La correspondance : lettres et cartes postales

Lettre

Toute notre vie, nous écrivons des lettres, lettres d’amour, lettres d’adieux, lettres de prisonniers, lettres à nos amis ….

lettres qui racontent nos histoires.

En voici quelques unes.et aussi des liens pour en chercher d’autres :

Complètement Timbrées : atelier de mail-art

Lien pour écrire  à des personnages historiques :

http://www.dialogus2.org/

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Lettre de Beranger à Philibert Audebrand .

Extrait de Mélanges Dénecourt. 1855.
Fontainebleau, paysages; légendes, souvenirs, fantaisies.
Grand merci, monsieur, des deux volumes que mon ami Champfleury m’a remis de votre part. Personne plus que moi ne pouvait apprécier un pareil présent.A deux âges bien différents de ma vie, j’ai vu Fontainebleau. Enfant, j’ai Habité Samois, et, vieillard, j’ai passé une année dans Fontainebleau même. Sans le voisinage fréquent de la cour et le monde qu’elle y attire, j’y serais sans doute encore.

Vous comprendrez facilement, monsieur, le plaisir que j’ai eu à retrouver, dans votre Carte-Guide et dans votre Itinéraire du palais et de la forêt de Fontainebleau, tous les souvenirs de ce séjour enchanté, réunis par vous avec un soin et une exactitude qu’on trouve trop rarement dans de semblables ouvrages. Quand j’habitais Fontainebleau, vos livres m’eussent rendu de bien grands services et évité de très longues courses, sans compter tout ce que votre science acquise sur place m’eût évité d’erreurs.

Si je n’étais si vieux, monsieur, je voudrais aller revoir votre magnifique forêt, et vous porter mes remerciements sous l’arbre que vous avez bien voulu baptiser de mon nom. C’est là ce qu’il y a de plus solide dans ma gloire de coupléteur, et je suis heureux de vous en avoir l’obligation.

Avec mes remerciements, recevez, monsieur, l’assurance de ma considération toute dévouée.

Paris, 29 Mai 1854

Béranger

Nous remercions Stessy pour ses recherches sur ces personnages historiques :

Champfleury (1821-1889) écrivain.

Philibert Audebrand (1815-1906) écrivain et journaliste. Il écrivit notamment au Figaro et fut l’un des fondateurs de La Gazette de Paris en 1856.Ami de Victor Hugo.

Pierre-Jean de Béranger.Chansonnier célèbre pendant la Restauration, il se sert de la chanson comme  arme politique pour attaquer le pouvoir. Entre 1821 et 1828, il sera condamné à trois mois puis neuf mois de prison pour ses prises de position. Il meurt pauvre. Le fauteuil où est mort Béranger est conservé au Musée Carnavalet. A Fontainebleau, une rue porte son nom, ainsi qu’un arbre de la forêt.

Claude François Denecourt. (1788-1875 à Fontainebleau).Surnommé le Sylvain de la forêt de Fontainebleau par Théophile Gauthier, à laquelle il a consacré sa vie. Sergent de l’Armée napoléonienne, il est muté en 1832 à la caserne de Fontainebleau. Révoqué ensuite, il se passionne pour la forêt, publie un guide et une carte de la forêt et organise des excursions. Il participe ensuite à l’aménagement de la forêt en créant chemins, fontaines, grottes et en baptisant des centaines d’arbres et de rochers remarquables. En 1855, Les plus grands écrivains, Lamartine, V.Hugo, George Sand, Musset, Baudelaire…lui rendent hommage. Une place de Fontainebleau porte son nom ( voir la collection de cartes postales )  Une Tour d’observation dans la forêt, nommée « Fort L’Empereur » (inaugurée par Napoléon III) deviendra La Tour Dénecourt.

Pour entendre des chansons de Béranger, cliquer sur ce lien :

http://www.lehall.com/evenement/beranger/index1.html

Lettre de Victor Hugo à Juliette Drouet (Ed. Fayard)

mardi gras – 20 février (1849)

Juliette Drouet

Tu as raison, ce jour-ci est aussi un doux et charmant anniversaire. Je n’oublierai jamais cette matinée où je sortis de chez toi, le coeur ébloui, le jour naissait, il pleuvait à verse, les Masques déguenillés et souillés de boue descendaient de la Courtille avec de grands cris et inondaient le Boulevard du Temple. Ils étaient ivres et moi aussi ; eux de vin, moi d’amour. A travers leurs hurlements, j’entendais un chant que j’avais dans le coeur. Je ne voyais pas tous les spectres autour de moi, spectres de la joie morte, fantômes de l’orgie éteinte, je te voyais, toi douce ombre rayonnante dans la nuit, tes yeux, ton front, ta beauté, et ton sourire aussi ennivrant que tes baisers. O matinée glaciale et pluvieuse dans le ciel radieuse et ardente dans mon âme ! Souvenirs ! Tout cela me revient en ce moment, au milieu, de cette autre foule de masques qu’on appelle l’ Assemblée Nationale, et qui, eux aussi, sont des fantômes. Je t’écris comme je te parlerais, au hasard,mais sûr de ne rien tirer de mon coeur, ô mon doux ange, qui ne soit de l’amour. Je t’envoie toute mon âme pour remplir tes rêves de cette nuit.

Notes : (1) La Courtille, quartier de Paris sur l’ancienne commune de Belleville était, depuis la Régence, un des lieux de plaisir préférés des Parisiens. Le lendemain du Mardi gras, au petit matin, la  » descente de la Courtille « , de Belleville au boulevard, attirait autour des masques une foule de badauds venue de tous les quartiers. (2)

Lettre de Guy Môquet

Guy Môquet (1924-1941)

Militant communiste, le plus jeune des 27 otages du camp de Chateaubriant. A 17 ans, il est fusillé en représailles du meurtre du commandant allemand, Karl Hotz

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