Le Perito Moreno, un glacier en équilibre

Alors qu’aujourd’hui la plupart des glaciers ont disparu ou sont en recul et menacés de disparition à plus ou moins brève échéance (à l’image des glaciers alpins tel celui de Sarennes), il en est au moins un qui se démarque de cette tendance lourde : le glacier Perito Moreno, en Patagonie (Argentine) ; l’un des plus grands du monde (250 km²). Ci-dessous vue satellite du glacier. Cliquer sur l’image pour accéder au site. 

Situé dans le parc national Los Glaciares de la province de Santa Cruz, le glacier doit son nom à un expert (perito en espagnol), l’explorateur et naturaliste argentin Francisco Moreno (1852-1919). C’est, notamment, pour avoir beaucoup étudié la région et ainsi contribué à préciser la frontière entre le Chili et l’Argentine (via le tracé de la ligne de partage des eaux), que l’homme fut honoré par sa patrie qui donna son nom au fameux glacier.

Grâce aux montagnes et à l’océan Pacifique (pourtant éloigné d’environ 100 km), le glacier peut se maintenir et même avancer de deux mètres par jour en direction du lac Argentino qu’il coupe en deux. Cela ne manque pas de provoquer des effondrements de blocs de glace dans l’eau, un spectacle qui attire…

Au point que l’endroit est devenu un site touristique majeur du sud de la Patagonie, le glacier pouvant même être observé dans son ensemble depuis un circuit de promenade aménagé à cet effet.

Ce « monstre blanc » n’en demeure pas moins fragile, l’augmentation de la température terrestre n’augurant rien de bon. Bien préservé jusqu’à aujourd’hui, souhaitons malgré tout qu’il le reste encore longtemps !

Une BD sur le Rapport Brazza

La France coloniale en accusation

Le sujet est douloureux mais regarder son passé en face est une nécessité. La colonisation demeure une thématique qui suscite de multiples réactions, d’un côté comme de l’autre ; avec parfois des excès.

Le Rapport Brazza. Mission d’enquête du Congo : rapport et documents (1905-1907) n’échappe pas à la règle. Rédigé par Pierre Savorgnan de Brazza, qui a donné son nom à la capitale (Brazzaville) de l’actuelle République du Congo, il dénonce les violences et atrocités perpétrées par les pays colonisateurs (comme la France) à l’encontre des populations autochtones (indigènes ou locales).

Ce rapport est aujourd’hui publié sous la forme d’une bande dessinée au titre évocateur : Le Rapport Brazza. Le premier secret d’État de la « Françafrique » (Futuropolis, juin 2018).

Le terme de Françafrique, péjoratif, désigne la relation spéciale (néo-coloniale pour certains) établie entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique (subsaharienne ou centrale). Aujourd’hui, on parle cependant davantage de Chinafrique (dont l’Éthiopie serait un symbole fort) pour illustrer les relations étroites entre la République populaire de Chine et de nombreux États africains.

Les auteurs de la BD, Tristan Thil et Vincent Bailly, racontent ainsi en images le travail d’enquêteur mené par l’explorateur Savorgnan de Brazza, missionné par les parlementaires français pour démontrer que « l’affaire Gaud et Toqué » (du nom de deux administrateurs coloniaux français de l’actuelle Centrafrique en février 1905) n’était qu’un cas isolé ; malheureux certes, mais ne pouvant en aucune façon être généralisé. La mission de quatre mois conduite par l’humaniste de Brazza au Congo apportera pourtant les preuves du contraire…

Le rapport se révèle d’ailleurs si accablant pour la France que le ministre des Colonies (Raphaël Milliès-Lacroix) décide en 1907 d’en interdire la publication. Il ne sera donc jamais rendu public ! Néanmoins, dix exemplaires avaient été imprimés, classés « confidentiels » puis enfouis dans les archives gouvernementales… Au nom de la raison d’État.

Il faudra attendre 2014 pour que le rapport sorte enfin de l’oubli, grâce à Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste de l’Afrique. Dans la vidéo ci-dessous, elle raconte notamment les circonstances de sa découverte en 1965-1966.

Savorgnan de Brazza

2000 ans d’histoire sur France Inter avait consacré une émission à l’occasion du 100e anniversaire de la mort de l’explorateur, le 14 septembre 1905.

