Un périple à la Jules Verne

Auteur de 62 romans, Jules Verne (1828-1905) est sans doute l’écrivain français le plus traduit dans le monde. Célèbre pour des ouvrages comme Cinq semaines en ballon, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Vingt mille lieues sous les mers, Voyage au centre de la Terre, L’île mystérieuse, De la Terre à la Lune ou encore Michel Strogoff, il est aujourd’hui l’inspirateur d’un voyage imminent et peu ordinaire : celui du photographe spécialisé dans l’astronomie Olivier Sauzereau.

Alors qu’une éclipse totale de soleil doit se produire le 21 août prochain sur le territoire des États-Unis (la dernière dans ce pays remonte à 99 ans), l’astrophotographe se propose de parcourir en 29 jours, 12 heures et 44 minutes (le temps pour la Lune de faire un tour complet autour de la Terre) le trajet emprunté par l’ombre lunaire ; laquelle traversera le pays d’Ouest en Est, depuis l’Oregon jusqu’en Caroline du Sud.

Accompagné de sa femme et de leurs deux enfants, Olivier Sauzereau entend suivre le plus fidèlement possible le parcours de l’ombre lunaire, du Pacifique à l’Atlantique ; soit plusieurs milliers de kilomètres à travers 14 États. L’occasion non seulement d’admirer un phénomène cosmique et naturel toujours spectaculaire, mais également de (re)découvrir l’Amérique d’aujourd’hui.

Car il est prévu, en cours de route, d’interroger des habitants témoins de l’éclipse ou n’ayant pas pu ou souhaité l’observer. L’objectif étant, à partir de leurs impressions et remarques, de faire une sorte de bilan du phénomène auprès des Étasuniens concernés.

Jules Verne aurait sans nul doute apprécié l’aventure que s’apprête à vivre la famille Sauzereau. Il sera néanmoins « présent » car, pendant une centaine de kilomètres, l’itinéraire suivi va correspondre au parcours de Phileas Fogg, héros du roman Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Le musée Jules-Verne de Nantes (ville de naissance de l’écrivain) est d’ailleurs partenaire de cette « expédition » : son site internet se fera l’écho du périple dans le cadre d’une rubrique intitulée « Jules Verne aux États-Unis ».

Pour suivre l’aventure étasunienne d’Olivier Sauzereau qui débutera le 14 août prochain, rendez-vous sur son site ici. Il dispose également d’une chaîne Youtube sur laquelle des vidéos seront postées régulièrement.

Enfin, l’éclipse solaire à venir est aussi l’occasion de rappeler que, pour profiter sans danger (pour les yeux) d’un tel spectacle, il est important de respecter quelques règles

À noter que des ustensiles de cuisine peuvent très bien remplacer des lunettes spéciales éclipse : écumoire, passoire, rappe à fromage…Voyez comment dans la vidéo qui suit :

Un drone spatial très spécial

Piloté à distance par l’U.S. Air Force (l’armée de l’air des États-Unis), cet engin répondant au doux nom de X-37B est fabriqué par Boeing. Capable de quitter l’orbite terrestre, il a les caractéristiques d’une navette spatiale, sans en être une…

Conçu en 1999, officiellement pour tester de nouvelles technologies liées au vol spatial (ex : protection, résistance), ses missions sont néanmoins classées confidentielles. De fait, il donne libre cours aux pires fantasmes. Ainsi, pour la Russie et la Chine, ce drone serait un « tueur de satellites » (essentiels pour les économies et le bon fonctionnement des armées); preuve que l’engin les inquiète…

D’autres y voient un possible bombardier spatial (capable de larguer des bombes à tout moment sur un objectif précis sur Terre) ; ou encore un « super avion espion » (qui surveillerait des territoires adverses). Quant aux experts, ils voient davantage le X-37B comme un banc d’essai volant plutôt qu’une arme potentielle ; « un outil permettant de tester dans l’espace des capteurs et des équipements et de les ramener ensuite au sol pour voir comment ils ont résisté ».

En mai dernier, la mini navette automatique était revenue sur Terre après être restée en orbite pas moins de 718 jours sans s’arrêter ! Et sans que nous sachions exactement ce qu’elle a pu y faire (il était normalement question, entre autres activités, de tester un type de propulseur électrique).

L’U.S. Air Force dispose de deux véhicules de ce type, qui totalisent ensemble plus de 2 000 jours de vol orbital sans équipage depuis 2010, date de la première mission. Une cinquième mission est prévue d’ici la fin de l’année, peut-être en août. C’est la société SpaceX (celle appartenant à Elon Musk, à l’origine du projet Hyperloop) qui, avec la fusée Falcon-9, se chargera de lancer l’engin.

À défaut de connaître toutes les (vraies) intentions, motivations et ambitions de l’armée américaine, nul doute que les États-Unis cherchent à consolider leur leadership dans le domaine aérien.

Comme les routes témoignaient de l’emprise des Romains sur le monde méditerranéen au IIe siècle, comme la maîtrise de la mer a fait de l’Angleterre la grande puissance du XIXe siècle, le X-37B doit permettre à « l’Amérique » de rester toute puissante dans le ciel (ou l’espace). À l’ère d’une toujours possible guerre des étoiles, la maîtrise des flux est plus que jamais gage de maîtrise du monde…