Afrique, 2030 :la pollution atmosphérique liée à l’homme va augmenter

En Afrique, les activités humaines contribuent de façon importante à la pollution atmosphérique.

A l’horizon 2030, en l’absence de toute mesure de régulation efficace, celles-ci pourraient alors contribuer pour 20 à 55 % des émissions globales anthropiques ( liées aux activités de l’ Homme) des polluants gazeux et particulaires.

Les émissions de gaz et de particules provenant de la combustion de combustibles fossiles et les biocarburants en Afrique vont probablement  augmenter de manière significative dans un avenir proche en raison de la croissance rapide des villes africaines et les mégalopoles.

En 2050, sept personnes sur dix vivront dans des villes, petites ou grandes. Cette croissance urbaine concerne principalement l’Asie et l’Afrique (source UNICEF).

136799341_0Vue aérienne du quartier d’affaires d’Abidjan. @ Issoufou Sanogo

« La pollution atmosphérique urbaine est liée aux sources de combustion dites anthropiques, comme le trafic, les feux domestiques et les industries. Nos programmes de recherche nous ont montré la détérioration de la qualité de l’air dans les villes africaines », explique Cathy Liousse, directrice de recherche au CNRS, à Toulouse.

 

 Jusqu’à présent, il n’y avait pas de données précises quant aux émissions de polluants pays par pays sur ce continent:

Pour pallier ce déficit d’information, une équipe franco-ivoirienne a réalisé des cartes des émissions polluantes en Afrique pour l’année 2005, puis estimé ces émissions pour 2030 en s’appuyant sur trois scénarios.

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© Environ. Res. Lett. 9 035003 Estimations régionales des émissions de particules de carbone organique issu des combustions de fuels fossiles et de biofuels en tonnes de carbone par an, pour un scénario de l’année 2030.

  Ces travaux, publiés le 11 mars 2014 dans la revue Environmental Research Letters, serviront à améliorer ces modèles climatiques, mais aussi à évaluer les impacts sur la santé de la pollution dans les zones urbaines d’Afrique.

Communiqué du CNRS:

« Les inventaires d’émissions des polluants dans l’air sont un passage obligé pour mesurer l’impact de la pollution sur la qualité de l’air et le climat.

Ces données alimentent en effet les modèles atmosphériques et climatiques, et permettent de faire des projections sur le futur.

Les inventaires régionaux sont très précis pour l’Europe, l’Asie, ou l’Amérique du Nord. En revanche, jusqu’à présent, pour l’Afrique on ne disposait que d’inventaires globaux.

C’est pour répondre à ce déficit d’information que les chercheurs ont développé des cartes d’émissions anthropiques pour l’année 2005 pour l’ensemble des pays africains.

Pour cela, ils se sont appuyés sur des données diverses : questionnaires de la consommation de fuels soumis aux autorités de différents pays, enquêtes de terrain, résultats de programmes de recherche tels que AMMA (programme sur la mousson ouest-africaine) et POLCA (programme sur la pollution des capitales africaines).

Les chercheurs ont également pris en compte des sources d’émission de gaz et de particules particulièrement polluantes en Afrique : d’une part les véhicules à deux roues, les vieilles voitures et les vieux camions dans les villes, et d’autre part, la fabrication de charbon de bois pour la cuisine.

Aujourd’hui, l’ensemble des sources d’émission anthropique représentent, selon les particules ou les gaz considérés (carbone suie, carbone organique, dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, monoxyde de carbone…) entre 5 et 20% de la pollution mondiale.

La contribution de l’Afrique au changement climatique ne peut donc être négligée… »

Voir le communiqué en entier :pollution Afrique 2030

Le continent africain connait une croissance rapide …. Il devra impérativement modifier ses pratiques pour limiter la pollution …