Raymond Queneau (1903-1976)
Poète surréaliste, il appartient au groupe de l’OuLiPo, poésie fondée sur le jeu avec les mots à partir de contraintes)
Un train qui siffle dans la nuit ….
Un train qui siffle dans la nuit
C’est un sujet de poésie
Un train qui siffle en Bohême
C’est la le sujet d’un poême
Un train qui siffle mélod’
Ieusement c’est pour une ode
Un train qui siffle comme un sansonnet
C’est bien un sujet de sonnet
Et un train qui siffle comme un hérisson
ça fait tout un poéme épique
Seul un train sifflant dans la nuit
fait un sujet de poésie
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Noir Désir – Le Vent Nous Portera
Je n’ ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien (là)
Le vent nous portera
Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s’il ne sert à rien (va)
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera
La caresse et la mitraille
et Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
Le vent les portera
Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera
Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et qu’est-ce qu’on en retient ?
Le vent l’emportera
Pendant que la marée monte
et Que chacun refait ses comptes
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous porte
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La culture urbaine
Hip hop : mouvement culturel urbain né aux Etats-Unis en 1970 qui regroupe le rap, le slam, le breakdance, les tags et les graffitis.
Rap : mouvement musical né aux Etat-Unis en 1983 où les paroles sont récités de manière hachée sur un fond musical.
Slam : mouvement poétique né aux Etats-Unis en 1980. Poèmes récités de manière rythmée et scandée a capella.
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ABD-AL-MALIK,GIBRALTAR
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui pleure un rêve qui prendra vie, une fois passé Gibraltar.
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui se d’mande si l’histoire le retiendra comme celui qui portait le nom de cette montagne.
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui meurt sa vie bête de « gangsta rappeur » mais …
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune homme qui va naître, qui va être celui qu’les tours empêchaient d’être.
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui boit, dans ce bar où les espoirs se bousculent, une simple canette de Fanta. Il cherche comme un chien sans collier le foyer qu’il n’a en fait jamais eu, et se dit que p’t-être, bientôt, il ne cherchera plus. Et ça rit autour de lui, et ça pleure au fond de lui. Faut rien dire et tout est dit, et soudain … soudain il s’fait derviche tourneur, Il danse sur le bar, il danse, il n’a plus peur, enfin il hurle comme un fakir, de la vie devient disciple.
Sur le détroit de Gibraltar y’a un jeune noir qui prend vie, qui chante, dit enfin « je t’aime » à cette vie. Puis les autres le sentent, le suivent, ils veulent être or puisqu’ils sont cuivre. Comme ce soleil qui danse, ils veulent se gorger d’étoiles, et déchirer à leur tour cette peur qui les voile.
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui n’est plus esclave, qui crie comme les braves, même la mort n’est plus entrave. Il appelle au courage celles et ceux qui n’ont plus confiance, il dit : « ramons tous à la même cadence !!! ». Dans le bar, y’a un pianiste et le piano est sur les genoux, le jeune noir tape des mains, hurle comme un fou. Fallait qu’elle sorte cette haine sourde qui le tenait en laisse, qui le démontait pièce par pièce.
Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui enfin voit la lune le pointer du doigt et le soleil le prendre dans ses bras. Maintenant il pleure de joie, souffle et se rassoit. Désormais l’Amour seul, sur lui a des droits.
Sur le détroit de Gibraltar, un jeune noir prend ses valises, sort du piano bar et change ses quelques devises, Encore gros d’émotion il regarde derrière lui et embarque sur le bateau. Il n’est pas réellement tard, le soleil est encore haut.
Du détroit de Gibraltar, un jeune noir vogue, vogue vers le Maroc tout proche. Vogue vers ce Maroc qui fera de lui un homme …
Sur le détroit de Gibraltar … sur le détroit de Gibraltar … Vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc, Sur le détroit de Gibraltar, vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc …
Télégramme de Dakar, Henri Michaux
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