Il y a 100 ans, le 11 novembre 1920, le Soldat inconnu était conduit à l’Arc de Triomphe. Symbolisant l’ensemble des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, sa tombe est devenue l’un des hauts lieux de la mémoire nationale. Mais comment a-t-il été choisi ?
« Il rassemble toujours »
Dans une France éplorée qui a perdu 1,4 million de ses fils et qui compte 250 000 disparus, cette sépulture devient une tombe de substitution, comme le rappelle l’historien : « C’est le fils de toutes les mères qui n’ont pas retrouvé leur enfant. Ces endeuillées ont besoin d’un lieu pour fixer le trépas, pour déposer des fleurs ou se recueillir. Le soldat inconnu répond aussi à ce besoin ». Preuve de son importance, l’idée d’une tombe d’un soldat inconnu a depuis été repris par une trentaine de pays dont les États-Unis, la Belgique, la Roumanie, la Pologne ou encore le Canada.
Cent ans après, les bouquets des familles françaises ont été remplacés par les gerbes plus officielles des associations qui se relaient chaque soir lors du ravivage de la flamme au pied de l’Arc de triomphe ou par celles des politiques qui s’y recueillent lors des cérémonies commémoratives. « Le soldat inconnu représente aujourd’hui tous les conflits. Il est la grande tombe devant laquelle le président s’incline chaque année en mémoire de tous les morts », constate Jean-Yves Le Naour. En un siècle, ce symbole patriotique a évolué, mais il reste l’un des ciments de la nation française, selon l’historien : « C’est une tombe qui rassemble toujours. C’est à ce prix que le soldat inconnu continue à survivre et à nous parler. Il est ce que la France est et le restera tant qu’elle existera. Le jour, où elle n’aura plus de sens, il n’en aura plus non plus ».
source France24 11/11/2020
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