Mutualisme : la plante Hirtella physophora sanctionne ses fourmis locataires qui l’empêchent de fleurir

Il existe dans la nature de nombreuses formes de mutualisme entre un animal et une plante, les deux partenaires bénéficiant de la présence de l’autre. Bien que les interactions mutualistes génèrent des bénéfices pour les deux partenaires, elles n’en sont pas moins la source de conflits.

© CNRS Photothèque / Claude DELHAYE© CNRS Photothèque / Claude DELHAYE / Taon capturé par des fourmis « Allomerus decemarticulatus » de Guyane qui habitent exclusivement dans la plante « Hirtella physophora ». Ces fourmis construisent des pièges pour capturer des insectes et ensuite les  consommer. L’association entre cette fourmi et la plante est un mutualisme : la plante fournit un logement aux fourmis sous la forme de poches situées à la base des feuilles et les fourmis protègent en contrepartie leur plante hôte contre les insectes herbivores. Nouragues. Guyane.

Des chercheurs du CNRS, de l’Université Toulouse III- Paul Sabatier et de l’IRD viennent d’observer une interaction originale de sanction entre une plante et une fourmi : en Guyane, la plante Hirtella physophora est capable de sanctionner ses fourmis locataires qui l’empêchent de fleurir. Ces résultats illustrent l’importance des mécanismes de sanction qui permettent d’empêcher un partenaire mutualiste de devenir parasite.

fourmi plante© Pierre-Jean Malé.Une ouvrière d’Allomerus decemarticulatus en train de découper un bouton d’Hirtella physophora.

Ce travail est publié le 12 juillet 2013 dans la revue Evolutionary Biology.
Dans les forêts de Guyane, les fourmis Allomerus decemarticulatus et la plante de sous-bois Hirtella physophora sont étroitement associées. Les fourmis habitent dans des poches foliaires de la plante tandis que cette dernière est protégée par les fourmis contre les insectes phytophages. … Voir le communiqué en entier : CP_interaction-fourmi-plante_EDB-EcoLab