Nouveautés et adaptations

C’est ma première chronique, waouh ! Aucune expérience beaucoup de peur je redeviens élève… 😉 (Eh ben, si on m’avait dit ça un jour !)

Ne me jugez pas trop vite ni trop sévèrement, c’est ma première.

Nous avons tous eu des premières. Et en ce moment c’est de plus en plus souvent ne trouvez-vous pas ?

Mon parcours professionnel m’a amenée dans un établissement agricole spécialisé dans les métiers de la forêt et du bois. Travailler dans ce type d’établissement offre un cadre rural privilégié, surtout en cette période. Mais, comme vous vous en doutez, cela n’empêche en rien mes élèves d’être touchés comme les vôtres par la crise actuelle : problèmes informatiques, pas d’aide à la maison, difficultés scolaires, décrochages…

De plus, nous autres, enseignants en établissements agricoles dépendons habituellement du Ministère de l’Agriculture mais pas en ce moment. Nous sommes aujourd’hui contraints de suivre les directives du ministre de l’Éducation nationale, d’un ministre qui ne connaît pas nos différences, nos spécificités.

D’accord, nous avons pris l’habitude de nous adapter, mais là nous devons fournir beaucoup d’efforts supplémentaires, notamment pour préserver le travail en collectif, si cher à l’école agricole et maintenir une cohésion dans le groupe classe.

Sauver le collectif

L’autre jour, en classe de première, à la suite d’un travail en éducation civique portant sur le thème « fondement et fragilité du lien social » (terriblement d’actualité), les élèves ont voulu montrer que, non, le collectif n’était pas mort (et l’optimisme non plus).

Après les avoir laissés discuter ensemble sur le sujet, je leur ai fait écouter des extraits d’une conférence menée par un optimiste professionnel.

En sont ressorties 3 idées que l’on peut suivre pour maintenir un climat positif en classe et de bons rapports entre les élèves :

Pour mettre ces idées en application de manière originale, les élèves ont souhaité créer un groupe d’entraide sur Internet avec pour maître-mot : la positivité.

Mais peu de temps après, face à une autre classe, l’ambiance n’est pas de tout la même. Ils n’ont pas envie de travailler.

Que vous arrive-t-il ?

« Madame, on en a marre. »

De quoi ?

« On ne peut plus rien faire à l’internat, on ne peut plus jouer, faire du foot, du basket. »

« En plus chez nous c’est pareil on ne peut plus aller voir nos copains. »

« Madame, on va payer toute notre vie ? »

« Madame, c’est quoi notre avenir ? ».

J’ai reçu une avalanche de plaintes, de récriminations… un trop plein (même pour l’optimiste que je suis).

Finalement, mon heure étant déjà bien entamée, et à défaut de réponses à leur fournir, je leur ai proposé que l’on s’aère un peu et de nous promener dans le jardin médiéval de l’école. Tous ensemble.

« Madame, mais votre cours, alors ? »

Je vous offre un moment de liberté, profitez-en.

« Merci, madame ! »

 

Une chronique de Ludivine Desfrennes

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