Saltimbanques Apollinaire

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Saltimbanques

Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises

Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe

Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours des cerceaux dorés
L’ours et le singe animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage

Guillaume Apollinaire Alcools (1913)

Biographie Arthur Rimbaud

1854 Naissance de Rimbaud à Charleville ( Ardennes, près de la Belgique )

1860 Séparation des parents. Sa mère est très autoritaire.

Au collège, il est un élève brillant. Il a une relation privilégiée avec son professeur, Georges Izambart, âgé de 22 ans,qui lui fait découvrir de grands auteurs ( Victor Hugo, Rabelais…)

1870. A 16 ans : 1ère fugue à Paris. Il veut devenir journaliste.La France est en guerre contre la Prusse. Il voyage sans billet de train. Il est arrêté par la police et emprisonné.

Son professeur parvient à le faire libérer.

Il écrit des poésies tes que Roman, Sensations, Le dormeur du val, Cabaret vert, Ma bohème…

1871. Nouvelle fugue à Paris où il rencontre le poète Paul Verlaine. Celui-ci le surnommera : «  le poète aux semelles de vent « .Sa lecture du poème Le bateau ivre enthousiasme les poètes parisiens qui voient en lui, le  » nourrisson des muses « . Quelques mois plus tard, il lasse par son arrogance et son insolence.

1873 rédaction du recueil Une saison en enfer.

1873-1874 rédaction du recueil Les Illuminations.

1873. Escapade des deux poètes à Bruxelles et à Londres. En proie à l’alcool, Verlaine tire une balle dans la main de Rimbaud. Les deux amis se séparent.

 

A 20 ans, Rimbaud abandonne définitivement la poésie. Il se met à voyager en Europe puis en Afrique où il mène une vie d’aventurier. En 1880, il vit du commerce de peaux et de café. En 1885, en Ethiopie, il fait du trafic d’armes.

 

1891, il est rapatrié pour une tumeur au genou. Il meurt à 37 ans.

vidéo du film « Eclipse Totale » (Rimbaud – Verlaine) 1997.

Ce film traite de la rencontre et de la relation entre Arthur Rimbaud ( Leo DiCaprio ) et Paul Verlaine ( David Thewlis ) de 1871 à 1875.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x3ffmr_leonardo-dicaprio-arthur-rimbaud_shortfilms[/dailymotion]

Lire des poésies ici

Sensation ici

Ma BohèmePortrait du jeune Arthur Rimbaud

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)

 

Comment dire l’amour ?

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La déclaration d’amour

Je ne sais pas dire, Barbara (paroles et musique) 1964.

Barbara : auteure, compositrice,  interprète française. 1930-1997)

Le lyrisme : expression personnelle de sentiments forts à travers la musicalité des mots.  lyrisme > lyre, instrument avec lequel le poète mythique Orphée s’accompagnait.

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Une proclamation d’amour, Ghérasim LUCA (1976)

G. LUCA (1913-1994): poète roumain surréaliste. Il s’installe en définitivement en France en 1953.

Poème mise en musique et interprété par Arthur H. Prendre corps.

http://www.dailymotion.com/video/xxhd2v_prendre-corps-arthur-h_creation

Prendre corps – Arthur H par Raftery

1 Comment le poète exprime l’amour ? invention d’un nouveau langage par dérivation des mots, anaphores et répétitions des pronoms « je » et « tu » et les métaphores

2 Quelles émotions s’expriment à travers le texte ? la  violence des émotions et la sensualité.

3 Rapport entre les images et le texte : oppositions et prolongement.

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Passionnément, Ghérasim LUCA lecture par l’auteur ici

Le poème est un long bégaiement autour du mot « passionnément » qui révèle la difficulté de « dire l’amour », de dire « je t’aime ».

bégaiement : parler dans un débit irrégulier en répétant involontairement certaines syllabes.

Comment le bégaiement devient une expression lyrique ?

Le livrescolaire.fr (textes et liens)

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Phèdre, J.Racine, 1677.

Phèdre révèle sa passion coupable pour Hippolyte à sa confidente. Acte I sc 3.

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables !
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ;

L’amour est vécu comme une possession par la fureur divine de Vénus. Le sujet est impuissant, privé de parole et de volonté.

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Je vis, je meurs, Louise Labé. XVI è siècle.

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Le sonnet est composé de  2 quatrains où domine l’expression lyrique du sujet, « je ». Les tercets mettent en scène le dieu Amour (forme allégorique) devenu maître du « je ». Par le jeu des oppositions, l’amour est vécu tour à tour comme une source de souffrance et de jouissance.  La volta  invite à une relecture cyclique presque obsessionnelle comme l’est le sentiment amoureux.

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La rencontre

[youtube]https://youtu.be/G7acCyrU7wk[/youtube]

Romtom : Rencontre dans le train de banlieue.  .

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Renan Luce, La lettre.


Renan Luce La Lettre par lesaezyin[/dailymotion]

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La rupture.

