Homo naledi, une nouvelle espèce du genre Homo ?

L’épopée commence en 2013 lorsque deux jeunes spéléologues s’aventurent dans la grotte Rising Star, à quelque 50 km de Johannesburg. Ils descendent dans une salle, la salle Dinaledi où ils trouvent des ossements.

La Salle Dinaledi, située à environ 30 mètres sous la surface du sol, est difficilement accessible par une longue et étroite fissure de 18 cm de large à son point le plus étroit. C’est d’ailleurs une équipe de six femmes à la corpulence adaptée qui est chargée de la collecte des éléments fossiles.

 

Lee Berger, paléoanthropologue à l’université de Witwatersrand (Johannesburg), est immédiatement prévenu, des fouilles suivent…
L’Université de Wits a annoncé le 10 Septembre 2015 la découverte d’une nouvelle espèce du genre homo et l’a nommée Homo naledi.

Différentes hypothèses peuvent expliquer cet amas de corps au fond de la grotte:

– les corps ont été disposés intentionnellement ( les ossements ont été retrouvés dans la salle la plus profonde de la grotte, sans restes d’animaux autour en dehors de quelques rongeurs; les os fossiles ne présentent aucune marque de prédateurs ou charognards..)

– les visiteurs de la grotte ont été piégés suite à un événement inconnu.

Si la première hypothèse est validée, cette espèce pratiquait des rites funéraires .

Homo naledi?

 

« Une anatomie remarquable d’une espèce éteinte qui ne ressemble à aucun hominidé que nous connaissions auparavant », affirment les découvreurs de ce nouveau « chaînon » de notre évolution.

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Homo naledi présente donc  des caractères archaïques mélangés à des indices plus modernes.

« Certains aspects de l’Homo naledi, comme ses mains, ses poignets et ses pieds, sont très proches de ceux de l’homme moderne. Dans le même temps, son petit cerveau et la forme de la partie supérieure de son corps sont plus proches d’un groupe préhumain appelé “australopithèque” », a expliqué le professeur Chris Stringer du Musée d’histoire naturelle de Londres, auteur d’un article sur le sujet jeudi dans la revue scientifique eLife.

Remarque: les espèces fossiles de la lignée humaine sont réparties en deux genres : Australopithecus et Homo.

-Les australopithèques ont acquis une bipédie permanente; ils ont été retrouvés en Afrique.

-Le genre Homo, très diversifié, est caractérisé par une augmentation progressive de la capacité crânienne et une régression de la face. .. les fossiles identifiés avec certitude sont tous africains

Homo naledi, une nouvelle espèce

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Les fossiles d’Homo naledi sont la plus grande collection d’une seule espèce d’hominidé qui a été découverte en Afrique à ce jour (  Au fond de cette grotte, on a ramassé plus de 1 500 ossements appartenant à une quinzaine d’individus) .

Les ossements sont estimés, au maximum, à 2 millions d’années en arrière.

« Dater ces fossiles reste un problème à résoudre » précise John Hawks de l’université de Wisconsin-Madison…. « ces fossiles n’ont rien avec eux que nous pouvons dater ; reste l’espoir de trouver des restes d’animaux contemporains que nous pourrions dater . Les fossiles sont noyés dans une matrice de sédiments doux et il ya des couches qui restent non excavées.  » ajoute-t-il.

Il faudra donc dater avec précision  les restes pour fournir plus d’informations sur l’évolution récente des humains et de leurs proches parents.

Alors, Homo Nadeli … espèce humaine ou préhumaine?

Tous les paléontologues ne sont pas d’accord …
Chris Stringer

« Pour moi les fossiles semblent similaires aux petits corps d’Homo erectus trouvé à Dmanissi (NDLR Homo georgicus) datés de – 1,8 millions d’années ». « La richesse des fossiles de H. naledi par rapport aux autres espèces comme Homo rudolfensis, H. habilis, ou H. erectus est telle que nous ne pouvons par comparer certains os manquants chez ces dernières espèces mais présents chez H. naledi… »
« Si les fossiles sont agés de 2 millions d’années, cette espèce doit être très proche des origines du genre Homo. Par contre, si ils ont moins de 100 000 ans alors ce sont plutôt des survivants comme l’espèce Homo floresiensis »

Bruno Maureille

 » Ces fossiles ressemblent beaucoup plus à des individus du genre Homo que du type Australopithèque pour ce qui est de la morphologie crânienne. Si la date fournit par le professeur Lee Berger, soit 2,5 millions d’années, est bonne, ces fossiles sont parmi les plus anciens vestiges du genre Homo . Pour l’instant, rien ne prouve que les individus retrouvés datent de cette période. »

Michel Brunet

« Cela peut devenir une découverte très importante, mais c’est l’âge géologique qu’on pourra attribuer à ces spécimens qui le dira »,

Yves Coppens

« L’Homo en question n’est, bien sûr, pas un Homo, avec la petite tête qu’il a, mais un australopithèque de plus, de même qu’il y a eu de nombreuses espèces différentes de cochons, d’éléphants, d’antilopes, en fonction des variations du climat et des niches écologiques. »

source des images  eLifesciences .Plus de précisions sur eLifesciences ici et là
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