« N’aie pas peur si je t’enlace » de Fulvio Ervas

autisme ervasUn voyage de trente-huit mille kilomètres, qui commencera par la traversée des Etats-Unis en Harley Davidson. C’est cela que Franco Antonello souhaite pour le dix-huitième anniversaire de son fils, diagnostiqué autiste à l’âge de trois ans. Andrea est un ouragan imprévisible. Lorsqu’il marche, c’est sur la pointe des pieds. Les objets, il les aime rangés dans un ordre méticuleux. Quand il veut savoir qui il a en face de lui, il l’enlace afin de sentir ce que l’autre a dans le ventre et pour cette raison ses parents ont inscrit sur ses T-shirts : N’aie pas peur si je t’enlace. Pourtant ce voyage se fera, à travers les Etats-Unis et jusqu’en Amérique latine, mille fois plus inattendu que prévu.

Un road movie à travers des Amériques très différentes, auréolé par cet amour partagé entre père et fils. Découverte de nouveaux décors mais aussi découverte de soi-même. Franco va au contact de la souffrance de son fils Antonello mais loin de plomber l’ambiance, il choisit toujours de laisser son fils décider pour eux deux, de laisser sa part au hasard avec un optimisme invincible. A lire pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’autisme, les autistes et leur capacité à déplacer des montagnes…

Mariannick, doc.

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

kinderzimmerAu printemps 1944, Mila entre au camp de concentration de Ravensbrück. Elle est plongée alors dans un monde infernal où l’horreur prend toutes les formes : le froid, la maladie, les expériences médicales, la faim, les poux, les coups. Et cette horreur pénètre par tous les sens : les yeux, les oreilles, le nez,… Mais, dans cette horreur absolue, il reste encore la vie, l’amitié, l’amour, l’attention quotidienne aux autres. Comme Mila ou Teresa, chacun décide de vivre ou non.  Pour Mila, enceinte, le risque de vivre est encore plus grand, mais plus miraculeux encore, le risque d’aimer un enfant qui est voué à la mort, le risque d’aimer l’enfant d’une autre. Jusqu’au bout, l’on se demande si cette opiniâtreté à défier la mort sera gagnante.

C’est un livre grave, bouleversant qui rappelle l’existence, souvent ignorée, d’une « kinderzimmer » , une pièce dévolue aux nourrissons dans un camp de la mort.

En rappel, le très beau livre de Béatrice de Toulouse-Lautrec « J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » où elle témoigne de son internement dans ce camp.

Deux livres à lire absolument !

Mariannick, doc.

« Cher cousin caché… » de Dominique Brisson

cher cousinAlors qu’il est en vacances dans le chalet familial, Emile Hadrien trouve, dans sa doudoune de ski, le forfait d’une certaine Mathilde Hadrien, née la même année que lui, « une cousine cachée ». Fâchés de longue date, les parents des deux enfants viennent en effet à tour de rôle dans le chalet familial en prenant soin de s’éviter. Mais Emile ne veut pas en rester là et décide de contacter sa cousine en glissant dans sa doudoune un pli « confidentiel-secret ». C’est le début d’un véritable jeu de piste à l’intérieur du chalet…

 

Roman épistolaire qui l’on parcourt avec plaisir. Emile et Mathilde nous font aller de surprise en surprise jusqu’au bon tour qu’ils s’apprêtent à jouer à leurs parents respectifs.

Mariannick, doc.

« La fille qui n’aimait pas les fins » de Yaël Hassan et Matt7ieu Radenac

Maya est une adolescence comme les autres à la différence qu’elle est plutôt solitaire et qu’elle a une passion effrénée pour les livres. Autre papetite fille finrticularité : elle ne lit jamais les livres jusqu’à la fin.

Sa rencontre à la médiathèque avec un vieil  homme va tout changer : sa vision de ceux qui l’entourent, son regard sur son père décédé brutalement, ses aspirations pour l’avenir…

Peu à peu, ce vieil homme va la mettre sur le chemin de la compréhension. Lettres et courriels vont les rapprocher l’un de l’autre naturellement, leur permettant d’accepter le passé et d’entrevoir un avenir plus serein et, pour Maya spécialement, d’oser aller jusqu’au bout de l’histoire…

Roman épistolaire qui se lit avec plaisir. On suit tranquillement le cheminement de Maya jusqu’au dénouement. A conseiller à tous ceux qui, un jour, ont eu maille à partir avec leur propre histoire…

Mariannick, doc.

« Eux sur la photo » d’Hélène Gestern

eux sur photo

 

De sa mère morte alors qu’elle avait trois ans, Hélène ne connaît pas grand chose. Tous ceux qui l’entouraient semblent avoir voulu étouffer leurs souvenirs. Une seule photo va attirer Hélène. Elle va faire une annonce dans un journal pour essayer de comprendre une première énigme : qui est en compagnie de sa mère ?

