Ce dossier est motivé par plusieurs constats :
- L’épuisement progressif et normal, que j’observe depuis de nombreuses années (environ 15 ans), d’un modèle prégnant de la séquence d’arts plastiques : – 1 (séance inaugurale). L’incitation — > 2 (séances centrales). L’effectuation — > 3 (séance conclusive). La verbalisation <-> L’évaluation <-> Le champ référentiel —, notamment, par les conséquences du systématisme de son format et la nature de certaines de ses dispositions devenues quasi-aporétiques. Sa mise en œuvre relevant souvent d’un réflexe professionnel profondément ancré, certes dans une volonté de produire des cours structurés et structurants, mais aussi de se garantir chacun (les professeurs d’arts plastiques sont massivement les seuls de leur discipline dans les établissements, donc disciplinairement isolés) de correspondre à « un commun » professionnel.
- La nécessité d’une plus grande plasticité des conceptions didactiques et pédagogiques de l’enseignement : particulièrement, la recherche également observée – sur le terrain – d’autres modalités, mobilisées et associées selon la diversité des élèves, les contextes, des transformations de l’École et, souvent, un besoin de relance professionnelle. Des professeurs réinventent leurs salles de classe, développent des outils pédagogiques, de l’information et des ressources disponibles aux élèves au moment des apprentissages et pour réussir, ce qui conduit à « bouger » l’organisation générale de la séquence. Ces développements apparaissent avoir répondu aux dispositions des programmes de 2016, du SCCCC, aux demandes de différenciations pédagogiques.
- L’émergence d’un autre « modèle » dit « hybridé », à ce stade observé de sa configuration : synthétiquement, une convergence de grands principes structurants et de plusieurs modalités autour de différents objectifs des apprentissages, appréhendés comme un « cœur de cible » (et non la réplication quasi automatique de la même structure de la séquence principalement focalisée sur une production).Notons qu’il ne s’agit pas d’un modèle didactique diffusé par le haut, mais modelé par diverses équipes, des professeurs, dans toutes les académies et dont il est désormais possible de situer des constantes et de les « modéliser » pour les partager, les analyser, les diffuser, les prendre en mains.
- Ce dossier est constitué de fiches. Presque toutes ont une densité et une surface au-delà de l’idée commune de ce format. Nous les nommons ainsi par commodité. Certaines sont issues de notes ou de textes déjà anciens, élaborés au gré des observations conduites en situation professionnelle (inspections, réunions, missions, animations, concours de recrutement, etc.). D’autres étaient rédigées à l’occasion de ce dossier, en ce qu’il permettait une synthèse ou invitait à des précisions ou des actualisations. Le plus souvent, elles ont donc été assemblées et organisées a posteriori.
- Chaque fiche développe un axe particulier de réflexion ou d’analyse. Elle peut être lue isolément du dossier, dans son ensemble, ou de la partie à laquelle elle se rattache, plus particulièrement. Toutefois, elles sont toutes liées sur le fond par les problématiques traitées.
- Le passage par des représentations schématiques est souvent privilégié. Il s’agissait de formaliser de la sorte les agencements et des dynamiques des conceptions pédagogiques ou didactiques.
PARTIE 1 — ÉMERGENCE D’UN MODÈLE « HYBRIDÉ » : RÉAGENCER, REMODELER LA SÉQUENCE D’ARTS PLASTIQUES (AU COLLÈGE)
5 fiches (chaque fiche est consultable par téléchargement en suivant le lien dédié) :
FICHE 1 : ÉMERGENCE D’UN MODÈLE DIT « HYBRIDÉ » AU REGARD DU MODÈLE PRÉGNANT DE LA SÉQUENCE D’ARTS PLASTIQUES
Cette fiche inaugurale de cette partie du dossier présente des schémas, donc des modélisations, afin d’identifier les modalités et les dynamiques d’une forme émergente constatée de la structuration et de la conduite de la séquence en arts plastiques.
Ces modalités pédagogiques sont opérationnalisées par un travail didactique réalisé au-delà d’un passage du savoir savant de référence vers un savoir enseignable (cf. Chevalard). Elles procèdent d’une « didactisation » plus explicite des activités dans le déroulé de la séquence : les transformer en savoirs enseignés à différentes étapes des apprentissages.
Cette fiche présente des différences essentielles de cette forme émergente avec celle du modèle prégnant dans la discipline :
– 1. L’incitation — > 2. L’effectuation — > 3. La verbalisation + L’évaluation + Le champ référentiel —.
FICHE 2 : DANS LE MODÈLE DIT « HYBRIDÉ », DIVERSES CENTRATIONS AU SERVICE DES APPRENTISSAGES, LES IDENTIFIER ET LES SITUER DANS UNE SÉQUENCE
Cette seconde fiche complète la première de cette partie du dossier.
Elle formalise un ensemble de caractéristiques du modèle émergent dit « hybridé » de la séquence d’arts plastiques au collège. Au moyen de schémas, elle tente une première synthèse de cette autre « cartographie de la séquence.
Elle attire l’attention autour des diverses « centrations » relatives aux apprentissages que ce modèle permet de considérer, plus explicitement, pour structurer les activités disposées pour les élèves.
Sans pour autant sous-entendre que toutes ces centrations seraient obligatoires, à chaque fois, elle propose de les envisager comme des repères possibles pour envisager, de manière didactique, la construction des apprentissages : sur la globalité de la séquence, avec de possibles réitérations ou mobilisations opportunes, articulées voire simultanées.
FICHE 3 : POSSIBLES CAUSES ET SOURCES D’UN RENOUVELLEMENT, (RE)PENSER UNE SÉQUENCE À PARTIR DE DEUX CONCEPTIONS SCHÉMATISÉES DE SA MODÉLISATION
Cette troisième fiche de la partie 1 de ce dossier revient sur des causes et quelques conditions de l’émergence d’un modèle dit « hybridé » de la séquence d’arts plastiques.
Elle propose une comparaison schématique et commentée du modèle prégnant « linéaire » et une synthèse de cet autre modèle émergent.
FICHE 4 : PENSER UNE DIDACTIQUE À PARTIR DE PRINCIPES, D’INVARIANTS, DE CONSTANTES PLUS QUE DE NORMES
Cette quatrième fiche de la partie 1 de ce dossier aborde les invariants d’une séquence d’arts plastiques.
Elle compare des enjeux et des questions repérables dans le modèle didactique centré sur la situation inaugurale dans le modèle prégnant de la séquence (une cristallisation sur la forme de l’incitation) et une approche disposant le travail didactique sur l’ensemble de la séquence dans le modèle dit « hybridé ».
Elle dispose ces invariants dans une taxonomie intégrant des principes et des modalités didactiques et pédagogiques. À cette fin, la fiche est conclue par une proposition schématique de cette taxonomie.
FICHE 5 : CONCEPTIONS ÉDUCATIVES ANCRÉES EN DROIT, CONVERGENTES EN MODALITÉS
Cette cinquième fiche de la partie 1 de ce dossier relie les grands principes didactiques et pédagogiques de l’enseignement des arts plastiques aux conceptions plus générales de l’éducation artistique.
Celles-ci témoignent de convergences internationales de pays engagés dans le développement d’une éducation artistique et culturelle moderne.
La fiche en rappelle les ancrages dans des droits et conventions. Elle présente un ensemble de parallélismes d’intentions et de formes, de visées éducatives et de modalités de transmission entre l’enseignement des arts plastiques et l’éducation artistique moderne.