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Category Archives: Actualités

Bonne rentrée 2014 et bienvenue à tous !

Bienvenue à vous, nouveaux et anciens lecteurs de ce Blog, et bonne rentrée à tous !

Quoi ?! Cette page n’est pas un compte Facebook, ni même un petit compte Twitter et vous voilà tout de même devant, fébrile à l’idée de ce que vous allez pouvoir y trouver : vous êtes formidables ! En classe, je viens de vous donner l’adresse de ce que j’ose appeler « notre » Blog. Première bonne nouvelle : vous savez entrer une adresse Web sur un navigateur : le B2i n’est pas loin ! Ce Blog va devenir un lien privilégié entre vous et moi. Comme je vous l’ai expliqué, je vais y faire souvent référence ; soit pour y répondre à votre question (en me donnant le temps de vous donner tous les éléments nécessaires à une bonne compréhension), soit pour vous éclaircir certains points de l’actualité ou bien tout simplement pour mettre à votre disposition des documents, liens ou infos spécifiques

Vous apprendrez aussi à vous y retrouver dans ses différentes fonctionnalités. En fait, tout se passe là, à droite de votre écran, dans cette longue colonne. De bas en haut, vous allez y trouver :

– juste au dessus du compteur, une barre de recherche sur ce Blog (pour rechercher ce que vous voulez dans le Blog, et uniquement là)

– un player Deezer qui reprend les grands tubes du moment. Il est là pour votre plaisir. Libre à vous de le faire fonctionner ou non…

– la référence des articles les plus récents (pratique pour pointer directement vers l’article dont je viens de vous parler en cours)

– les archives pour trouver les articles les plus anciens (ce Blog a été ouvert en 2007…)

– les commentaires récents (pour voir si je vous ai répondu…)

– les différentes catégories (où, principalement, vous irez cliquer sur votre niveau – meilleur moyen pour ne pas avoir à lire des choses un peu difficiles pour votre classe)

– en dessous de la ligne intitulée Actualités défilent, en direct, les principaux évènements qui ont eu lieu en France et dans le monde.

Pour le reste, je vous laisse le plaisir de la découverte au fur et à mesure de l’année. N’hésitez pas à partager vos trouvailles avec vos parents. Discutez des articles que vous avez lu avec eux : ce Blog est aussi là pour eux.

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Bienvenue aussi à vous qui, à l’occasion de la rentrée, avez découvert ce Blog sur Internet, même si vous n’êtes pas un élève de l’Institution Saint Jean de Douai. Depuis 2007,  il m’est devenu un outil précieux où j’aime partager mes coups de cœur et mes coups de gueule (ça m’arrive) sur l’actualité en général. Avec ses 314 articles publiés à ce jour, il se veut également être une source de « matière à réfléchir » : rien n’est imposé, seulement proposé. Vos commentaires sont en cela essentiels : ils participent à notre connaissance à tous (à commencer par moi). Ce sont plus d’un million huit cent mille visiteurs qui m’ont fait l’honneur de leur présence sur ces pages : merci à eux !  Alors, pourquoi pas vous ?

Nous pouvons aussi nous retrouver sur Facebook à l’adresse suivante : http://www.facebook.com/echosheure

Plus spontanée, une autre adresse à retenir sur Twitter : fr.twitter.com/echosheure

 

Enfin, nouveauté 2014, un Forum, tout beau tout neuf à utiliser sans modération (enfin si, c’est moi qui modère…) : http://echosheure.cultureforum.net

 

Et pour finir, la surprise… En fait, elle est double.

Tout d’abord, si vous rédigez un commentaire à cet article (en indiquant vos Nom, prénom, classe et E.Mail), je vous créditerais de quelques « Bonus » supplémentaires (leur nombre variera selon la qualité du commentaire). Profitez en pour vous présenter, dire ce que vous avez envie de trouver dans ce Blog, ce que vous pensez de l’idée d’avoir un Blog, etc…

Enfin, une vidéo. la rentrée vue par Cyprien. Quelques conseils à suivre (ou pas) pour bien choisir sa filière. J’ose juste une remarque : non, mesdemoiselles scientifiques, vous n’êtes pas comme Cyprien le sous-entend !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XZp9bPsQX84[/youtube]

Langemarck, 1915 : la guerre chimique commence

Sur un monument élevé à Steenstraat, petit village flamand près d’Ypres, on peut lire : « Le 22 avril 1915 les troupes de la 45e division et de la 87e division territoriale furent empoisonnées par la première nappe de gaz. Depuis, il meurt encore, chaque jour, dans la paix, des victimes de ces procédés de guerre abominables. » Même si les plus hautes autorités avaient pris conscience de l’ampleur du mal puisque le 17 juin 1925 avait été signé à Genève un «protocole concernant la prohibition d’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques» , dans le cadre d’une conférence internationale sur le commerce des armes, c’était déjà trop tard.