Comment te dire adieu,Françoise Hardy

Sous aucun prétexte je ne veux
Avoir de réflexes malheureux,
Il faut que tu m’expliques un peu mieux
Comment te dire adieu.
Mon cœur de silex vite prend feu,
Ton cœur de pyrex résiste au feu,
Je suis bien perplexe, je ne veux
Me résoudre aux adieux.
Je sais bien qu’un ex amour n’a pas de chance,
Ou si peu,
Mais pour moi une explication vaudrait mieux.

Refrain
Sous aucun prétexte je ne veux
Devant toi surexposer mes yeux,
Derrière un kleenex je saurais mieux
Comment te dire adieu, (2X)

Tu as mis a l’index nos nuits blanches,
Nos matins gris-bleu,
Mais pour moi une explication vaudrait mieux.

Refrain
Paroles : Serge Gainsbourg (1973)

1 Compte le nombre de syllabes par vers.
2 Sur quelle syllabe tombe l’allitération en « ex » ?
3 Comment et pourquoi Gainsbourg a mis en valeur cette syllabe ?

4 Quel est le mot répété plusieurs fois ? Relève les assonances qui font écho à ce mot ?

https://youtu.be/mwhX5V1Gn6w

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Écrire un poème ou une chanson d’amour.

Écrire un texte lyrique (expression personnelle du « je » et musicalité) évoquant le trouble amoureux à un moment précis de la relation (rencontre, passion, rupture). Vous évoquerez les différentes sensations et émotions ressenties

  • à travers la musicalité de la langue ( allitérations, rimes, rythmes, vers réguliers ou hétérométriques…)
  •  à travers les figures de style (métaphore, personnification, allégorie, oppositions, anaphore…)
  • à la manière de Ghérasim LUCA, vous pouvez inventer un langage en jouant avec les néologismes, les paronymes, les répétitions, un mot clé.
  • à la manière de Renan Luce, vous pouvez évoquer les circonstances de la rencontre amoureuse.

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Poèmes mis en musique participant au

Concours académique L’ECRIRE et le DIRE.  2016-2017 (clic)

Sensation Rimbaud

Affiche de Rimbaud
fresque éphémère d'Ernest Pignon Ernest, vers 1978.
 Arthur Rimbaud (1854-1891) Adolescent révolté, Rimbaud commence à écrire lors d’une fugue, en 1870. A 17 ans, il mène une vie de bohème tumultueuse à Paris. 5 ans après, il abandonne la poésie et part en Afrique mener une vie d’aventurier.

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Jean Louis Aubert ( ex-chanteur du groupe Téléphone ) chante Rimbaud.

Questions de grammaire.

1 Quelle est la fonction de l’adjectif « nue » et de l’adjectif« heureux » 2 pts

2 A quel degré est l’adjectif « beau » dans la phrase : 1pt

Ce poème est le plus beau des poèmes de Rimbaud.

3 Utilise le comparatif d’infériorité de l’adjectif « long » pour comparer « Sensation » et « Ma bohème »

5° poésie slam

Les élèves de 5° ont écrit des poèmes sur le thème du voyage, dans le cadre d’un atelier de slam animé par MOKIKOZ. Vendredi 10 octobre, ils se sont affrontés dans un tournoi au Palais des Rencontres de Champagne sur Seine. Les gagnants sont les groupes

L.C.M.L, The Tac et Girls Power.

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  Ils participeront à l’avant-première du spectacle organisé par Mokikoz.

Samedi 11 octobre A 20h

Découvrez l’univers poétique du Slam !Ouverture de la soirée par les collégiens de Champagne sur Seine et d’Avon, puis la chorale du panier chantant

En partenariat avec l’association Le Panorama, champion de France de la discipline

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Le plus beau des voyages  L.C. M.L
 C’est le tour du monde
 Pour connaître le plus de monde
 Pour connaître les paysages
J’en reviendrai plus sage
 
On a choisi un pays unis
Ça nous a donné les États-Unis
On a fait un petit tour en Espagne
J’ai rencontré ma compagne
Je lui ai offert une petite coupe de champagne
 
Perrine est partie en Chine
Coralynn en adore la cuisine
Lorry est partie en Australie
 Où Dadou a rencontré des kangourous
Ils étaient tout roux , trop choux
 
Je voulais écouter une autre zic
Alors , destination l’Afrique
La Somalie , La Tanzanie
J’en ai dansé toute la nuit
En Libye l’alcool est interdit
 
Le plus beau des voyages ,
C’est le tour du monde
J’ai connu le plus de monde
Nous avons atterri
Notre tour du monde est fini !
 
Nous voilà tous réunis !
En ce vendredi !
Au palais des rencontres !
La poésie se partage !
C’est le plus beau des voyages !
 