France culture, dans l’émission Une vie, une œuvre datée du 23 août 2014, revenait également sur l’explorateur Savorgnan de Brazza.

La Chine dit stop aux déchets des autres

Que chacun garde ses crasses ! Dorénavant, « l’empire du milieu » ne veut plus être la poubelle des pays riches et développés (qui ne traitent que la moitié de leurs déchets, expédiant le reste dans les pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine). Récupérer des produits usagers et recyclables oui, importer des déchets souillés et non triés non ! Ci-dessous, un déchargement de déchets électroniques dans le sud de la Chine en 2014.

La Chine est devenue le premier marché mondial de récupération de matières recyclables. Et si pendant longtemps elle a trouvé intérêt à accueillir sur son sol des déchets solides valorisables (comme les plastiques usagers, papiers, cartons, textiles ou ferrailles), elle refuse aujourd’hui de voir débarquer des produits toxiques et dangereux frauduleusement mélangés aux autres. Des eaux de rivière sont ainsi contaminées. Le reportage ci-dessous, diffusé au JT de France2 le 12 août 2017, est éloquent… Cliquer sur l’image pour lire la vidéo correspondante.

Coup dur pour les pays européens et les États-Unis notamment ! Mais aussi pour des secteurs de l’industrie du recyclage en Chine elle-même…

La décision du gouvernement chinois a ainsi pris de court tous les intéressés (pourtant avertis dès juillet dernier) ; qui vont devoir trouver des solutions de rechange, à court, moyen et long termes.

Si des pays d’Asie voisins de la Chine tels l’Inde, le Pakistan et le Vietnam sont disposés à recevoir ces déchets, il semblerait toutefois que leurs équipements ne soient pas adaptés à ce marché du recyclage.

Les pays européens ainsi que les États-Unis et le Japon vont donc certainement devoir enterrer ou incinérer leurs déchets (méthodes préférables au stockage sur des terrains à ciel ouvert), avant de trouver une solution pérenne… qui pourrait être de mieux retraiter ses propres déchets et d’investir dans de nouvelles technologies de recyclage (l’Europe ne recycle par exemple que 30 % de ses déchets plastiques). Valoriser soi-même donc…

Comptant parmi les plus grands pollueurs de la planète, la Chine se préoccupe néanmoins depuis peu des questions environnementales.

Face au développement de sa classe moyenne, le pays est aujourd’hui confronté lui aussi à une forte production de déchets similaires aux nôtres. Il a donc déjà bien assez à faire avec ses propres plastiques (pour ne citer que les déchets les plus problématiques) qui, issus du pétrole, ne sont pas naturellement biodégradables.

Évidemment, le mieux serait encore de stopper nette la production de plastiques ! D’autant que cette matière pollue les océans et, avec eux, la faune marine et le plancton. Un désastre écologique dont témoignent régulièrement les marins des courses au large.

En Europe, grâce à des lois (comme en 2016 en France), les sacs plastiques ont quasiment disparu de la plupart des grandes surfaces et magasins.

Qui sait donc si, au final, la décision chinoise ne pourrait pas se révéler un mal pour un bien ? L’avenir nous le dira…

Pour que (sur)vive l’information

Parce qu’enquêter pour informer est aujourd’hui devenu dangereux dans plusieurs pays, une plate-forme a été créée pour permettre aux journalistes empêchés de poursuivre leur travail d’investigation de le faire connaître malgré tout.

Car selon le sujet traité et/ou le pays concerné, des hommes et des femmes dont le métier est d’informer sont menacés, emprisonnés et/ou exécutés. Enquêter sur les cartels de la drogue au Mexique, mettre en lumière la corruption dans le milieu politique à Malte (pays de l’Union européenne!), dénoncer les violences perpétrées par les forces russes (notamment en Tchétchénie dans les années 1990 et 2000) sont des activités si dangereuses qu’elles ont valu la mort à leurs auteurs.

C’est pourquoi l’association de journalistes Freedom Voicies Network (fondée en 2016) a lancé le 31 octobre dernier Forbidden Stories pour mettre à l’abri le travail de leurs confrères ; et si nécessaire, le poursuivre pour le finaliser et le publier ou diffuser à leur place.

