des vers de terre, des écrevisses… et j’en passe. Vous êtes bien trop nombreux dans ce marais.

Le pélican, un peu hautain : figurez-vous que cette même Kia a écrit des traités savants sur les animaux et les coquillages du marais reconnus par les plus grands scientifiques.

Le président, dubitatif : rien que ça ! Murmure des animaux

Le pélican : Nous sommes tous utiles. Et vous avez besoin de nous comme nous avons besoin devous. C’est notre dernier mot.

Le pélican, très digne et suivi de tous les animaux, quitte le tribunal

Le président en lui-même : quelle grande gueule ce pélican… mais quand même ça pose question !

Puis à haute voix : le jury se retire pour délibérer.

 

 Le jury revient et annonce les résultats du Croqu’en livres

5 : Sauvage / Jamey Bradbury 6,7 %

4 : Les mémoires d’un chat / Hiro Arikawa 11,3 %

3 : L’oiseau des morts / André-Marcel Adamek 12,8 %

2 : Entre fauvres / Colin Niel 18,8 %

 

 

1 : Là où chantent les écrevisses / Délia Owen 50,4 %

 

Puis les résultats de la 2ème sélection sont annoncés :

5 : La course au mouton sauvage / Haruki Murakami 4,8 %

4 : L’ourse qui danse / Simonetta Greggio 9,7 %

3 : Le dernier lapon / Olivier Truc 22,6 %

2 : Jules / Didier Van Cauwelaert 30,6 %

1 : Le loup / Rochette 32,3 %

 

Un grand merci à Monsieur Christophe Limousin, directeur adjoint pour son accueil et sa présentation de l’établissement, à madame Corinne Durozat professeur d’équitation pour sa présentation de la filière équine, et à Madame Alicia Chemin, professeur documentaliste pour son accueil au CDI. Nous avons été royalement reçus et le buffet était délicieux !

Un grand merci également à tous les professeurs qui se sont déplacés pour venir assister à la rencontre.

 

 

 

 

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