 
 

Continuer la lecture

Voyage en poésie.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay XVI ème siècle
Heureux qui comme Ulysse interprété par RIDAN

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Raymond Queneau (1903-1976)

Poète surréaliste, il appartient au groupe de l’OuLiPo, poésie fondée sur le jeu avec les mots à partir de contraintes)

Un train qui siffle dans la nuit ….

Un train qui siffle dans la nuit 

C’est un sujet de poésie

Un train qui siffle en Bohême

C’est la le sujet d’un poême

Un train qui siffle mélod’

Ieusement c’est pour une ode

Un train qui siffle comme un sansonnet

C’est bien un sujet de sonnet

Et un train qui siffle comme un hérisson

ça fait tout un poéme épique 

Seul un train sifflant dans la nuit 

fait un sujet de poésie

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Noir Désir – Le Vent Nous Portera

Je n’ ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien (là)
Le vent nous portera


Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s’il ne sert à rien (va)
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera

La caresse et la mitraille
et Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
Le vent les portera


Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera


Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et qu’est-ce qu’on en retient ?
Le vent l’emportera


Pendant que la marée monte
et Que chacun refait ses comptes
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera

Tout disparaîtra mais
Le vent nous porte

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La culture urbaine

Hip hop :  mouvement culturel urbain né aux Etats-Unis en 1970 qui regroupe le rap, le slam, le breakdance, les tags et les graffitis.

Rap : mouvement musical né aux Etat-Unis en 1983 où les paroles sont récités de manière hachée sur un fond musical.

Slam : mouvement poétique né aux Etats-Unis en 1980. Poèmes récités de manière rythmée et scandée a capella.

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ABD-AL-MALIK,GIBRALTAR

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui pleure un rêve qui prendra vie, une fois passé Gibraltar.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui se d’mande si l’histoire le retiendra comme celui qui portait le nom de cette montagne.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui meurt sa vie bête de « gangsta rappeur » mais …

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune homme qui va naître, qui va être celui qu’les tours empêchaient d’être.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui boit, dans ce bar où les espoirs se bousculent, une simple canette de Fanta. Il cherche comme un chien sans collier le foyer qu’il n’a en fait jamais eu, et se dit que p’t-être, bientôt, il ne cherchera plus. Et ça rit autour de lui, et ça pleure au fond de lui. Faut rien dire et tout est dit, et soudain … soudain il s’fait derviche tourneur, Il danse sur le bar, il danse, il n’a plus peur, enfin il hurle comme un fakir, de la vie devient disciple.

Sur le détroit de Gibraltar y’a un jeune noir qui prend vie, qui chante, dit enfin « je t’aime » à cette vie. Puis les autres le sentent, le suivent, ils veulent être or puisqu’ils sont cuivre. Comme ce soleil qui danse, ils veulent se gorger d’étoiles, et déchirer à leur tour cette peur qui les voile.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui n’est plus esclave, qui crie comme les braves, même la mort n’est plus entrave. Il appelle au courage celles et ceux qui n’ont plus confiance, il dit : « ramons tous à la même cadence !!! ». Dans le bar, y’a un pianiste et le piano est sur les genoux, le jeune noir tape des mains, hurle comme un fou. Fallait qu’elle sorte cette haine sourde qui le tenait en laisse, qui le démontait pièce par pièce.

Sur le détroit de Gibraltar, y’a un jeune noir qui enfin voit la lune le pointer du doigt et le soleil le prendre dans ses bras. Maintenant il pleure de joie, souffle et se rassoit. Désormais l’Amour seul, sur lui a des droits.

Sur le détroit de Gibraltar, un jeune noir prend ses valises, sort du piano bar et change ses quelques devises, Encore gros d’émotion il regarde derrière lui et embarque sur le bateau. Il n’est pas réellement tard, le soleil est encore haut.

Du détroit de Gibraltar, un jeune noir vogue, vogue vers le Maroc tout proche. Vogue vers ce Maroc qui fera de lui un homme …

Sur le détroit de Gibraltar … sur le détroit de Gibraltar … Vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc, Sur le détroit de Gibraltar, vogue, vogue vers le merveilleux royaume du Maroc …

Télégramme de Dakar, Henri Michaux

[youtube]https://youtu.be/hEeJIw010Q0[/youtube]

La rose et le réséda. Aragon

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle
L’autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle
À la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle
La rose et le réséda

Louis Aragon, La diane Française

Ophélie

Ophélia, poème symboliste d’Arthur Rimbaud, inspiré par les peintres pré-raphaélistes. A l’origine,Ophélia, personnage de la pièce de théâtre Hamlet de Shakespeare.

Dans cette tragédie, Ophélie est amoureuse d’Hamlet, qui simule la démence pour venger son père. Hamlet tue accidentellement le père d’Ophélie. Ophélie, délaissée serait devenue  folle et se serait noyée en cueillant des fleurs au bord de l’eau. Elle devient elle-même semblable à une fleur.

Ophélia, le poème de Rimbaud est traduit en anglais.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=rGLWzjQz0JM[/youtube]

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