Poésie
Le marchand de journaux
Le petit marchand de journaux du métro Bonne Nouvelle
crie tous les soirs au coin de son boulevard des titres sensationnels.
Demandez les bonnes nouvelles !
On a signé la paix universelle.
La concierge du vingt-et-un est guérie de son tour de rein.
Tous les salaires sont augmentés.
Tous les impôts sont diminués.
A Châtenay le petit Jean vient de percer sa première dent.
A Lima pendant ce temps-là, José faisait ses premiers pas.
A Pékin le jeune Lao a écrit son nom au pinceau.
Eulétérien à Bamako a su rassembler seul tout le troupeau.
Petit berger deviendra grand. On lui en donnera le temps.
A Leningrad à Compostelle
à Tananarive à Ceylan
on annonce que la vie est belle
que tout le monde mange à sa faim
qu’il y a assez de tout pour chacun
assez de riz assez de pain
assez de soleil et d’espace.
Demandez les bonnes nouvelles des amis de toutes les races
qui parlent toutes les langues de l’arc-en-ciel.
Chez eux chez nous la vie est douce.
Il y a des maisons pour tous
du gazon de l’eau de la mousse
des squares des jardins fleuris.
En Europe en Océanie
en Afrique en Asie
aux deux pôles ou en Amérique
on plante des arbres à musique
des arbres où les oiseaux sont heureux
et tout le monde chante avec eux.
On annonce de Paris de Berlin de Moscou
on annonce d’ici d’ailleurs de partout
qu’il fait bon vivre que le monde va bien
et qu’il fera encore plus beau demain.
Quand je suis un peu triste
quand on me dit que tout va mal
je vais acheter mon journal
au petit marchand optimiste
et quand je suis mélancolique
j’écoute les arbres à musique.
Jacques Charpentreau
Pour tout dire
Il y a des mots pour tout dire
La mer le bruit le vent la pluie
Le jour le soir le temps la nuit
Le soleil le ciel le sourire
Il y a des mots qu’on répète
L’eau le lait l’orange le pain
La soif la faim les yeux la main
L’amour la joie le jeu la fête
Il y a des mots pour apprendre
A lire à compter à écrire
Un deux trois marche tourne vire
Des mots pour se faire comprendre
Il y a des mots pour rêver
Myosotis lobélie narcisse
Muscade rumeur précipice
Volute astrolabe névé
Mais il y a des mots qui chantent
Qui s’appellent qui se répondent
Les mots les plus libres du monde
Des mots qu’on trouve qu’on invente
Pour tout dire tout répéter
Apprendre comprendre rêver
On les trouve dans les poèmes
Ce sont surtout ces mots que j’aime
Jacques Charpentreau
Les douze mois |
Voici les douze mois, Ils marchent trois à trois ! Avec son chapeau blanc de neige, Janvier mène le cortège. Et février sur le même rang, A honte d’être si peu grand. A ses côtés, c’est mars, fantasque, Le nez mouillé par la bourrasque.Voici les douze mois, Ils marchent trois à trois !Admirez avril qui s’avance, Son bonnet de fleurs se balance. Mai, joyeux, lui donne le bras, Vêtu de rose et de lilas, Et juin, les tempes vermeilles A des cerises aux oreilles.Voici les douze mois, Ils marchent trois à trois ! Sur le chemin sec, juillet trotte, Voici les douze mois, Octobre porte sur la tête Salut les douze mois |
Joujoux
Ils regardent les pauvres gosses,
Le polichinelle à deux bosses
Qui coûte cher,
Les poupons en chaussons de laine,
Les bébés dont la porcelaine
Paraît en chair.
Ils comptent les ballons, les balles ;
Par un clown jouant des cymbales
Très étonnés,
Et ce sont des heures d’extase
Devant cette vitre où s’écrase
Leur petit nez
Ils en ont oublié qu’il gèle
Ils ne battent plus la semelle,
Mais quelquefois,
Leur souffle ayant terni la glace,
Pour mieux voir, ils essuient la place
Avec leurs doigts.
Edmond Rostand
Polichinelle, Pulcinella en italien, est un personnage type de la commedia dell’arte, originaire du théâtre napolitain proche d’Arlequin.
Il représente le plus souvent un valet d’origine paysanne, rusé, grossier, simple, disgracieux, spirituel et gourmand. Vêtu de blanc, il est caractérisé par son fameux maschera (masque) avec son nez en bec de corbin, sa bosse, son gros ventre et son parler imitant le cri des oiseaux.
14/18, la folie meurtrière
Par un beau jour d’été
Sous un ciel bleu d’azur
Le clairon a sonné
Pour la grande aventure
Ils partirent faire la guerre
Au nom de la patrie
Ils étaient jeunes et fiers
Et la fleur au fusil
14 18
C’était la grande guerre
14 18
Le début de l’enfer
Mais du chemin des dames
Au fort de Douaumont
Ils ont perdu leur âme
Sous le feu des canons
Avec la peur au ventre
Ils chantaient la Mad’lon
En plein mois de décembre
Quand ils montaient au front
Ils tombaient un à un
Fauchés par la mitraille
De la Marne à Verdun
Au cœur de la bataille
Partout des trous de bombes
Partout des trous d’obus
Comme la fin du monde
Qui leur tombait dessus
14 18 c’était la grande guerre
14 18 ils ont vécu l’enfer
14 18 c’était la grande guerre
14 18 la folie meurtrière
Ils ont pleuré de joie
Le jour de l’armistice
Quand enfin arriva
La fin de leur supplice
Après un grand silence
Les cloches de la paix
Dans le ciel de France
Se mirent à sonner
14 18 c’était la grande guerre
C’était la « der des der »
Mais cette grande guerre
N’était pas la dernière
Jacques-Hubert Frougier
[youtube]https://youtu.be/ATOGzgAcFOw[/youtube]
Le lion et le rat
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La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf
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[youtube]https://youtu.be/lspWvtH0Qsc[/youtube]
le loup et l’agneau
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Le rat de ville et le rat des champs
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La cigale et la fourmi
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