Attaque au chlore à Langemarck, près d’Yrpres, le 22 avril 1915

Le 22 avril 1915, vers  17h20, le commandant Villevaleix (du 1er tirailleurs) annonçait à ses supérieurs d’une voix haletante, entrecoupée, à peine distincte, « qu’il était violemment attaqué, que d’immenses colonnes de fumée jaunâtre, provenant des tranchées allemandes, s’étendaient maintenant sur tout le front, que les tirailleurs commençaient à évacuer les tranchées et à battre en retraite; beaucoup tombaient asphyxiés. » Si pendant un instant certains ont pu croire que le commandant avait perdu la tête, il fallu rapidement se rendre à l’évidence : quelque chose d’anormal venait de se déclencher. Personne n’avait encore entendu parler de la possibilité d’une attaque au moyen de gaz. La surprise était totale.

Ce fut le commandant de Fabry qui, d’une voix aussi émue que le commandant Villevaleix, confirma les craintes. Il disait « être obligé de quitter son P. C., ne pouvant plus respirer; qu’autour de lui des groupes entiers de tirailleurs tombaient asphyxiés ou tués en cherchant à franchir le barrage d’artillerie que les Allemands venaient d’établir sur les emplacements occupés par nos réserves ; la situation n’était plus tenable, on était pris entre les gaz et le barrage. »

Enfin, dernier coup de téléphone du commandant Villevaleix : « Tout le monde tombe autour de moi, je quitte mon P.C. », puis une fin de phrase que l’on n’entendit jamais ; le téléphone ne fonctionnait plus. Cette fois, le commandant de la brigade était fixé. Il montait aussitôt à cheval et, suivi de quelques spahis, partait ventre à terre vers les tranchées.

Bataille de Loos : les britanniques avancent dans le nuage de gaz (25 septembre 1915)

Au loin, le bombardement des lignes françaises se faisait entendre avec fracas: l’artillerie allemande semblait très puissante. Arrivés sur place, le commandant et sa troupe ne parvinrent à distinguer que quelques bribes de fumée jaunâtre. Ce n’est qu’une fois à trois ou quatre cents mètres de Boesinghe que ces soldats furent saisis de violents picotements dans le nez et la gorge ; leurs oreilles commençaient à bourdonner et leur respiration devenait pénible : une odeur insupportable de chlore s’était sournoisement répandue tout autour d’eux. Les chevaux, incommodés, oppressés refusaient d’aller plus loin.
C’est donc à pieds qu’ils gagnèrent les abords du village. Le spectacle était terrifiant : partout des fuyards sans armes, hagards, la capote enlevée ou largement ouverte, la cravate arrachée, courant comme des fous, allant au hasard, demandant de l’eau à grands cris, crachant du sang, quelques-uns même roulant à terre en faisant des efforts désespérés pour respirer. L’un d’entre eux, tout titubant, à grands cris, réclamait du lait et, en apercevant le colonel, s’écriait : « Mon colonel, ces v… nous ont empoisonnés. »

Depuis le début de la guerre, ces hommes avaient déjà connu l’horreur sur le front, mais jamais il ne leur avait été donné de voir un tel spectacle, une telle débandade.

Deux ans plus tard, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917, toujours dans le secteur d’Ypres, la guerre chimique franchit un nouveau seuil dans l’horreur avec l’usage par les Allemands des premiers obus remplis de gaz moutarde – très vite surnommé «ypérite», en relation avec Ypres. Très agressif, il n’attaque pas seulement les voies respiratoires mais aussi la peau, ce qui complique beaucoup les protections.

A la fin du XXe siècle, les représentants de la quasi-totalité des États signent à Paris, le 13 janvier 1993, une Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’usage des armes chimiques et sur leur destruction.
Autrement plus contraignante que le protocole de Genève de 1925, cette convention a été sciemment violée par le gouvernement syrien, qui a bombardé avec des gaz la banlieue de Damas, le 21 août 2013, occasionnant plusieurs centaines de morts dans la population civile.

