Archive for avril, 2011

Ovide, L’art d’aimer, livre II, les tristesses de l’amour

samedi, avril 23rd, 2011

Traduction du passage:

Livre II, vers 512 à 534

Mars et Vénus (Fresque retrouvée à Pompéi, Musée archéologique de Naples)

Les sillons ne rendent pas toujours ce qu’on leur a confié avec un bénéfice, et le souffle du vent ne vient pas toujours en aide aux navires hésitants. Ce qui favorise les amants est bien réduit, bien plus grand ce qui les fait souffrir. Qu’ils  se représentent  en leur âme que de nombreuses épreuves devront être supportées.

Aussi nombreuses que les lièvres qui vivent sur le Mont Athos, que les abeilles sur l’Hybla, que les fruits que l’arbre bleu de Pallas produit, que les coquillages sur le rivage, sont les douleurs en amour. Les piqures que nous subissons sont abondamment mouillées de fiel. On dira qu’elle est sortie : toi, celle que tu verras peut-être, pense qu’elle est sortie et que tu vois mal. La porte qui t’avait été promise la nuit t’aura été fermée : supporte également d’allonger ton corps sur le sol sali. Peut-être aussi une servante menteuse dira d’un air hautain  « Pourquoi cet homme assiège-t-il notre porte ? ». Comme un suppliant, flatte le montant de la porte et la jeune fille cruelle,  dépose à la porte les roses que tu as ôtées de ta tête. Quand elle voudra bien, tu approcheras, lorsqu’elle t’évitera, tu t’éloigneras. Il ne convient pas aux hommes bien nés de supporter la lassitude que l’on a d’eux. Pourquoi ton amie pourrait-elle dire : « Echapper à cet homme, ce n’est pas possible ! ». Ses sentiments ne te sont pas contraires  tout le temps. Ne pense pas que supporter les insultes ou des coups d’une jeune fille est honteux, pas plus que d’embrasser ses pieds délicats.

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Molière, Dom Juan: corrigé du contrôle de lecture

mardi, avril 12th, 2011

1) De quel auteur Molière s’est-il inspiré pour écrire cette pièce ?

Tirso de Molina, un auteur espagnol, est le premier à avoir présenté le personnage de Don Juan, dans une oeuvre théâtrale intitulée El burlador de Sevilla, l’Abuseur de Séville, représentée en 1630. Molière, quant à lui, situe la pièce en Sicile, mais il ne faut pas oublier qu’au XVII ème siècle, la Sicile est sous la domination espagnole. L’exactitude géographique n’est d’ailleurs pas essentielle, les paysans chez Molière parlant le patois usuel en Ile de France.

Dom Juan et Sganarelle, mise en scène de B. Besson (Créteil, 87)

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Premières:questions sur un corpus: le baroque

mardi, avril 12th, 2011

Corpus:

Ronsard, Derniers vers, 1586,  « Je n’ai plus que les os… » et « Il faut laisser maisons et vergers et jardins »

Jean de Sponde, Sonnets sur la mort, 1588, « Mais si faut-il mourir »

Pierre Matthieu, Tablettes de la vie et de la mort, 1613, »Nous naissons pour mourir »

Texte 1: Ronsard, Derniers vers

Je n’ai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé ;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé.
Adieu, plaisant soleil, mon œil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble.

Quel ami me voyant en ce point dépouillé
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,

En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis,
Je m’en vais le premier vous préparer la place.

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Aspects du baroque: vanités

dimanche, avril 10th, 2011

Le terme de vanité est emprunté à la Bible et plus précisemment au livre de L’écclésiaste. En voici le début:

1. Paroles de l’Écclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.2. Vanité des vanités, dit l’Écclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. 3. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? 4. Une génération s’en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours. 5. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d’où il se lève de nouveau. 6. Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne  encore, et reprend les mêmes circuits. 7. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est point remplie ; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent. 8. Toutes choses sont en travail au delà de ce qu’on peut dire ; l’oeil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre.9. Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

10. S’il est une chose dont on dise : Vois ceci, c’est nouveau ! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés. 11. On ne se souvient pas de ce qui est ancien ; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard. 12. Moi, l’Écclésiaste, j’ai été roi d’Israël à Jérusalem. 13. J’ai appliqué mon cœur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux : c’est là une occupation pénible, à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme. 14. J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent. 15. Ce qui est courbé ne peut se redresser, et ce qui manque ne peut être compté. 16. J’ai dit en mon cœur : Voici, j’ai grandi et surpassé en sagesse tous ceux qui ont dominé avant moi sur Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de science. 17. J’ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse, et à connaître la sottise et la folie ; j’ai compris que cela aussi c’est la poursuite du vent. 18. Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur.

Les peintures que l’on va donc intituler « Vanités » ont ainsi une fonction morale: rappeler à l’homme sa condition mortelle, l’inanité de ses occupations terrestres, et la nécessité de penser à son salut.

