EMILE, LE PETIT OUVRIER

Histoire d’un enfant à Champagne sur Seine au XIXè siècle

Emile était un petit garçon de huit ans. Il était petit et maigre, mais restait quand même très beau avec ses cheveux blonds et ses beaux yeux verts. Emile vivait dans la rue depuis ses trois ans, dahttp://1.bp.blogspot.com/_kNtxoS2tVQ4/TKwda1tNEdI/AAAAAAAAAmY/6LkvkyoIz0s/s1600/enfant+fabrique+2.JPGte à laquelle son père était mort de la tuberculose. Il erra alors avec sa mère, une dépressive alcoolique qui n’avait ni travail, ni argent. Ils subsistaient ensemble derrière une taverne. C’était , dans les poubelles, que la mère d’Emile récupérait  l’alcool que le tavernier avait jugé dépassé. C’était là aussi qu’ils trouvaient leur nourriture et leur abri. Mais leur situation devenait insoutenable et, un matin, Emile, noir de crasse, se rendit dans la plus grande usine de Melun. On y fabriquait des rails de chemin de fer que l’on acheminait vers Paris et dans toute l’île -de- France. Le garçon avait entendu dire que de nombreux enfants y étaient embauchés. Après plusieurs jours depuis sa visite, Emile fut admis à l’usine. 

Le travail d’Emile était une horreur. Il travaillait quatorze heures par jour, de six heures du matin à vingt heures du soir, avec une seule pause de trente minutes à midi. Malgré tout, il gagnait assez d’argent pour se nourrir ainsi que sa mère, car la taverne avait fermée. De plus, cet hiver était particulièrement glacial, la neige tombait en abondance, la glace avait remplacé l’eau de la Seine et des stalactites se formaient sous les balcons. Un soir de grand froid, Emile rentra chez lui, sous le haut-vent de l’ancienne taverne. Sa mère n’avait rien préparé car les magasins étaient fermés à cause de la neige. Ils avaient jusqu’alors mangé leurs provisions, mais, depuis trois jours, leur seule ration alimentaire était une vieille bouteille de whisky que la mère d’Emile gardait. L’enfant avait changé depuis son arrivée à l’usine. Ses cheveux et sa peau était noirs, salis par le charbon. Il avait des cloques et des verrues sur ses mains et ses pieds. Il était encore plus maigre et il avait des cicatrices sur le visage. 

Mais un jour, un groupe de gendarmes vint chercher Emile et sa mère. La femme fut arrêtée pour avoir vécu illégalement dans la rue. L’enfant la vit partir sans pouvoir lui dire adieu et elle fut conduite directement en prison. Ils ne se revirent  jamais plus. Emile pleurait tellement qu’il ne se rendit point compte de ce qu’il se passait. Il fut déposé devant une immense grille où l’on pouvait lire « Dépôt de mendicité ».

Romain BERNASCONI et Noé CHASSIGNOLE (4A)

 

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