Brexit or Bremain ?

brexitDemain jeudi 23 juin, les Britanniques sont appelés à se prononcer par referendum sur le maintien ou non de leur pays dans l’Union européenne (UE). A la veille de ce vote décisif pour l’avenir du Royaume-Uni (et donc aussi de l’UE), les derniers sondages laissent planer le doute.

brexit sondageEn effet, à la question « Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? », deux sondages d’opinion présentent des résultats opposés : si pour YouGov 44 % des Britanniques interrogés sont favorables à une sortie (exit) de l’UE contre 42 % en faveur du maintien (sondage publié dans le Times), l’institut ORB donne au contraire 53 % des sondés désireux de rester (remain) dans l’UE contre 46 % souhaitant le « out » (enquête publiée dans le Daily Telegrah)…

Dans les deux camps qui s’affrontent, chacun défend ses arguments. Par exemple, il y a ceux qui, à l’image du Premier Ministre David Cameron, estiment que leur pays sera « plus fort, plus en sécurité et plus prospère au sein d’une union européenne réformée ». La quitter serait alors un désastre…

brexit selon cameronA l’inverse, d’autres très eurosceptiques veulent pouvoir se défaire des normes et régulations imposées par Bruxelles ; et mieux contrôler l’immigration.

Ci-dessous, le « duel » opposant le travailliste Alan Johnson (proeuropéen) et l’ancien maire conservateur de Londres Boris Johnson (favorable au Brexit).

brexit-or-bremainIl faut rappeler que la campagne du referendum a été interrompue quelques jours à la suite du meurtre de la députée travailliste Jo Cox, tuée par balles le jeudi 16 juin dernier. Europhile ou proeuropéenne, elle défendait le maintien de son pays dans l’UE.

Pour beaucoup, cet assassinat aura eu comme conséquence, sinon de renverser la tendance en faveur du Bremain, du moins de stopper une remontée du Brexit…Verdict dans les urnes.

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25e anniversaire de la réunification allemande

25 ans après, un nouveau défi pour la République d’Allemagne

Le 3 octobre 1990, les deux Allemagne (la RFA et la RDA) redevenaient une seule et même patrie après plus de 40 ans de « séparation ». Pour beaucoup encore, dont le président de la République Joachim Gauck (originaire de l’ex-RDA), cette date évoque «les larmes de joie […], l’impression que tout est possible, une grande chance».

carte deux allemagne

carte allemagne 2015

Aujourd’hui, la plupart des Allemands considèrent que la Réunification en 1990 a été un succès, même si des différences Est/Ouest perdurent encore: le chômage est plus élevé dans l’ex-RDA qu’à l’Ouest ; l’Est s’est progressivement dépeuplé (passant de 17 millions d’habitants en 1989 à 15 millions en 2009) et n’abrite aucune des grandes entreprises allemandes. L’exemple de la petite ville de Chemnitz prouve les difficultés rencontrées.

C’est aussi à l’Est que les actes de violence contre les demandeurs d’asile ont été les plus nombreux ces derniers mois. La chancelière Angela Merkel (originaire de l’ex-RDA comme le président allemand), a donc profité de ce 25e anniversaire pour appeler ses concitoyens à retrouver l’élan de la Réunification afin de faire face à l’arrivée des très nombreux migrants (un afflux sans précédent depuis Janvier 2015). «Nous ne devons pas baisser les bras mais au contraire œuvrer à ce que cela soit possible. C’est ce que nous pouvons apprendre de notre histoire en Allemagne», a-t-elle dit.

Comme la Réunification en son temps, l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés marquera sans doute «un tournant» pour la société allemande. Cette dernière parviendra-t-elle à relever ce nouveau défi d’accueil et d’intégration? La position de l’Allemagne comme principale puissance économique, voire politique, en Europe devrait pouvoir y contribuer…

L’espace Schengen, quésaco ?

L’actualité liée à la « crise des migrants » ne cesse de mettre en avant le nom de « Schengen » ou de « l’espace Schengen ». Le nom de la ville luxembourgeoise est aujourd’hui cité à tout va car c’est là que fut signé en 1985 l’accord prévoyant la libre circulation des personnes au sein des Etats signataires. Depuis le 1er juillet 2013, qui marque l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne (UE), l’espace Schengen regroupe ainsi 26 Etats : 22 sont membres de l’UE (sur les 28 pays membres) et 4 ont le statut d’Etats associés (Suisse, Islande, Norvège et Liechtenstein).

Grâce à cet accord, tout individu (ressortissant de l’UE ou d’un pays tiers), une fois entré sur le territoire de l’un des pays membres, peut franchir les frontières des autres pays sans subir de contrôles. Pour se déplacer, il n’a plus besoin de passeport. Les vols aériens entre villes de l’espace Schengen sont considérés comme des vols intérieurs.