Les Ambassadeurs du peintre Holbein.

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Ovide: L’art d’aimer: Les raisons d’avoir confiance

jeudi, avril 7th, 2011

Introduction

Après avoir envisagé les lieux propices à la rencontre amoureuse, Ovide revient ici à la finalité de son ouvrage: persuader son élève que tout est possible et qu’il réussira dans son entreprise amoureuse. Sa position est claire: toutes les femmes peuvent être séduites. Et le poète va justifier son propos en affirmant la violence de la passion féminine, à preuve les innombrables héroïnes mythologiques dont les amours coupables ont entraîné morts et destructions…Dans quelle mesure peut-on dire que ce passage est immoral?

Pasiphae et Dédale

(Peinture de Pompéi)

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Aspects du Baroque: texte n°4: Molière, Dom Juan

jeudi, avril 7th, 2011

DOM JUAN (1665) , Molière
Acte I, scène 2
De « Quoi ! Tu veux qu’on se lie… » à « mes conquêtes amoureuses ».

Introduction

Le 15 février 1665, Molière fait jouer pour la première fois une nouvelle pièce : Dom Juan ou le festin de pierre, pièce qui met en scène un personnage apparu quelques trente ans plus tôt, en 1635 dans l’œuvre de l’espagnol Tirso de Molina, qui le premier écrit une comédie, L’abuseur de Séville El Burlador de Sevilla. Dès la seconde scène, Don Juan, en réponse à une critique de Sganarelle, son valet, qui juge « fort vilain d’aimer de tous côtés comme vous faites », se livre à un éloge de l’inconstance, ce qui renvoie nettement à une thématique baroque. Dans quelle mesure peut-on dire que Don Juan lui-même est un personnage baroque?
Nous verrons dans un premier temps dans quelle mesure l’éphémère de la beauté le fascine, avant d’envisager dans un second temps à quel point le mouvement gouverne le personnage. Enfin nous montrerons à quel point Don Juan lui-même appartient à l’apparence et à la théâtralité.


Dom  Juan, m.e.s Collin,

Théâtre Gérard Philippe, à Saint Denis, septembre 2008)

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Aspects du Baroque: Le Caravage, Triptyque de la Chapelle Contarelli

mercredi, avril 6th, 2011

Travail effectué par Camille (1°S4)

Présentation du Caravage

Bacchus (1596)

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Approches du baroque: Pascal, disproportion de l’homme

samedi, avril 2nd, 2011

Pascal, Pensées
Disproportion de l’homme

Introduction

Illusion et vertige appartiennent aux thèmes baroques, et les écrivains de l’époque n’ont pas cessé d’être fascinés par la ressemblance entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Pascal, dont la carrière scientifique était des plus brillantes, avant qu’il ne se détourne de ces intérêts profanes pour se consacrer à l’apologie de la religion chrétienne, a connu les travaux de Galilée (fin du géocentrisme au profit de l’héliocentrisme) ou ceux qui ont permis la mise au point du microscope. Il reprend donc ces notions d’infiniment grand et d’infiniment petit, mais dans une vision globale destinée à appuyer la thèse centrale de son œuvre : grandeur et misère de l’homme dans Dieu. De quelle manière Pascal met-il en valeur ces notions caractéristiques du monde baroque ?

Le fameux ciron…

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Approches du baroque: Présentation de Pascal

samedi, avril 2nd, 2011

Blaise Pascal (1623-1662)

Portrait de Pascal

 

Date de naissance et date de mort

19 juin 1623 à Clermont Ferrand.17 août 1662 à Paris.

Evénements biographiques importants

Travaux scientifiques importants (traités mathématiques ; expériences sur le vide, calcul des probabilités, triangle arithmétique).1642 : Mise au point de la Pascaline (machine à calculer).

1654 : 23 Novembre : nuit du Mémorial

1655 : Pascal commence ses écrits religieux, et ses séjours à Port Royal deviennent fréquents.

On a beaucoup parlé aussi de la « maladie » de Pascal, qui l’aurait tourmenté toute sa vie, mais on ne sait de quelle maladie il s’agit et cela relève plutôt de la légende du personnage.

Mouvement littéraire auquel il est apparenté

On ne peut rattacher Pascal à un mouvement littéraire particulier. Il utilise toutes les ressources de la rhétorique de son époque, mais manifeste cependant un certain classicisme, dans sa recherche de la clarté, voire de la brièveté qu’il envisage comme arme dans l’argumentation (surtout dans les Pensées).

Œuvres importantes

Titre : Les Provinciales (1656)

Il s’agit de lettres adressées par un parisien à l’un de ses amis demeuré en province, et concernant les débats moraux et religieux qui agitent la capitale. Les Provinciales sont parues sous un pseudonyme.

Titre : Les Pensées (Parution posthume ; éditions diverses à partir de 1670)

Il s’agit en fait des liasses manuscrites laissées par Pascal, pour un projet d’Apologie de la religion chrétienne. Elles comportent aussi bien des textes longs et achevés, que des maximes brèves et incisives, voire même quelques mots en guise de notes, destinées à être développées ultérieurement.

