« La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux » de Sabine Panet et Pauline Penot

teteAprès le « Le coeur n’est pas un genou que l’on peut plier »,  nous retrouvons les femmes de la famille Bocoum.

De retour du Sénégal à Villepinte en banlieue parisienne, les filles de la famille Bocoum poursuivent leur chemin entre traditions et émancipation, entre préjugés et liberté. Dado, l’aînée, scientifique reconnue, est amoureuse mais elle devra affronter de potentiels beaux-parents racistes; Awa, la cadette découvre lors d’un examen médical qu’elle est excisée. Pourquoi une telle pratique ? Pourquoi ne s’en souvient-elle pas ? Pourquoi n’en a-t-elle jamais parlé avec sa mère, Aminata ? Comment protéger ses petites soeurs ? Ernestine se lance dans les castings et en découvrent bien vite les limites…mais sans compter sur sa détermination et la fraîcheur de son humour. Enfin, du chaos à l’apaisement, la visite de la grand-mère Nawdé ne passera pas inaperçue…

Ni jugement ni voyeurisme ni fatalisme mais de l’intelligence, de l’humour sur fond de réconciliation. Une lecture épanouissante qui rend heureux. 

« En attendant Bojangles » de Olivier Bourdeaut

bojanglesOù comment l’amour fou peut conduire à partager la folie en famille.

Le récit à deux voix, du père, d’un côté,  du fils, de l’autre, évoque l’excentricité puis le basculement vers la folie de la femme, de la mère, de la femme-enfant que chacun aime sans conditions. Le drame est à fleur de texte autant que la chanson « Bojangles » de Nina Simone.

Un premier roman déjà largement salué par la critique, un coup de coeur de vos documentalistes. 

Citation

« Et c’est sur ce « peut-être » que  tous les jours nous dansions et faisions la fête ».

Autour de l’amour fou et de la folie

« L’Ecume des jours » de Boris Vian  LYCEE

« Le horla » de Guy de Maupassant COLLEGE

« Amok » de Stefan Zweig LYCEE

 « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan LYCEE

Sur le blog autour de la musique

« Bluebird » de Tristan Koegel LYCEE

« Léonore » de Frédérique Niobey

leonoreDepuis la disparition de leur mère, Gabi, lycéenne, vit avec son frère et l’amie de celui-ci. Ninou, la grand-mère, veille à quelques rues de distance. Gabi découvre bientôt qu’elle est enceinte, d’un inconnu. Elle décide de garder l’enfant, une petite fille qu’elle prénomme Léonore.

Ici pas de jugement. On est au coeur de cette « maternité surprise » de Gabi, lycéenne et tous les changements qui s’opèrent non seulement dans son corps mais dans son âme. Léonore n’est pas encore là qu’elle communique avec sa maman. Un beau roman sur l’aventure d’une grossesse pleine d’espoir à venir.

Mariannick, doc.

« La femme de l’Allemand » de Marie Sizun

femme allemandFanny est une mère célibataire, Marion une petite fille aimante. Tout pourrait être normal mais une ombre rôde, une dissonance s’installe qui fausse leur relation. La petite fille est alertée, par instinct : la voix de sa mère un ton trop haut, ses emportements inexplicables, ses silences terribles, où plus rien ne semble la rattacher au réel. L’enfant sent le monde vaciller. Elle ne comprend pas pourquoi sa mère n’est pas comme celles de ses amies d’école, différente, si fragile, si fantasque. Si oublieuse lorsque Marion lui pose des questions sur son père qu’elle ne connaît pas, cet Allemand dont on sait bien peu de choses.

Puis Marion comprend : Fanny est « maniaco-dépressive ». Les rôles s’inversent alors. Adolescente, Marion endosse cette raison qui doucement quitte sa mère. Elle la protège, la couvre en taisant ses excès. Elle peut tout endurer. Tout plutôt que ces séjours à l’hôpital, qui les séparent. Mais il faut davantage que l’amour fou d’une petite fille pour terrasser la folie.

Ce n’est pas Marion qui raconte, c’est quelqu’un d’autre qui lui parle. Il la voit évoluer, de la petite fille au regard ébloui par sa mère à l’adolescente méfiante qui finit par rejeter sa mère pour mieux se protéger. Roman touchant qui n’accuse personne mais qui nous conduit à comprendre ce que la maniaco-dépression peut engendrer comme mal-être entre des gens d’une même famille, même s’ils s’aiment fort.

Mariannick, doc.