11 novembre 1920: centenaire du soldat inconnu

 

 

 

 

 

Il y a 100 ans, le 11 novembre 1920, le Soldat inconnu était conduit à l’Arc de Triomphe. Symbolisant l’ensemble des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, sa tombe est devenue l’un des hauts lieux de la mémoire nationale. Mais comment a-t-il été choisi ?

Il y a un siècle jour pour jour, c’est par ces mots que le journal « le Matin » relate l’arrivée du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, le 11 novembre 1920. Dans les rues de Paris, une « foule immense » a accompagné le transport de celui qui a été choisi pour devenir le symbole de tous les Morts pour la France de la Grande guerre, mais le chemin a été long jusqu’à cet aboutissement.
Un jeune soldat, Auguste Thin, ancien combattant du 132e régiment d’infanterie, est choisi pour désigner celui qui sera le soldat inconnu. Face aux huit cercueils, à la veille du 11 novembre, il additionne les trois chiffres de son régiment et obtient le nombre six. « Il a fait un tour d’honneur, pour saluer les morts, et au second tour, il s’est arrêté devant le sixième cercueil sur lequel il a posé le bouquet de fleurs que lui avait donné André Maginot, le ministre des Pensions », décrit Jean-Yves Le Naour. La dépouille est chargée à bord d’un train spécial pour Paris. Le lendemain, le cercueil du Soldat inconnu traverse la capitale jusqu’à l’Arc de triomphe en passant par le Panthéon. Il faudra toutefois attendre le 28 janvier 1921 pour qu’il y soit inhumé, son caveau n’étant pas encore prêt.

« Il rassemble toujours »

Dans une France éplorée qui a perdu 1,4 million de ses fils et qui compte 250 000 disparus, cette sépulture devient une tombe de substitution, comme le rappelle l’historien : « C’est le fils de toutes les mères qui n’ont pas retrouvé leur enfant. Ces endeuillées ont besoin d’un lieu pour fixer le trépas, pour déposer des fleurs ou se recueillir. Le soldat inconnu répond aussi à ce besoin ». Preuve de son importance, l’idée d’une tombe d’un soldat inconnu a depuis été repris par une trentaine de pays dont les États-Unis, la Belgique, la Roumanie, la Pologne ou encore le Canada.

Cent ans après, les bouquets des familles françaises ont été remplacés par les gerbes plus officielles des associations qui se relaient chaque soir lors du ravivage de la flamme au pied de l’Arc de triomphe ou par celles des politiques qui s’y recueillent lors des cérémonies commémoratives. « Le soldat inconnu représente aujourd’hui tous les conflits. Il est la grande tombe devant laquelle le président s’incline chaque année en mémoire de tous les morts », constate Jean-Yves Le Naour. En un siècle, ce symbole patriotique a évolué, mais il reste l’un des ciments de la nation française, selon l’historien : « C’est une tombe qui rassemble toujours. C’est à ce prix que le soldat inconnu continue à survivre et à nous parler. Il est ce que la France est et le restera tant qu’elle existera. Le jour, où elle n’aura plus de sens, il n’en aura plus non plus ».

source France24 11/11/2020

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