Question relative au texte

Pascal est souvent associé au jansénisme. De quoi s’agit-il ?

Le jansénisme est un courant religieux qui s’est développé au XVII ème siècle, principalement en France, mais qui tire son origine du nom de Jansen, un évêque, originaire des Pays Bas. En France, on associe le jansénisme au monastère de Port Royal des Champs (un monastère de femmes). Le jansénisme pose la question de la grâce, et de la liberté humaine. Le débat est complexe, mais on peut en retenir que les jansénistes privilégient la puissance divine au détriment de la liberté humaine, tandis que les Jésuites cherchent à nuancer l’intransigeance de cette affirmation. La querelle religieuse devient politique au fil du siècle: Louis XIV n’hésite pas à condamner les jansénistes, et fait définitivement fermer le monastère de Port Royal en 1679.

Voici par ailleurs le texte du Mémorial, que Pascal a écrit après son expérience mystique pendant la nuit du 23 novembre 1654:

L’an de grâce 1654,
Lundi, 23 novembre, jour de saint Clément, pape et martyr, et autres au martyrologe,Veille de saint Chrysogone, martyr, et autres,
Depuis environ 10 heures et demie du soir jusques environ minuit et demi,
Feu
« Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob » non des philosophes et des savants.
Certitude. Certitude. Sentiment. Joie. Paix
Dieu de Jésus Christ.
Deum meum et Deum vestrum.
« Ton Dieu sera mon Dieu. » Oubli du monde et de tout, hormis Dieu.
Il ne se trouve que par les voies enseignées dans l’Évangile.
Grandeur de l’âme humaine.
» Père juste, le monde ne t’a point connu, mais je t’ai connu.
« Joie, joie, joie, pleurs de joie.
Je m’en suis séparé :
Dereliquerunt me fontem aquae vivae.
« Mon Dieu, me quitterez-vous ?
» Que je n’en sois pas séparé éternellement.
» Cette est la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »
Jésus-Christ. Jésus-Christ.
Je m’en suis séparé; je l’ai fui, renoncé, crucifié.
Que je n’en sois jamais séparé.
Il ne se conserve que par les voies enseignées dans l’Évangile.
Renonciation totale et douce.
Soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur.
Éternellement en joie pour un jour d’exercice sur la terre.
Non obliviscar sermones tuos. Amen.

Masque mortuaire de Pascal conservé à la Bibliothèque de Port-Royal

Présentation de Bossuet

samedi, avril 2nd, 2011

Approches du Baroque

Texte 2 : Jacques Bénigne Bossuet, Sermon pour le jour de Pâques


Dates de naissance

et de mort

Né  le 27 septembre 1627, à Dijon, mort le 12 avril 1704 à Paris.

Evénements

biographiques

importants

*originaire d’une famille de magistrats, formé par les Jésuites.* A partir de 1659, intervient comme prédicateur dans de  nombreuses églises parisiennes, ce qui lui vaut une grande notoriété.* 1669 : devient évêque de Condom, ville du Gers.

*1670-1680 : précepteur du dauphin, le fils aîné de Louis XIV.

*1680 : Nommé évêque de Meaux. Bossuet est souvent désigné par la périphrase : « l’aigle de Meaux »

Mouvement littéraire

auquel il est apparenté

Pas d’appartenance spécifique.Les thèmes qu’il développe (inconstance de la vie humaine, fragilité de celle-ci) relèvent d’une sensibilité baroque.

Cependant ces thèmes sont mis au service de la religion qui, selon Bossuet,  fournit à l’homme la seule stabilité possible.

Son écriture est parfois qualifiée de « classique », dans la mesure où elle recherche la simplicité. Mais les procédés rhétoriques restent fréquents également.

Œuvres importantes

Sermons (Sermon sur la mort, 1662)Oraisons funèbres (Oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre, 1669;

Oraison funèbre du prince de Condé, 1687).

Il s’agit à chaque fois de discours qui ont été réellement prononcés.

Questions relatives au texte :

Définir :

  • Un prédicateur : ecclésiastique qui a pour fonction habituelle de prononcer des sermons.
  • Un sermon : discours prononcé en chaire durant un service religieux : il s’agit généralement d’un texte de 5 à 10 pages dont le but est de faire connaître et comprendre la parole de Dieu. Les sermons prennent appui sur des citations bibliques.

A quoi correspondent les fêtes de Pâques dans la religion chrétienne ?

Les fêtes de Pâques célèbrent la résurrection du Christ (le dimanche), après sa mort (le vendredi saint).

Le carême désignait une période de quarante jours avant Pâques (à l’exception des dimanches) pendant lesquels le chrétien devait jeûner. Il commençait le mercredi des Cendres, après Mardi Gras, jusqu’au vendredi saint.

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