poésie : les bêtes noires ont bon dos d’Alain Serres
Il était un scarabée doré à tête noire
que toute la forêt avait pris pour bête noire.
Chaque fois qu’il manquait une marche à un escalier
c’était évidemment la faute aux dents du scarabée.
Chaque fois que le mauvais temps tempêtait,
le coupable à châtier, c’était encore lui, le scarabée.
Cela, tous les enfants, tous les animaux
et les enfants des enfants de tous les animaux se l’étaient répété.
Ils avaient juré de le chanter bien haut et à perpétuité
sur tous les toits, sur toutes les radios,
même celle des oies, des ânes ou des corbeaux.
Alors, à l’aube d’une aurore,
le scarabée quitta cette injuste forêt et son triste sort,
suivant les traces d’un avion qui filait vers Oulan-Bator.
Depuis, règne en ces lieux inhospitaliers,
une terrible obscurité.
Elle ne soulève jamais ses ailes.
C’était en effet le dos du scarabée
qui éclairait cette forêt en y reflétant la petite lumière du ciel.
Il faut savoir se méfier des chansons que l’on répète sans y songer,
il y a parfois plus noir que la plus noire des bêtes noires.
Voici les illustrations choisies par le jury de la semaine. Bravo aux dessinateurs !!
Prix spécial de la maîtresse :
Quelques questions de compréhension ici ! Vos scores en commentaires…
Trop beaux
Merci les membres du jury.
Je trouve que la poésie
estet super est aussi les dessins.