(1907-1977)
Henri-Georges Clouzot est né d’une famille de libraires à Niort. Arrivé à Paris, il fréquente les music-halls, écrit pour les journaux, devient secrétaire d’un chansonnier et vit avec une chanteuse.
En 1932, en pleine montée du nazisme, il part à Berlin où de grandes sociétés de production ont besoin de jeunes scénaristes pour écrire les versions françaises. Il découvre le grand cinéaste allemand Murnau et le mouvement expressionniste.


1934. Atteint de la tuberculose, il revient à Paris et passe près de quatre ans en sanatorium. Il dévore des romans policiers. En 1938, il devient scénariste.
Pendant l’occupation, il est engagé dans la Continentale (studio allemand installé en France), dirigée par Goebbels (ministre de la propagande nazie). Tous les grands cinéastes ayant quitté l’Europe pour l’Amérique, il apprend le métier de réalisateur.
En 1942, à 35 ans, il réalise pour la Continentale son premier long métrage :L’Assassin habite au 21 (avec Suzy Delair, sa compagne). Gros succès qui lance la carrière du réalisateur.

1943 Le Corbeau. Le film s’inspire d’un fait divers de 1920 :une femme avait inondé Tulle de plus de mille lettres anonymes. Le film dérange les allemands car il décourage la délation. Il sort en Allemagne sous le titre « Un petit village français ». En 44, en France,en pleine période d’occupation et de collaboration, il fait scandale et il est censuré. Clouzot est interdit de faire du cinéma. A la Libération, Clouzot est jugé anti-français.
Après la Libération (fin de la 2ème guerre mondiale), le cinéma policier américain est diffusé en Europe, ce sont les films de gangsters. On va appeler ces films, « films noirs » car ils sont influencés par l’esthétique de l’expressionnisme allemand et en référence à la collection de romans policiers « la série noire ».
La Série noire, fondée en en 1945 publie les grands auteurs de polar américain et des auteurs français; Cette collection popularise des personnages et des thèmes américains (le détective privé, la blonde fatale, l’alcool, la cigarette…)


Quai des orfèvres où se trouve la direction générale de la police.
1947. Soutenu par des écrivains (Sartre, Beauvoir, Camus…), l’interdiction de faire du cinéma est levée et il réalise Quai des orfèvres à partir d’une adaptation d’un roman policier Légitime Défense de Lehman. Avant de tourner, l’équipe du film a observé des enquêtes au Quai des orfèvres pendant quatre semaines. Le directeur de l’image, Max Douy a fait des centaines de dessins qui serviront aussi à la réalisation des décors. C’est une approche documentaire, réaliste qui peint la France d’après guerre..
Le chef opérateur, Armand Thirard, s’inspire de l’expressionnisme allemand pour le travail de la lumière (effets de contraste forts e travail sur les ombres)
Analyse de l’affiche .
La scène d’ouverture.
1953. Le Salaire de la peur (adaptation d’un roman de Georges Arnaud). C’est l’histoire de deux aventuriers chargés de conduire un camion rempli de nitroglycérine (produit explosif). Grâce à sa maîtrise du suspense, il obtient la Palme d’or à Cannes.
1954. Les Diaboliques, » un policier, et rien de plus « , (adaptation d’un roman de Boileau et Narcejac) est son plus grand succès commercial. Sa femme Véra Couzot joue le rôle principal. Ici, le film policier tire vers le fantastique. Il influencera sans doute Hitchcock qui 4 ans plus tard adaptera un autre roman de Boileau et Narcejac dans Sueurs Froides ou Vertigo. .
1956. Vieil ami de Picasso, il réalise Le Mystère Picasso
1960 La vérité avec Brigitte Bardot
1968 son dernier film, La Prisonnière
Il meurt à Paris le 12 janvier 1977.
Quai des orfèvres par Bertrand Tavernier.