vagues de submersion et érosion lors des tempêtes 2013 2014

Les vagues de submersion: ces vagues provoquent une montée du niveau de la mer pendant les tempêtes. Mais jusqu’où l’eau peut-elle monter ?

Une étude parue dans la revue Geophysical Research Letters montre qu’une variation du niveau de la mer à l’échelle de quelques minutes est un élément déterminant dans les submersions.

Tout d’abord quelques précisions:

Les vagues de submersion ?

Les vagues de submersion sont liées à une élévation du niveau de la mer, elles  conduisent à des inondations très  rapides du littoral, des ports .

Comment expliquer ces vagues de submersion ?

  • les  marées: plus le coefficient est fort, plus le niveau de la mer à marée haute est élevé.
  • les  tempêtes : elles provoquent une surélévation du niveau marin (surcote)  selon trois processus :
  1. la forte houle où les vagues contribuent à augmenter la hauteur d’eau ;
  2. le vent qui exerce des frottements à la surface de l’eau, ce qui génère une modification des courants et du niveau de la mer (accumulation d’eau à l’approche du littoral) ;
  3. la diminution de la pression atmosphérique. Le poids de l’air décroît alors à la surface de la mer et, mécaniquement, le niveau de la mer monte.

NB : la surcote est la différence (positive) entre le niveau marin observé et le niveau marin qui existerait en présence de la marée astronomique seule. Les surcotes ont essentiellement une origine météorologique.

vagues submersion@SHOM.fr

La houle ?

La houle (train de vagues) n’est pas produite par un vent local : elle est formée par un vent soufflant sur une grande étendue de mer , le fetch (plus il est grand, plus la houle sera haute). La houle  arrivant  sur une côte provient souvent d’une tempête lointaine…

houle@Serge Suanez;Géomorphologie Dynamique (Serge SUANEZ), Master 1 (EGEL)
Université de Bretagne Occidentale

Les submersions peuvent être aggravées par d’autres facteurs  ….

 L’intensité des submersions peut être aggravée en fonction de :

la diminution de la profondeur de la mer (à l’arrivée sur la côte, l’énergie des vagues se transforme en surélévation du niveau d’eau) ;

la nature des fonds qui freine ou accélère la propagation – de la vague vers la côte (sable, galets, vase…) ;

– l’orientation de la côte par rapport à la direction de propagation de la houle et des vagues… source SHOM.fr

L’étude parue dans la revue Geophysical Research Letters :

Associant des chercheurs de l’Ifremer, du SHOM et du laboratoire Littoral, environnement, télédétection et géomatique (CNRS/Université de Nantes/UBO/Université Rennes 2/Université de Caen Basse-Normandie/Université d’Angers) dans le cadre du LabexMER, ce travail s’appuie sur des mesures réalisées sur la falaise exposée de l’Ile de Bannec, dans l’archipel de Molène.

Les résultats obtenus permettent ainsi de mieux comprendre pourquoi cette île est régulièrement submergée, malgré une falaise qui semble la protéger des assauts de la mer.

Sur l’île de Bannec, les plus forts niveaux d’eau atteints n’étaient pas dus qu’à des vagues « normales », mais à l’apparition de fortes oscillations de grande période, appelées ondes infragravitaires

submersion@Serge Suanez

Après les tempêtes de l’hiver 2014, des instruments ont été à nouveau installés par le SHOM sur l’île de Bannec.

Ils devraient permettre de mieux comprendre les mouvements des vagues.
Dans quelle mesure est-ce spécifique à la forme de cette falaise ? Retrouve-t-on les mêmes niveaux d’eau extrême sur toutes les falaises ?

Les scientifiques n’ont pas encore toutes les réponses…Toutefois des dégâts ont déjà été constatés au sommet de falaises de plus de 20 mètres sur l’île de Niue au large de l’Australie, et au nord de l’Ecosse... Télécharger le document  CNRS

Les dégâts des tempêtes 2014 sur la côte aquitaine:

submersions@Liliane Soubie: A Biscarrosse plage, les pentes douces des dunes ont été remplacées par des falaises ….

Entre le 23 décembre 2013 et le 7 janvier 2014, plusieurs tempêtes ont touché les côtes atlantiques françaises, de la Bretagne aux Pyrénées.

Le BRGM et ses partenaires ont dressé un état des lieux des effets des tempêtes de décembre 2013 et janvier 2014 sur le littoral aquitain:

consulter le rapport public: http://www.brgm.fr/sites/default/files/rapport-public_2014_littoral-aquitain_63182-fr.pdf

A long terme, en dépit des ouvrages mis en place ( apport de sable, enrochements, digues, pose de géotextiles sur les dunes..), l’érosion côtière va continuer.

 » Une chose est sure: il ne faudra pas attendre 2040 pour se poser la question de la relocalisation sur les territoires  » précise Renaud Lagrave , président du GIP Littoral

Sources de l’article: