Mission réussie pour les fourmis moissonneuses en plaine de Crau !

 Trois ans après leur introduction, les chercheurs de l’IMBE observent le travail des ouvrières …

Les fourmis moissonneuses (Messor barbarus) sont de véritables  ingénieurs des écosystèmes  : elles sont utilisées dans le cadre de l’ingénierie écologique (application des principes de l’écologie à la gestion de l’environnement).

img_2n7zv8ea67vti4ld@Sergio Pérez González 

Ici, les fourmis moissonneuses sont utilisées pour  la restauration de systèmes écologiques dégradés de la plaine de Crau.

plaine de Crau

En effet, lorsqu’elles vont chercher des graines pour se nourrir, il n’est pas rare qu’elles en perdent en route; elles contribuent ainsi à la dissémination des espèces végétales .

fourmis moissonneusesFourmis moissonneuses © Adeline Bulot (UMR CNRS-IRD IMBE)

Ces fourmis moissonneuses  « Messor barbarus«  sont utilisées pour restaurer la végétation dégradée de la steppe de Crau où
deux sites ont été dégradés par une période d’arboriculture intensive et une fuite d’hydrocarbures :

– Le 7 août 2009, une fuite d’hydrocarbures de l’oléoduc de la Société du pipeline sud-européen (SPSE) survient
au coeur de la Réserve naturelle des coussouls de Crau. Déversant 4 700 m3 de pétrole brut, elle conduit à la destruction de plus de 5 ha de la végétation pseudo-steppique de la plaine de Crau, un écosystème protégé unique au monde : présence d’une avifaune (oiseaux) et entomofaune (insectes) endémiques.); Voir le dossier dpingenierieecologique_1

L’ancien verger de Cossure de 357 ha se situe au centre de la plaine de la Crau. A partir de 1987, cet endroit a subi une arboriculture intensive. En 2006, suite à la faillite de son propriétaire, ce site fut abandonné. Voir le dossier ici m2-20-juin-2011

Cette utilisation semblerait faire ses preuves. 

En effet, trois ans après avoir introduit des reines fondatrices dans les zones à réhabiliter, des chercheurs de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale – IMBE (CNRS/Aix-Marseille Université/Université d’Avignon/IRD) observent les premières ouvrières qui se mettent au travail !

« Ces fourmis peuvent aller chercher des graines jusqu’à 30 m de distance, et ce, plusieurs fois par jour, précise Thierry Dutoit, directeur de recherches en écologie à

 l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE). Nous avons donc décidé de faire appel à ces fourmis pour aider à restaurer la steppe méditerranéenne sur deux sites de la Plaine de Crau ».

 

Lorsque les chercheurs commencent leurs expérimentations, la terre polluée a notamment été remplacée par de la terre saine sur laquelle ne repousse qu’une végétation éparse.

Ils comptent alors sur les fourmis moissonneuses pour redessiner la steppe et lui redonner son aspect d’origine. Des centaines de reines fécondées, prélevées dans leur milieu naturel après l’accouplement, sont déposées dans de petites cavités dont l’entrée est recouverte d’un galet pour protéger les fourmis des prédateurs et réguler la température du nid. Et trois ans plus tard, les premiers résultats sont là : plus de 40 % des reines fondatrices ont survécu à la réintroduction et donné naissance aux premières ouvrières. « D’ici un ou deux ans, les nids seront matures et compteront entre 8 000 et 20 000 individus, estime Thierry Dutoit. On devrait alors commencer à voir un impact significatif sur la végétation ».

Et trois ans plus tard, les premiers résultats sont là : plus de 40 % des reines fondatrices ont survécu à la réintroduction et donné naissance aux premières ouvrières.

« D’ici un ou deux ans, les nids seront matures et compteront entre 8 000 et 20 000 individus, estime Thierry Dutoit. On devrait alors commencer à voir un impact significatif sur la végétation ».

Sans l’action des fourmis et des moutons – également recrutés pour la réhabilitation des sites altérés – la steppe aurait besoin de centaines, voire de milliers d’années, pour reprendre ses droits et accueillir à nouveau criquets de Crau, lézard ocellé et outarde canepetière qui en font sa richesse.

source partielle de l’article: CNRS

De port en port, les espèces invasives menacent les écosystèmes …..

Notre monde marin est en danger : la surexploitation des ressources marines, la destruction des habitats, la pollution et les changements climatiques provoquent tous une perte de la biodiversité.

La menace la plus insidieuse est celle représentée par les espèces invasives marines.

Les porte-conteneurs géants qui parcourent le monde ne transportent pas seulement des fruits, légumes, matériels …..Ils emmènent avec eux, de port en port, des espèces invasives  : 

File:Line0534.jpg

 

Les espèces invasives sont un danger pour la biodiversité

NB: Une « espèce invasive » est un organisme étranger  à un écosystème, et dont l’introduction est susceptible d’y causer des dommages environnementaux .

Une fois établie, cette espèce constitue une menace pour la biodiversité marine ; il est extrêmement difficile de contrôler sa propagation .

Elles modifient considérablement  les écosystèmes existants, et amènent des espèces indigènes ( naturellement natives du lieu ) au bord de l’extinction …

Quelques précisions sur les conséquences de  l’arrivée des espèces invasives …. les espèces envahissantes peuvent:

  • être les prédateurs des espèces natives
  • diminuer la disponibilité de l’habitat pour les espèces natives
  • exercer une compétition supplémentaire
  •  apporter des parasites et  des maladies
  • les étouffer
  •   provoquer des hybridations causant une dilution génétique
  • changer le fonctionnement écosystémique, les chaines alimentaires
  • diminuer  la qualité de l’eau …..

 

1- Par  exemple, dans les Grands Lacs :

Plus de 25 espèces de poissons non indigènes  ont été introduites ( gobie à taches noires,  lamproie marine,  grémille,  gaspareau ..) 

Un gobie à taches noires sur un lit de moules zébrées, une autre espèce introduite dont le gobie est un prédateur,
©Eric Engbretson, Service de la Faune des états-Unis

Ces poissons ont eu d’importantes répercussions sur la chaîne alimentaire des Grands Lacs :

  • Ils entrent en compétition  avec les poissons indigènes pour la nourriture et l’habitat.
  • Ils sont responsables de la dégradation accrue des terres humides côtières, de la la perte de la couverture végétale et la biodiversité.

– Des plantes envahissantes à croissance rapide  se sont développées :

  •  roseau commun (Phragmites australis)File:Phragmites australis (inflorescences).jpgCommon reed (Phragmites australis Auteur : Le.Loup.Gris
  • l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea)
  • la salicaire pourpre (Lythrum salicaria)
  • potamot crépu (Potamogeton crispus)
  • le myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) 
  • frogbit (Hydrocharis morsus-ranae)

Pour prévenir et contrôler les invasions supplémentaires dans les Grands Lacs, des coordinations  sont en cours par les gouvernements américain et canadien….Des méthodes de prévention et de contrôle sont disponibles ici sur le site du  ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec

2- En  France métropolitaine:

Dans le milieu marin, 113 espèces introduites sont présentes sur les façades Manche – mer du Nord et Atlantique et 83 en Méditerranée. Ce sont surtout des crustacés et des mollusques dans le premier cas et des algues rouges dans le second. Parmi les espèces introduites, environ 5 % sont considérées comme envahissantes pour le milieu continental, comme pour le milieu marin…. voir la suite ici

Des solutions ?

  • Contrôler les pratiques des bateaux transitant sur les mers
  • Pratiquer une pêche raisonnée favorisant le maintien des espèces indigènes
  • Installer des récifs artificiels
  • Lors du déballastage, insérer une barrière (saline ou chimique) puissante, ou un système fermé biologiquement traité pour tuer tous les organismes présents.
  •  Mettre en place un réseau d’aires marines protégées pour renforcer le maintien de la biodiversité

Sources partielles :

http://www.epa.gov/glnpo/invasive/

  Comment les espèces invasives débarquent en masse dans les ports de la planète

UICN: marine_menace_french