Il s’agit d’une plate-forme internet sécurisée, jouant un peu le rôle d’un coffre-fort. Si dans le cadre d’une enquête journalistique vous disposez d’informations sensibles, au point qu’elles pourraient vous coûter la liberté voire la vie, vous avez la possibilité de les déposer, de façon anonyme, sur cette plate-forme. Ainsi sauvegardées, les informations ne disparaîtront pas avec vous si vous deviez être empêché(e) de vous exprimer.

Car il est bien question de liberté d’expression, du droit d’informer et donc de liberté de la presse. Le but est donc de relayer coûte que coûte le travail des reporters en danger afin qu’en cas de malheur, l’information soit accessible et rendue publique malgré tout. Comme un pied de nez à ceux qui ont voulu la faire taire…

C’est ce qui est arrivé au journaliste mexicain Javier Valdez, assassiné le 15 mai 2017 alors qu’il enquêtait sur le Cartel de Sinaloa, l’une des organisations criminelles les plus puissantes au monde.

Le même sort avait été réservé à son confrère Cecilio Pineda deux mois plus tôt, le 2 mars 2017, pour avoir dénoncé les liens entre des élus locaux et les narcotrafiquants.

Reporters sans Frontières, qui soutient la plate-forme, a recensé pas moins de 700 journalistes morts dans l’exercice de leur fonction en dix ans !

Peut-être que, grâce à cette plate-forme collaborative, ce chiffre déclinera : à quoi bon tuer un journaliste dès lors que l’information lui survit ?

Garder en vie les histoires, et ceux qui les écrivent : c’est la démarche de travail de Forbidden Stories.

Rappelons que c’est ce type de travail collaboratif entre journalistes du monde entier qui a permis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) de révéler en novembre dernier l’affaire des Paradise Papers comme avant elle (en avril 2016) les Panama Papers.

Preuve s’il en était que, dans le journalisme comme ailleurs, « l’union fait la force » !

Pour en savoir davantage sur la genèse du projet Forbidden Stories, écoutez l’interview de Laurent Richard, fondateur de la plate-forme (sur France Inter dans l’émission Profession reporter diffusée le 17 décembre 2017). Cliquer sur l’image pour accéder au son

 

Le Louvre-Abu Dhabi, musée de sable et de lumière

Ou l’art au service du « soft power »

Le musée a été inauguré le 9 novembre dernier à Abu Dhabi, capitale des Émirats Arabes Unis (E.A.U.). Le Président de la République française Emmanuel Macron a fait le déplacement pour visiter le premier musée à porter le nom du Louvre hors de France. En effet, on connaissait déjà le Louvre-Lens (ouvert en décembre 2012) dans les Hauts-de-France ; mais le musée national n’avait encore jamais essaimé hors de l’Hexagone. Une première donc, logiquement fêtée en grandes pompes !

En compagnie de Mohammed ben Zayed Al-Nahyane (l’actuel homme fort des E.A.U.) et d’invités de marque à l’image du roi du Maroc Mohammed VI, le chef de l’État français a ainsi pu admirer le splendide édifice, véritable « écrin des joyaux du classicisme européen » et de toutes les grandes civilisations.

Situé sur l’île de Saadiyat où doit prochainement s’implanter un autre grand nom de la muséographie (le musée d’art moderne et contemporain Guggenheim), le Louvre-Abu Dhabi aura pourtant mis du temps à sortir du sable. Débuté en 2007, le chantier a rencontré maints problèmes, notamment de nature financière. C’est ainsi que, initialement prévue en 2012, l’ouverture du musée fut maintes fois reportée ; jusqu’à enfin accueillir le public le 11 novembre 2017.

Conçu par l’architecte français Jean Nouvel (déjà connu pour des réalisations comme l’Institut du Monde Arabe à Paris en 1981-1987, la Tour Agbar à Barcelone en 2001-2003), ce nouveau musée lui a été inspiré par les médina et coupoles islamiques. L’idée était de bâtir un musée en forme de ville blanche… Pari réussi.

Le monument est constitué de 55 bâtiments cubiques abrités sous un dôme d’acier de 180 m de diamètre, aussi lourd que la Tour Eiffel ! On mesure déjà mieux la véritable prouesse technologique.