Une note récemment déclassifiée des services de renseignement français fait état de « plusieurs centaines de tonnes d’ypérite et de « gaz sarin« , soit un stock total qui dépasserait les 1.000 tonnes d’agents chimiques. « Avec plus de 1.000 tonnes d’agents chimiques de guerre et de précurseurs, Damas détient l’un des stocks opérationnels les plus importants au monde, sans perspective de destruction programmée, en l’absence de volonté d’adhésion de Damas à la convention sur l’interdiction des armes chimiques », est-il encore précisé.

110.371 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début mi-mars 2011.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CAfYCPoOaP8[/youtube]

Pour aller plus loin :

Général Mordacq « 1915, la Première attaque au gaz Secteur de d’Ypres (Belgique) » du site Chtimiste.com (parcours de régiments en 1914-18)
Joseph Savès « 22 avril 1915 et 12 juillet 1917La guerre chimique » du site Herodote.net

Jean-Christophe Plot « Armes chimiques : brève histoire d’une horreur guerrière » sur le site DEJA-VU

Olivier Lepick La Grande Guerre chimique, 1914-1918 (Puf, Histoires)-1998.

Rédaction RTL.fr « Syrie : ces preuves d’utilisation d’armes chimiques que les États-Unis et la France affirment détenir » du site RTL.fr
– World War One Battlefields : Flanders: Langemarck du site ww1battlefields.co.uk

Bonnes Vacances !

Cette semaine, les résultats du Brevet et du baccalauréat vont vous être communiqués. C’est pour beaucoup d’entre vous le coup d’envoi des vacances. Pour d’autres, cela demandera encore quelques petits efforts pour les mériter : courage.

A tout le monde, je souhaite de très bonnes vacances ! Reposez-vous, éclatez-vous (mais pas trop), prenez le temps de vivre, de rêver et partager des moments de joie avec vos proches, Carpe Diem.

Je vous donne rendez-vous à la rentrée pour une nouvelle année sur le Webpédagogique – la septième année consécutive – avec quelques surprises et changements. Mais chut, c’est une surprise…