Cette annonce, lancée comme une bouteille à la mer, va être suivie d’une longue correspondance avec Stéphane, un scientifique, qui a reconnu son père sur la photo. Alors, peu à peu, de photo en photo, les  secrets vont se dévoiler, et permettre peut-être à ces deux êtres de se reconstruire et de se trouver…

Une belle histoire d’amour s’engage entre les lignes des lettres et courriels…

Mariannick, doc.

« Les Contes de crimes » de Pierre Dubois

Dans ces contes-là, on ne trouve pas de gentils personnages. Dans ces contes-là, tout ne se termine pas bien : « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ! ». Non cela peut se terminer même très très mal. Pierre Dubois revisitent les contes traditionnels et en fait des produits « à la mode d’aujourd’hui ». Il les transforme en thrillers haletants, où l’horreur se présente soudain au détour des pages. Du sang bien rouge, des cris, des larmes … Un humour noir, parfois très noir. Et pourtant, c’est un livre à dévorer tout cru !

Mariannick, doc.

« L’Assassin à la pomme verte » de Christophe Carlier

assassinUn assassinat : celui d’un industriel italien dragueur impénitent. Un décor : « Le Paradise », un grand palace parisien. Trois personnages : Craig, un universitaire anglais enseignant la littérature française aux Etats-Unis, Elena, une belle Italienne en voyage d’affaires à Paris et Sébastien, un modeste groom de l’hôtel. Un huis-clos à trois voix. Ce que les personnages ont en commun : le regard acéré et curieux sur les personnes qui les entourent, une passion pour enquêter à l’instar des héros d’Agatha Christie.

Dans ce monde aseptisé, peu à peu les personnages se découvrent, mais jamais complètement. Reste toujours le mystère.

Jusqu’au bout du roman, Christophe Carlier nous fait voyager dans la pensée de ces trois personnages. Nous restons toujours dans l’attente d’une surprise, d’un retournement de situation et pour cela, nous sommes comblés.

Mariannick, doc.

« La Liste de mes envies » de Grégoire Delacourt

Jeune fille, Jocelyne rêvait de mode et de prince charmant. Mais la vie est passée par là, et à 47 ans, la mercière d’Arras doit se contenter d’un mari indifférent et d’un blog sur la dentelle. Quand un heureux concours de circonstances lui offre le gros lot du loto, Jocelyne réalise qu’elle a de quoi réaliser tout ses désirs. Grisée par cette perspective, elle décide de prendre son temps avant d’en parler à ses proches et en attendant, fait la liste de tout ce qu’elle pourrait s’offrir, achats utiles ou folies inconsidérées …

J’ai lu ce livre d’un trait. J’ai tout de suite eu de la sympathie pour ce personnage de femme à un tournant de sa vie. Le roman traite aussi des rapports entre l’amitié, l’amour, l’argent, le bonheur. Jocelyne, l’héroïne, est désorientée devant sa « chance ».  Elle a gagné à l’Euromillion.  Elle craint le changement, elle qui a dû reconstruire sa vie, sa relation de couple, lentement, douloureusement. Alors, elle dresse la petite liste de ses envies avant que son avenir ne bascule…

Mariannick, doc.

« La Patiente » de Jean-Philippe Mégnin

C’est l’histoire d’une femme qui ne dit rien. Et d’un homme qui tente de la comprendre. D’elle il sait très peu, elle sait tout de lui.
Quand enfin elle va se livrer, il le regrettera, mais il sera trop tard. C’est elle qui mène le jeu.
Après l’histoire d’un transfert amoureux en montagne pour son premier roman, voici celle d’un trio amoureux entre Paris et la Bretagne.

Deux personnages qui se croisent : Vincent le gynécologue et Camille, sa patiente qu’il n’a jamais vue mais qui semble savoir tout de lui. Leur lien : David. Pas de cri, pas de saute d’humeur dans ce roman. Camille à l’air si forte, si calme, s’impose dans l’univers de Vincent. Quelques mots d’elle suffisent pour déclencher le cataclysme dans la vie rangée et sereine de Vincent. Un secret lourd plane…

Alors, pour le connaître, on ne lâche plus le livre, on le dévore jusqu’au dernier mot…

Mariannick, doc.

« Pour seul cortège » de Laurent Gaudé

cortègeEn plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.
Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille.
Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau auprès de l’homme qui a vaincu son père…

 On retrouve dans ce livre de Laurent Gaudé, le même souffle épique que dans « La Mort du Roi Tsongor ». On y retrouve aussi les mêmes thèmes : la mort, la tragédie.
Chevauchées héroïques, cortèges somptueux, mis en voix, la voix d’Alexandre ou de ses fidèles à laquelle répond celle de Dryptéis, femme de son ami décédé Héphaiston et fille de son ennemi Darius.
C’est avant tout la voix d’une mère, prête à tout pour sauver son fils d’une fin tragique, jusqu’à se faire oublier de lui.
 Ceux qui aiment la tragédie antique s’y retrouveront et suivront le cortège jusqu’à l’Apocalypse. Pour les autres, il suffit de se laisser emporter par le style de Laurent Gaudé loin, très loin dans l’espace et le temps à la suite d’Alexandre Le Grand.
Mariannick, doc.