Archive for octobre, 2010

Koltès: Combat de nègre et de chiens

samedi, octobre 30th, 2010

Organisation générale de la pièce

Lieux Indications scéniques
1 Horn, Alboury Derrière les bougainvillées, au crépuscule
2 Horn, Léone Les appels de la garde (16)
3 Horn, Cal Sous la véranda Cris des crapauds buffles, les appels de la garde ; aboiements  (23)
4 Horn, Alboury (Rejoignant Alboury sous l’arbre) Le vent se lève (36)
5 Cal, Léone Sous la véranda

Elle se lève s’éloigne sous les arbres

Aboiements des chiens (37), appels des gardiens (41)
6 Léone, Alboury Le vent soulève une poussière rouge ; Léone voit quelqu’un sous le bougainvillée.

Alboury disparaît sous les arbres.

Dans les chuchotements et les souffles, dans les claquements d’ailes qui la contournent, elle reconnaît son nom, puis elle sent la douleur d’une marque tribale gravée dans ses joues. L’harmattan, vent de sable la porte au pied de l’arbre.(42)
7 Léone, Cal Al s’approche du camion Aboiements proches (44)
8 Horn, Cal Sous la véranda, devant le jeu de gamelle Ils écoutent. Chute brusque du vent. Les feuilles bougent puis s’arrêtent. Bruit mat d’une course, pied nus sur la pierre, au loin. Chutes de feuilles et de toiles d’araignée. Silence (57)
9 Alboury, Léone Alboury, accroupi sous les bougainvillées. Léone entre. Elle s’accroupit face à Alboury, à une certaine distance.

Tout à coup un tourbillon de sable rouge portant des cris de chiens couche les herbes et plie les branches tandis que monte du sol, comme une pluie à l’envers une nuée d’éphèmères suicidaire etvaffolés qui voile toute clarté.

Aboiement de chien très loin. (59)
10 Horn, Cal A table
11 Léone, Alboury Sur le chantier, au pied du pont inachevé, près de la rivière, dans une demi-obscurité Aboiements d’un chien, au loin (69)

Aboiements (70)

Craquement de branche, léger (72)

Craquements de branches, appels indistincts au loin (72)

Bruit de la camionnette, proche (72

12 Cal, Horn Cal, un fusil à la main couvert de boue noirâtre. Aboiements, au loin (77)

Aboiements, au loin.(79)

Bruit du camion qui démarre (79).

13 Horn, Alboury Craquements de branches. Horn allume sa lampe-torche
14 Horn, Alboury, Léone Eclairs de plus en plus fréquents.
15 Léone, Alboury, Horn Alboury a disparu. La pluie se met à tomber.
16 Horn, Léone Léone s’évanouit. Horn court en criant, vers la lumière des phares qui approchent. .
17 Cal, Horn A la cité près de la table. Cal nettoie son fusil

Horn lève les yeux vers les miradors et les gardes immobiles.

18 Horn, Léone Devant la porte ouverte du bungalow.

Léone apparaît sur le pas de la porte, ses valises à la main. Son visage saigne encore. Brusquement la lumière s’éteint puis on entend le générateur qui se met en marche.

Cal apparaît ; Léone se cache le visage derrière son bras et demeure ainsi pendant tout le temps qu’il la regarde.

19 Cal, Léone La lumière a encore quelque ratés, qui interrompent de temps à autre Cal. La lumière s’éteint définitivement (105)
20 Cal, Alboury, Léone, Horn Dernières visions d’un lointain enclos

Combat de nègre et de chiens

samedi, octobre 30th, 2010

COMBAT DE NEGRE ET DE CHIENS

HAIKUS

Il boit du whisky.
Sur son chantier, il s’ennuie.
Qui est-il?

Léone scarifiée,

Cal étendu sur le sol,

C’est fini.

(suite…)

Koltès: Combat de nègre et de chiens

vendredi, octobre 8th, 2010

Extraits de la correspondance de B. M Koltès

(Lettres, éditions de Minuit, 2009)

Ces deux extraits précisent la manière dont l’oeuvre a été élaborée. Combat de nègre et de chiens a en effet été écrite  à San Pedro de la Laguna, alors que Koltès s’était installé dans ce petit village indien pour y travailler sa pièce. Dans la lettre ci-dessous envoyée à sa mère, il évoque ses conditions de vie. La référence à Dostoïevski et à James Dean est également intéressante.

San Pedro della Laguna, Guatemala.

Cette photo date de 2010. Koltès y a séjourné en 1978 (soit il y a 32 ans…)

Dans la seconde lettre, envoyée à l’une de ses amies d’enfance, Madeleine Camparo, Koltès demande des renseignements très divers, auxquels le texte fait parfois référence (ou non). Ainsi Ruggieri est le nom du fournisseur de feux d’artifices auquel Horn a a recours: lorsqu’il évoque le feu d’artifice qu’il a préparé (scène VIII, p. 52): Horn déclare: « Construire l’équilibre de l’ensemble et l’équilibre de chaque moment, c’est un véritable casse-tête, je te le dis. Mais tu verras, Cal, ce que Ruggieri et moi on fait du ciel, tu verras! ». Les points de broderie et de couture peuvent faire référence à Léone, à sa difficulté pour coudre des boutonnières et sa préférence au final pour les épingles de sûreté.

(suite…)

Koltès: Combat de nègre et de chiens, explication n°2

vendredi, octobre 8th, 2010

Scène 3

De: « Pourquoi renoncent-ils au chantier, Horn? » à « Je suis ».


Portrait de Koltès

Introduction

La première scène de la pièce a mis en présence les chefs: Horn, « le chef de chantier » et Alboury, le noir venu réclamer le corps de son frère, un ouvrier noir qui a trouvé la mort à l’intérieur même du camp retranché où se déroule l’action.La deuxième scène permet l’apparition de Léone, la femme que Horn veut épouser et qui vient d’arriver directement de France. La scène III voit l’entrée en scène du deuxième personnage masculin blanc, Cal. Nous sommes donc toujours dans une logique d’exposition: il s’agit de donner aux spectateurs tous les éléments importants qui expliquent la situation. On sait par les didascalies du tout début de la pièce que Cal est l’ingénieur du chantier, il a donc des diplômes qui le rendent supérieur à Horn, mais en même temps il lui est subordonné, Horn étant le « chef du chantier ». On sait aussi que Cal est un personnage beaucoup plus jeune, il a « la trentaine ». Enfin, il faut se souvenir que Koltès apparente le personnage à un chacal: « imprenable et impénitent détrousseur, assassin d’occasion ».
En quoi cette scène est-elle importante dans la progression de la pièce?

(suite…)

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