Cette coupole (en dentelle d’inox et d’aluminium) n’a d’ailleurs pas qu’une raison d’être esthétique : elle doit également protéger des très fortes chaleurs. En faisant de l’ombre et donc en rafraîchissant la température à l’intérieur du musée, on veut aussi garantir le bien-être des visiteurs.

Ces derniers vont pouvoir déambuler dans une vingtaine de galeries permanentes donnant à voir ou admirer 600 œuvres d’art.

Parmi celles-ci, 300 sont prêtées par 13 musées français (en échange d’une compensation financière d’un milliard d’euros sur 30 ans). On peut citer La Belle Ferronnière de Léonard de Vinci (peinture venant du Louvre, photo ci-dessous), Bonaparte franchissant les Alpes de Jacques-Louis David (toile issue de Versailles), ou encore un Autoportrait de Vincent Van Gogh (en provenance du musée d’Orsay).

Le Louvre-Abu Dhabi se présente comme le premier musée universel du monde arabe. Nouveau temple de la culture, il se veut porteur d’un message de tolérance, permettant le dialogue entre toutes les grandes civilisations. Sa vocation à s’ouvrir aux autres est donc clairement mise en avant.

Principal pays producteur d’hydrocarbures (pétrole, gaz) de la région et du monde, l’émirat d’Abu-Dabi semble vouloir diversifier ses activités ; et gagner en visibilité et influence mondiales. Un peu à l’image de ce qu’a parfaitement réussi le Qatar voisin, petit émirat aujourd’hui grand investisseur: anticipant « l’après pétrole », il est ainsi présent dans une quarantaine de pays et divers secteurs (finance, industrie, tourisme, médias, sports). Déjà propriétaire du club de foot du PSG via QSI, il sera par exemple l’organisateur de la coupe du monde de football en 2022.

Outre des musées de prestige, Abu Dhabi accueille également sur son sol une université non moins prestigieuse que le Louvre : la Sorbonne.

L’Université Paris-Sorbonne Abu Dhabi (UPSAB), fondée en 2006, doit elle aussi contribuer au rayonnement de l’émirat (et de la France). Construite sur le modèle des campus américains, elle accueille aujourd’hui 800 étudiants.

On peut donc lire dans cette nouvelle stratégie géopolitique l’illustration d’un véritable « soft power ». En favorisant les arts, en attirant les touristes comme les étudiants du monde entier, Abu Dhabi montre par la manière douce sa volonté de créer des ponts avec le reste du monde ; d’apparaître comme une nation tolérante et ouverte à la diversité.

Le désir de splendeur rime bien ici avec désir de grandeur… pour le meilleur des relations internationales !

La High Tech à l’honneur

Alors qu’Apple fête aujourd’hui le 10e anniversaire du premier iPhone, popularisé par Steve Jobs (le cofondateur de la marque), un incubateur de start-up (présenté comme «le plus grand au monde ») voit le jour en France, dans le XIIIe arrondissement parisien, sur l’ancien site d’une gare de marchandises, non loin de la gare d’Austerlitz et de la BNF (Bibliothèque nationale de France).

Tandis que la marque à la pomme célèbre la sortie en 2007 du premier smartphone avec écran tactile, la France se dote d’un espace conçu et aménagé pour accueillir environ un millier de « jeunes pousses », des entreprises innovantes (à fort potentiel de croissance) devant contribuer à faire rayonner la high tech française…

La Station F (ancienne Halle Freyssinet), voulue à l’image d’un campus étasunien et financée par Xavier Niel (à hauteur de 250 millions d’euros), sera ouverte jour et nuit.

Destinée à attirer les talents et l’attention au niveau mondial, cette pépinière (voire pouponnière) d’entreprises comprend trois espaces majeurs : la zone Share (les membres y travaillent, peuvent se rencontrer et échanger mais aussi assister à des événements) ; la zone Create (3 000 postes de travail disponibles pour les entrepreneurs membres) ; la zone Chill (ouverte au public avec restauration et détente).

