« L’Assassin à la pomme verte » de Christophe Carlier

assassinUn assassinat : celui d’un industriel italien dragueur impénitent. Un décor : « Le Paradise », un grand palace parisien. Trois personnages : Craig, un universitaire anglais enseignant la littérature française aux Etats-Unis, Elena, une belle Italienne en voyage d’affaires à Paris et Sébastien, un modeste groom de l’hôtel. Un huis-clos à trois voix. Ce que les personnages ont en commun : le regard acéré et curieux sur les personnes qui les entourent, une passion pour enquêter à l’instar des héros d’Agatha Christie.

Dans ce monde aseptisé, peu à peu les personnages se découvrent, mais jamais complètement. Reste toujours le mystère.

Jusqu’au bout du roman, Christophe Carlier nous fait voyager dans la pensée de ces trois personnages. Nous restons toujours dans l’attente d’une surprise, d’un retournement de situation et pour cela, nous sommes comblés.

Mariannick, doc.

« Certaines n’avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka

Elles avaient entre 13 et 20 ans, étaient presque toutes vierges, se trouvaient sur un bateau qui les amène vers les États-Unis, la plupart rêvent encore. Elles vont rejoindre le mari qu’on leur a imposé dont elles ne connaissent que les lettres et quelques photos. A l’arrivée, la réalité est très loin de leurs rêves.Ces jeunes Japonaises subiront une double peine : celle des femmes attachées à un labeur pénible et à des maris pas toujours compréhensifs ; elles subiront aussi l’indifférence des Américains, l’éloignement de leurs enfants qui ne partagent pas la même culture, puis l’humiliation et le rejet des Blancs et enfin l’angoisse des enlèvements à l’entrée en guerre des Américains contre leur pays.À la façon d’un choeur antique, fort de leurs multiples voix, elles racontent leurs vies. Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre, et l’oubli.

Le talent de Julie Otsuka vient de son écriture poétique, incantatoire qui arrive à nous transporter en mille lieux dans cette Amérique du début du XXè siècle. Son mérite est aussi de faire remonter de l’oubli la tragédie vécue par des milliers de femmes. Ce livre mérite complètement le Prix Femina 2012. A lire absolument ! L’an dernier, j’ai lu un autre livre sur la triste condition de ces immigrés Japonais du début du siècle mais au Brésil cette fois.

« Des grains en or » d’Isabelle Peltier-Mignot.

Mariannick, doc.