Les ordinateurs ont fonctionné, des compétences ont été évaluées, les élèves ont plutôt bien accroché, solidarité et égalité ont été décortiquées, les Restos du cœur ont été étudiés : fin d’une séance d’Education civique en salle multimédia avec une classe de 5ème. Oui, bon, d’accord, ça colle aux programmes officiels mais le doute s’installe. Je reste peu convaincue de la portée de l’activité …

A quoi bon ? Est-ce bien efficace ? Qu’en restera –t-il ? Est-ce le meilleur moyen de faire vivre ces valeurs et de leur donner du sens aux yeux de jeunes de 13 ans ? Comment les rendre plus concrètes et par un biais autre qu’un joli résumé dans le cahier et trois définitions à apprendre en vue de l’évaluation prochaine ? Le programme propose de monter une action solidaire : et si je me lançais ?

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D’une action solidaire à un projet transdisciplinaire, les incontournables

D’abord, trouver une association proche de l’établissement qui a déjà des contacts ou mène des actions à caractère solidaire avec un pays en développement. C’est plus facile de passer par ce biais et cela permet de gagner beaucoup de temps en plus de la garantie que l’échange ne périclitera pas en plein milieu de l’année scolaire. Pour ma part, j’ai trouvé une association très active qui œuvre pour la région du Mandé au Mali. Elle avait déjà établi un partenariat avec une école là-bas et nous avons proposé de nous greffer à cet échange existant et de l’enrichir.

Ensuite, motiver quelques collègues et leur prouver l’intérêt de la démarche du travail en projet. Sont embarquées aussi dans cette aventure la documentaliste, une collègue de lettres et celle d’arts plastiques.

Enfin, chambouler les progressions annuelles, revoir les études de cas à traiter en géographie, redéfinir les compétences à travailler, se réunir et se réunir encore, avancer, reculer, finaliser, douter, planifier, budgétiser, innover, mailer …

Les réalisations concrètes

Depuis 2 ans, deux classes de 5ème ont déjà participé à ce projet transdisciplinaire : confection de carnets de voyage, préparation et vente de calendriers pour récupérer des fonds qui vont permettre d’acheter du matériel scolaire et des livres pour la toute nouvelle bibliothèque de l’école malienne, rencontre avec un auteur de jeunesse spécialiste de l’Afrique et avec une carnettiste, rédaction d’articles pour le site Internet du collège et de l’association partenaire, mise en forme de panneaux pour une exposition et d’un livre interactif didapage sur l’histoire du Mali, … Ces actions se superposent à un échange enrichissant de courriers entre les deux établissements, chaque élève ayant un correspondant attitré. Et si c’était ça l’égalité et la solidarité, l’ouverture à l’Autre ?

2 liens pour en savoir plus :

2 réponses

  1. Bonjour,

    Ayant eu connaissance de votre projet par une amie, je suis donc allée lire le résumé de votre action et découvrir ce qu’une équipe de profs motivés et « engagés »pouvaient ouvrir comme portes et fenêtres sur le monde et y entrainer les élèves!Réjouissant et encourageant!
    Je suis photographe-carnettiste sur Toulouse et participe parfois aussi à ma juste mesure à des projets pédagogiques menés par des enseignants et apporte un peu de mon énergie pour partager mes savoirs faire artistiques.Petit clin d’oeil donc, à ceux et celles qui, près de chez moi, auraient envie d’une intervention artistique pour accompagner leurs projets pédagogiques!!!Belle continuation sur la route de l’ouverture au(x) monde(s).
    Gaëlle GIORDAN

  2. Magnifique projet, autant par les valeurs sous-tendues et concrétisées que par l’effort d’implication qu’il suppose. Des heures de réunions autour d’un projet que l’on pilote, aidé par une association solide, c’est autre chose en terme de dynamisme et de satisfaction personnelle que la séance « de base » évoquée au début. Votre projet m’a rappelé celui d’un ami, professeur au Lycée japonais de Saint-Cyr (en Touraine) et qui avait organisé plusieurs concert de sa troupe de taïko (tambours nippons) pour recueillir des fonds destinés à développer une école de Koussanar au Sénégal, de la même façon, il s’était appuyé sur une association locale. Avec les moyens importants dont disposait cet établissement, plusieurs voyages d’élèves ont été organisés, permettant un réel échange et une compréhension d’une « autre réalité » que celle de jeunes japonais fortunés vivant en France.
    Bien cordialement

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