Débuté en 2014, le chantier est donc enfin terminé et la Station F prête à ouvrir ses portes le 1er juillet prochain. « Jeunes pousses » du numérique, à vous de jouer ! Xavier Niel compte sur vous… (ci-dessous son interview ce matin sur France Inter)

 

Mourir de faim en 2017, c’est (encore) possible

Alors que la production agricole mondiale progresse toujours plus vite que l’augmentation de la population (cliquer ici), on aurait pu espérer qu’en 2017 la famine disparaisse de l’actualité. Malheureusement, il n’en est rien: il existe encore des endroits dans le monde où des hommes, des femmes et des enfants souffrent de la faim et en meurent. Une situation qui légitime la poursuite de l’action d’organisations humanitaires comme Action contre la Faim (créée en 1979).

Depuis quelques mois, le manque de nourriture frappe en effet plusieurs pays d’Afrique (dont le Nigéria, le Soudan du Sud et la Somalie) ainsi que le Yémen, soit plusieurs millions de personnes (l’ONU parle de 20 millions de victimes potentielles).

Mais cette fois-ci, la nature n’est pas la première responsable. Contrairement à d’autres épisodes de famine demeurés tristement célèbres au cours du XXe siècle (l’exemple de l’Éthiopie en 1984-1985 est encore dans les mémoires, donnant lieu à un immense mouvement de solidarité dont témoigne la chanson caritative We Are the World du groupe USA for Africa emmené par Mickael Jackson), il ne faut pas d’abord incriminer le manque de pluie ou la sécheresse.

Ce n’est pas une calamité naturelle qui est la cause première de la malnutrition aiguë dont souffrent actuellement des millions de gens mais la guerre. Des conflits meurtriers ravagent, parfois depuis plusieurs années, ces pays.

 

Or ces conflits entravent le bon déroulement des activités agricoles, y compris dans les régions traditionnellement en surplus alimentaire. Se sentant menacées par l’insécurité qui règne dans leur région et/ou leur pays, craignant pour leur vie, des populations quittent leur terre, laissant celle-ci à l’abandon.

Et c’est cette même insécurité qui rend difficile, voire empêche, l’acheminement puis la distribution de l’aide alimentaire d’urgence aux populations dans les zones en guerre.

Alors que les réserves mondiales de nourriture sont abondantes, l’accès aux populations en danger est extrêmement difficile sinon impossible pour les humanitaires. De sorte que les populations de ces zones n’ont plus les moyens de se nourrir et sont livrées à elles-mêmes.

Assurément, la famine n’est pas une fatalité. Comme le rappelle un journaliste dans l’édito radiodiffusé qui suit, elle peut être évitée.

 

Les MOOCs, une autre façon d’apprendre et de se former

mooc4Nés dans les années 2000 aux États-Unis, dans les grandes écoles et prestigieuses universités, les MOOCs (Massive Open Online Courses) sont des cours en ligne ouverts et massifs…et gratuits. Ils s’adressent à tout le monde, quel que soit son niveau, et permettent de se former, d’approfondir ses connaissances ou de se spécialiser en ligne…sans bouger de chez soi !

moocTouchant quasiment tous les sujets et tous les domaines, ils offrent également la possibilité d’interagir avec les autres participants (qui peuvent être des dizaines de milliers!): après la diffusion d’un cours, dans le cadre d’un forum de discussion, chacun peut intervenir en donnant son point de vue, en partageant son expérience, en posant des questions et/ou en répondant à des questions posées par d’autres participants ; ceux-ci peuvent même poster des documents. Les échanges ne peuvent qu’être enrichissants.

mooc2Pour ce faire, il suffit de s’inscrire sur une plate-forme internet (par exemple celle de France université numérique ou FUN). Vous recevrez alors un mail de confirmation d’inscription. Une fois choisi le MOOC qui vous intéresse, vous recevrez un mail vous prévenant du début des cours.

Les cours peuvent se présenter sous différents formats : vidéo (postée sur YouTube, elle dure environ 10 minutes), diaporama, texte rédigé…Les intervenants incitent généralement les participants à consulter plusieurs ressources (ex : livres, sites internet) pour aller encore plus loin sur le sujet traité.

mooc5Des exercices ou quiz, voire parfois des évaluations, sont également proposés à la fin de chaque cours. Chacun peut ainsi tester ses connaissances ou vérifier ce qu’il a compris (ou non)…

Suivre un MOOC ne dispense pas de travailler (si on veut progresser, il faut bien s’en donner la peine). Quelques heures sont nécessaires ; en général, le temps de travail estimé est toujours indiqué sur la page de présentation du MOOC.

mooc7Les cours en ligne, dont la durée peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, sont consultables à tout moment pendant plusieurs semaines. Chaque participant peut donc réécouter le cours qui l’intéresse autant de fois qu’il le souhaite…comme il peut arrêter sa participation au gré de ses envies ou de ses besoins.

