Enfants du Monde: Syrie, 10 ans de guerre

Dix ans de guerre en Syrie

Dix ans de guerre en Syrie : pourquoi retient-on la date du 15 mars comme point de départ ?

Ce lundi 15 mars 2021 marquait le dixième anniversaire du début du soulèvement populaire en Syrie, lorsqu’une quinzaine d’adolescents ont été torturés après avoir peint des graffitis contre le régime de Bachar al-Assad. Dix ans plus tard, la guerre a causé la mort de plus de 388.000 personnes.

Les enfants de Syrie

La mise en oeuvre des droits des enfants en Syrie

Avant le début de la guerre civile du pays en mars 2011, la Syrie était un pays aux revenus moyens qui était capable de subvenir aux besoins de ses habitants. Mais la crise Syrienne a laissé plus de 470 000 morts derrière elle (Syrian Center for Policy Research, 2016), dont 12 000 enfants, et plus de 7 600 000 personnes déplacées dans le pays. L’UNICEF estime que 8, 4 millions d’enfants sont affectés par le conflit, soit en Syrie, soit en tant que réfugiés. De plus, six millions d’enfants syriens seraient en besoin d’aide humanitaire, et plus de 2 millions d’entre eux n’y auraient pas accès parce qu’ils vivent dans des zones difficiles d’accès ou dans des zones assiégées.

L’EDUCATION

Avant la guerre civile, la Syrie avait un système éducatif fort, avec un effectif de presque 100% à l’école primaire, et de 70% à l’école secondaire. Selon un recensement en 2004, le taux d’alphabétisation syrien était de 79.6%. 86% d’entre eux étaient des hommes et 73.6% étaient des femmes. En 2002, l’éducation était gratuite et obligatoire en primaire. En 2016, l’UNICEF rapporte que 2,1 millions d’enfants en Syrie et 700 000 enfants Syriens réfugiés n’ont pas accès à l’éducation. Parmi les enfants syriens réfugiés en Jordanie, en 2016, plus de 80 000 n’étaient pas scolarisés (Human Rights Watch).

Des destructions délibérées des équipements scolaires font partie des caractéristiques de longue date des conflits armés. Les écoles peuvent être considérées comme une incarnation de l’autorité de l’Etat; par conséquent, elles sont considérées comme des cibles militaires légitimes par les acteurs non-étatiques. La Syrie a été lourdement affectée par des attaques basées sur l’éducation, incluant des attaques sur les étudiants, les professeurs (meurtres et enlèvements) et les bâtiments. Depuis le début du conflit, plus d’un-quart des écoles Syriennes ont été endommagées, détruites, ou sont devenues des camps de personnes déplacées internes. De telles attaques ciblées ont un impact profond sur les enfants et sur l’éducation. Une attaque isolée peut en elle-même déboucher sur des fermetures d’écoles et des déplacements de populations.Les professeurs fuient aussi la guerre. De plus, même lorsque les écoles restent ouvertes, les enfants ont parfois peur de se rendre à l’école, redoutant les attaques, les enlèvements ou d’autres menaces. Parmi les 1 500 cas de graves violations des droits de l’enfant en Syrie recensées par l’UNICEF en 2015, un tiers concernent des enfants qui ont été tués pendant qu’ils étaient à l’école ou lorsqu’ils s’y rendaient ou en revenaient. La violence et le traumatisme de la guerre affecte aussi la capacité des enfants à apprendre.

Sans une fin de conflit en ligne de mire, certaines peurs vont être transmises par le conflit à la “génération perdue” d’enfants qui vont manquer de réponses à leurs besoins fondamentaux et ne vont plus être capables d’avoir accès à l’éducation.

PAUVRETE ET TRAVAIL DES ENFANTS

L’UNICEF estime qu’environ 7 millions d’enfants syriens vivent dans la pauvreté. Selon la loi interne syrienne, il est illégal d’employer des mineurs avant qu’ils aient acquis leur éducation basique complète ou qu’ils aient atteint l’âge de 15 ans — quelle que soit la condition atteinte en premier. Le travail des enfants était un problème avant la guerre en Syrie, mais la crise humanitaire qui a suivi a exacerbé le problème. Que ce soit en Syrie ou dans les pays voisins, les enfants sont à présent forcés de travailler dans des conditions qui sont mentalement, physiquement et socialement dangereuses.

En Syrie, les enfants peuvent être envoyés loin de leurs familles dans d’autres parties du pays ou dans des pays voisins pour recevoir des revenus, éviter d’être recrutés par des groupes armés, ou éviter d’être blessés dans le conflit. Les familles qui luttent pour leurs besoins vitaux sont souvent forcées d’envoyer leurs enfants au travail, de marier leurs filles jeunes, ou d’autoriser leurs enfants à être recrutés par des groupes armés. Les enfants travaillent dans l’agriculture, la charpente, dans les restaurants, sont vendeurs dans la rue, lavent des voitures, collectent les poubelles, ou encore mendient.
En Syrie, au centre du conflit, les enfants (en particulier les garçons) sont aussi recrutés comme soldats par toutes les parties du conflit souvent sans l’accord des parents, et la moitié d’entre eux ont moins de 15 ans. Ces enfants participent directement aux combats et peuvent être utilisés pour tuer, ou bien sont assignés à des postes qui mettent leur vie en danger.

Pour ce qui est des enfants réfugiés, la situation est également urgente. En 2015, d’après l’ONU, 70% des réfugiés syriens au Liban vivent en-dessous du seuil de pauvreté. En 2016, en Jordanie, 90% des réfugiés vivent en-dessous du seuil national de pauvreté, et 67% des familles sont endettées (UNHCR). Dès lors que les réfugiés adultes sont dans l’impossibilité de faire partie du marché du travail légal dans les pays voisins, ils sont obligés de joindre le marché illégal en prenant le risque d’être emprisonnés, pénalisés ou encore renvoyés en Syrie. Dans une telle situation désespérée, ils sont obligés de se tourner vers l’aide de leurs propres enfants. Il est difficile d’estimer le nombre d’enfants syriens réfugiés qui travaillent, car les familles et les employeurs cachent ce problème par peur des conséquences, mais un rapport de l’UNICEF et de Save the Children dénombre qu’en 2015, entre 13 et 34% des enfants entre 7 et 17 ans travaillent dans le camp de réfugiés Za’atari en Jordanie.

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Enfants de Syrie

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