Il est précisé également qu’un État ne peut rétablir les contrôles qu’en cas d’atteinte à l’ordre public ou à la sécurité nationale (pour 6 mois maximum ou deux ans en cas de circonstances exceptionnelles), et après consultation des autres États du groupe Schengen.

En revanche, les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen sont renforcés…Et dans le contexte actuel d’afflux de réfugiés venant de Syrie (pour ne citer qu’eux), cela est devenu un véritable casse-tête.

Pour mieux comprendre les raisons qui ont poussé à la création de l’espace Schengen et les problèmes auxquels celui-ci est aujourd’hui confronté, je vous invite à lire la vidéo qui suit.

Une photo peut-elle (r)éveiller les consciences ?

aylan-kurdi-3 septembre 2015Diffusée dans le monde entier le jeudi 3 septembre 2015, cette photographie va-t-elle influencer l’opinion publique au point d’obliger les dirigeants politiques européens à se mettre enfin d’accord sur l’attitude à adopter envers les migrants ou réfugiés syriens ?

L’auteur du cliché, Nilufer Demir (une photographe de 29 ans qui travaille pour l’agence turque DHA), explique avoir hésité quelques minutes avant d’appuyer sur son appareil. « Je me suis dit que je pouvais témoigner du drame que vivent ces gens. Il fallait que je prenne cette photo. [] Et aujourd’hui, j’ai un mélange de tristesse et de satisfaction… Je suis contente d’avoir pu montrer cette image à autant de gens, d’avoir témoigné, mais d’un autre côté, je préférerais que ce petit garçon soit encore en vie et que cette image ne fasse pas le tour du monde« , déclare-t-elle en reconnaissant ne pas avoir réalisé sur le moment quel serait le retentissement de ses clichés, surtout qu’elle avait déjà pris plusieurs photos de migrants morts sur les plages de son pays.

Le destin du petit garçon syrien (qui s’appelait Aylan Kurdi) symbolise en quelque sorte le drame vécu par des milliers d’Irakiens, d’Afghans ou de Syriens arrivés en Europe. Plus de 2 000 d’entre eux (hommes, femmes et enfants) sont déjà morts depuis le 1er janvier 2015 pour avoir tenté de rejoindre l’Union européenne en traversant la mer Méditerranée. Pour fuir la guerre et/ou la misère, ils sont prêts à tout (en l’occurrence risquer leur vie et celle de leurs enfants qui les accompagnent souvent).

Le sentiment d’impuissance est réel face à une telle tragédie ; l’émotion est forte. L’image du garçonnet de trois ans, gisant seul sur une plage immense, dégage une telle innocence… « L’enfant semble dormir, il n’y a pas de violence apparente. Pour les gens qui la regardent, chez eux, ça pourrait être leur propre enfant qui dort dans son lit » (Olivier Laurent, directeur du site de photographie Lightbox). Un peu comme dans le dessin ci-dessous:

Kak migrants_photo_chocCette photographie va-t-elle pour autant changer les choses, et d’abord notre regard sur ce que vivent les migrants ? Les photos, mêmes les plus fortes, même celles qui apportent des preuves incontestables de faits qui étaient jusque-là dans l’ombre, ont rarement changé le cours de l’Histoire ; et n’ont pas toujours changé non plus les opinions publiques.

Seul l’avenir nous dira donc si la mort du petit Aylan Kurdi aura au moins servi à quelque chose…ou pas.

Pour une vue d’ensemble de la crise actuelle liée à l’afflux de migrants dans l’Union européenne, voyez cette vidéo qui présente clairement la situation:

Les murs dans le monde

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l’avènement d’un monde nouveau (celui de l’après Guerre froide), beaucoup ont pensé que les murs de séparation entre les peuples étaient voués à disparaître. Or, à l’heure où la mondialisation abat les frontières existantes, les barrières anti-immigration, anti-terroriste ou de protection militaire ne cessent de se multiplier: on en recense une cinquantaine aujourd’hui (contre seulement 11 en 1990). Cliquer sur la carte pour voir la vidéo correspondante.

murs dans le monde

Dernière barrière en date: celle dont la construction vient de débuter à la frontière sud de la Hongrie avec la Serbie. Mais un autre pays européen envisage pareille idée. En effet, un projet d’édification de mur semble vouloir naître entre l’Ukraine et la Russie, alors que l’Ukraine est un pont entre l’Europe occidentale et la Russie: le mot «Ukraine», en ukrainien ou en russe, signifie étymologiquement «marches»; or une marche (à la différence d’un mur) ne sert pas à empêcher le passage d’un espace à un autre, mais bien au contraire à aider au franchissement de deux espaces voisins. Pourtant, les autorités de Kiev envisagent bel et bien la construction d’un mur de 2 000 km. Néanmoins, la réalisation de ce projet a été suspendue faute de financement; il est vrai que les dépenses s’élèveraient à plus de 200 millions de dollars (selon un devis publié par le conseil des ministres ukrainien)…