Participer à un MOOC n’engage à rien ; il n’y a de compte à rendre à personne. L’intervenant vous semble soporifique ou ennuyeux ? Le contenu ne correspond finalement pas à vos attentes ? Il suffit de vous déconnecter. Autonomie et liberté totales !

Si au début la plupart des MOOCs étaient en langue anglaise, c’est beaucoup moins vrai aujourd’hui. Non seulement les cours en ligne peuvent être sous-titrés, mais de plus en plus d’universités et grandes écoles de nombreux pays se sont lancés dans l’« aventure ». Ainsi la plate-forme FUN, lancée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en octobre 2013. Tous les cours présents sur FUN sont conçus par des professeurs d’universités et écoles françaises et leurs partenaires académiques internationaux.

fun moocAujourd’hui, les MOOCs occupent d’ailleurs une telle place dans l’éducation et la formation que de nombreux recruteurs s’intéressent aux CV mentionnant la participation à des cours en ligne. Cela prouverait que le postulant a pris sa carrière en main pour acquérir des compétences sur des sujets qu’il ne maîtrise pas bien.

Les MOOCs6Les MOOCs, accélérateurs de carrière professionnelle et atouts dans la recherche d’un emploi ? Affaire à suivre…

Réviser le DNB ou le Bac

Les élèves, collégiens et lycéens, peuvent également réviser avec les MOOCs à partir de la plate-forme Francetvéducation.

Certains MOOCs sont directement conçus pour s’adresser aux élèves, comme à leurs professeurs. Par exemple le MOOC intitulé « Sur les pas des combattants de Verdun : 1916-2016 », qui vise les scolaires de 3ème et de 1ère qui étudient la Bataille de Verdun.

Liens utiles

Pour celles et ceux qui voudraient jouer les curieux, voici quelques adresses de plate-formes :

Annuaire des MOOCs francophones : https://mooc-francophone.com/

MOOCs plateformes européennes :

http://fr.openclassrooms.com
http://www.edunao.com/accueil

MOOCs plate-forme anglaise : https://www.futurelearn.com

MOOCs plate-forme américaine :

https://www.edx.org
https://www.coursera.org

Du nucléaire au solaire…

Tchernobyl ou la (possible) reconversion d’un site irradié

Si aujourd’hui l’Ukraine fait surtout parler d’elle pour ses problèmes géopolitiques avec son encombrant voisin russe, elle n’en reste pas moins pour beaucoup d’Européens le pays de Tchernobyl, ville tristement célèbre depuis l’accident nucléaire survenu le 26 avril 1986.

tchernobyl-closup-reacteurSituée à près d’une centaine de kilomètres au nord de Kiev (la capitale ukrainienne), le nom de Tchernobyl reste associé à la centrale nucléaire thermique Lénine, voisine de 15 km sur le Dniepr. Là, il y a 30 ans, l’explosion du réacteur n°4 aurait dégagé une quantité de radioactivité comparable à 400 bombes d’Hiroshima, contaminant ainsi une immense zone (2600 km² irradiés) ; et obligeant ses habitants à quitter les lieux (ex : Pripiat à 3 km de la centrale, photo ci-dessous).

PripyatClassé au niveau 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires ou INES (comme le sera l’accident de Fukushima au Japon le 11 mars 2011), l’événement est lourd de conséquences sur le plan humain et environnemental.

Outre le décès de nombreux « liquidateurs », agents chargés de la décontamination dans un périmètre de 30 km autour de la centrale (et directement exposés à des niveaux élevés de rayonnement), de nombreux habitants ont été touchés par les radiations.

Ci-dessous une photo prise par Oleg Veklenko qui avait pour rôle de tout immortaliser avec son appareil photo. Sur les 600 000 liquidateurs, seul un tiers aurait survécu.

tchernobyl_liquidateursEn effet, le fameux « nuage de Tchernobyl » (déplacement du panache radioactif) a survolé une grande partie de l’Europe ; entre le 26 avril et le 6 mai 1986, l’activité volumique du césium 137 a presque couvert la totalité du continent, touchant particulièrement l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie (les trois pays riverains de la centrale).

Dès lors, le nombre de cancers mortels induits par les radiations est très important (entre 25 000 et 55 000 selon diverses études). Et il faut encore ajouter les cancers de la thyroïde (qui peut toutefois être guéri assez facilement). Le bilan humain de la catastrophe demeure au final difficile à établir…

Quant aux effets sur la faune et la flore, ils pourraient s’avérer moins catastrophiques que prévus puisque la vie semble reprendre ses droits dans la zone d’exclusion (voisinage immédiat de la centrale). Plusieurs carnivores comme les loups gris, renards roux et sangliers ont été observés et photographiés en 2014 dans les zones contaminées. Reste à savoir s’ils sont en parfaite santé…

Tchernobyl_AnimauxPourtant, 30 ans après la catastrophe, la zone d’exclusion vidée de ses habitants pourrait retrouver une seconde vie ; les milliers d’hectares de terres inexploitées car inexploitables (le sol est toujours radioactif) pourraient malgré tout servir…à produire de l’énergie solaire !

Tchernobyl et ses environs se situent en effet dans une région particulièrement bien ensoleillée (autant que dans le sud de l’Allemagne). Une immense ferme solaire de 6 000 hectares pourrait ainsi y voir le jour. C’est du moins la volonté du gouvernement ukrainien, désireux de se doter d’un nouveau moyen de production d’énergie à base de ressources renouvelables et propres…pour diminuer sa forte dépendance au gaz naturel russe ! Ci-dessous, des parcs solaires en Allemagne, pays très avancé en la matière.

Panneaux-solaires-Allemagne

parc solaire en saxe (Waldpolenz à Brandis)Ce projet ambitieux coûterait près d’1 milliard de dollars. Des sociétés nord-américaines (étasuniennes et canadiennes) spécialisées dans les énergies renouvelables auraient déjà fait part de leur intérêt pour exploiter cette zone. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) elle-même serait prête à contribuer au projet.

Affaire à suivre…

Le nouveau canal de Panama

Pour répondre au gigantisme des navires de commerce

Après celui de Suez l’été dernier, voici l’élargissement du canal de Panama enfin opérationnel pour accueillir les plus gros porte-conteneurs du monde (dits post-Panamax car de dimensions supérieures à celles permettant de rentrer dans les écluses du canal). Ci-dessous, le porte-conteneurs français Jules Verne (une capacité de 16 000 conteneurs).

jules verne navireC’est un navire chinois (tiré au sort) qui, demain 26 juin, sera le premier à emprunter les nouvelles écluses.

Le chantier, débuté en 2007, aura duré neuf ans et coûté près de 6 milliards de dollars. Mais les travaux étaient devenus indispensables devant l’augmentation de la taille des navires, de leur nombre et du volume des marchandises transitant chaque année par le canal. Aujourd’hui, plus de 150 bateaux franchissent quotidiennement les écluses du canal. Cela représente environ 5 % du commerce mondial. Cliquer sur la 2e image ci-dessous pour lire la vidéo correspondante.

travaux panama

canal panama nouveauLe passage entre l’Atlantique et le Pacifique n’est évidemment pas gratuit pour les navires : le péage peut atteindre 600 000 dollars de taxe de transit. Mais ce « raccourci » est primordial dans la course au profit qui caractérise notre économie mondialisée : le temps, c’est de l’argent ; or le canal de Panama permet un gain de temps colossal (et donc des économies en proportion) pour les armateurs.

panama gain de tempsL’État de Panama n’avait d’autre choix que d’investir dans ce chantier pharaonique pour conserver la manne financière que représente le canal (plus d’un milliard de dollars de recette). Il espère maintenant voir doubler la part du trafic maritime dans cette partie du monde ; et multiplier ses gains ou recettes au moins par trois sinon plus.

Une vraie poule aux œufs d’or ce canal !

Pour davantage de données chiffrées sur le chantier du nouveau canal de Panama, voir les documents publiés par l’hebdomadaire Courrier International (à lire ici).