Noël et sa petite histoire…

Vous n’imaginiez tout de même pas que j’allais laisser passer les fêtes de Noël sans vous gratifier d’un petit article ? Tout d’abord, il y a cette petite musique que vous pouvez découvrir en cliquant sur la bouton +, qui fera apparaître la touche lecture ci-dessus. Allez y, voilà… Maintenant, pour être totalement dans l’ambiance, allez donc vous préparer une tasse de chocolat chaud (avec un peu de cannelle, c’est meilleur). Allez y, je vous attends… C’est bon ? Parfait, plongez vos petits pieds dans ces jolis chaussons à tête de rennes – mais si, ceux que votre tante vous a offert l’an passé… qui ont fait rire tout le monde, sauf vous ! Et lancez vous dans la lecture de l’article ci-dessous :
Maintenant que votre liste a été envoyée (sinon, c’es trop tard, inutile de vous ruer dans la neige cette nuit), que le sapin est illuminé, il ne vous reste plus qu’à attendre que le Père Noël le 24 au soir ou bien le 25 au matin – tout dépend des rennes ! Mais pourquoi chaque année, avons nous cette chance de voir arriver ces beaux cadeaux  ?
Bien sûr, Noël est d’abord une fête chrétienne. Dés le Ve siècle, on pris l’habitude de célébrer le 25 décembre la naissance d’un certain Jésus de Nazareth, nommé Christ par ceux qui reconnaissent en lui le prophète attendu. Pourquoi le 25 ? Plusieurs pistes possibles mais la plus convaincante reste celle d’une fête païenne  appelée « naissance du soleil » qui correspondrait à la même date. Pourquoi la « naissance du soleil » ? Il ne vous a sans doute pas échappé que depuis le 21 décembre, les jours ont commencé à rallonger et, en cette fin du mois, c’est encore plus perceptible…
Mais tout cela n’explique pas les cadeaux… Tout simplement, offrir un cadeau, c’est tout d’abord une marque d’affection – même s’il ne s’agit que d’une boîte à camembert peinte et pas la dernière console 3D à la mode. D’ailleurs, l’orange est restée longtemps le seul cadeau des Noëls anciens et modestes. Traditionnellement, on offrait des fruits secs, noix, noisettes, ou des sucreries aux enfants modestes. L’orange était un fruit précieux, car exotique et rare. Aujourd’hui, on oublie que le geste compte plus que l’objet en lui-même… En tous les cas, on peut voir dans cette pratique le souvenir des cadeaux des Rois mages (Gaspard, Melchior et Balthazar) qui sont venus de l’étranger pour offrir des cadeaux au nouveau-né, Jésus. Bon, en même temps, côté cadeaux, ils ne se sont pas moqués de lui : de l’or, de l’encens et du parfum, rien que ça. Vu la côte de l’Or en ce moment, je ne suis pas contre – avis à la population !
Et le père Noël dans tout ça, d’où vient-il ? Alors là… C’est plus complexe ! Il aurait pour origine saint Nicolas, un homme réputé pour sa gentillesse et sa générosité, qui vivait en Turquie, il y a très longtemps. On raconte qu’il a fait beaucoup de miracles pour les enfants. En 1821, un pasteur américain, Clément Clarke MOORE écrivit un conte de NOËL pour ses enfants dans lequel un personnage sympathique apparaît, le Père Noël, dans son traîneau tiré par huit rennes. Il le fit dodu, jovial et souriant. Il remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d’orge et le débarrassa du Père Fouettard. Il ne lui restait plus qu’à remplacer l’âne par 8 rennes fringants, et voilà : le Père Noël était né ! Au fil des années, il prit du poids et troqua, en 1863, ses habits d’évêque contre un costume rouge avec fourrure blanche, rehaussé d’une large ceinture de cuir. C’est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon SUNDBLOM, le père Noël avait désormais une stature humaine (le rendant ainsi plus convaincant et nettement plus accessible), un ventre rebondissant, une figurine sympathique, un air jovial. La longue robe rouge a été remplacée par un pantalon et une tunique. Pendant près de 35 ans, Coca-Cola diffusa ce portrait du père Noël dans la presse écrite et, ensuite, à la télévision partout dans le monde…
Joyeux Noël à tous et à toutes !
Pour en savoir plus :
– article « Noël expliqué aux enfants » par le site 1Jour1Actu
– article « l’histoire du Père Noël » par le site Histoire-fr.com
– article « les origines du Père Noël » par le site Joyeux Noël

Barack OBAMA : « Four more years »

Après plusieurs heures de suspense, le président sortant Barack Obama a annoncé sa victoire à l’élection présidentielle américaine en postant sur Twitter un bref message, « Four more years » (« encore quatre ans »), accompagné d’une photo où il enlace sa femme Michelle Obama. Cette photo a été retweetée près de 700.000 fois et partagée plus de 300.000 fois sur Facebook.

« C’est arrivé grâce à vous, merci », a-t-il ajouté dans un autre message, juste après l’annonce de sa victoire dans l’État absolument crucial de l’Ohio, dans le nord du pays, aux dépens de son adversaire républicain Mitt ROMNEY.

Barack OBAMA, 51 ans, élu en 2008 pour un premier mandat, va diriger le pays le plus puissant du monde pendant les quatre prochaines années, à l’issue d’un scrutin qui reflète une profonde division de l’opinion américaine. Les deux candidats avaient dramatisé l’enjeu dans un pays qui a du mal à se remettre de la plus grave crise économique depuis 1929 en proposant des solutions opposées sur le rôle que doit jouer l’État pour réduire une dette considérable et un chômage élevé.

En 2008, après l’euphorie de la victoire, beaucoup de commentateurs politiques avaient prévu une cruelle « gueule de bois« . Barack OBAMA lui même ne s’y était pas trompé en annonçant dés le soir de son élection « A l’heure où nous célébrons la victoire ce soir, nous savons que les défis de demain sont les plus importants de notre existence: deux guerres, une planète en péril, la plus grave crise financière depuis un siècle ». La tâche était colossale. Elle l’est toujours.

Jonathan CAPEHART écrivait ce matin dans le Washington post : « Obama n’était pas censé gagner cette élection. C’est du moins ce que l’Histoire suggérait. Aucun président ne l’avait emporté avec une situation économique aussi mauvaise. Aucun président ne l’avait emporté avec des électeurs aussi angoissés. Mais, fidèle à son habitude, Obama a défié l’Histoire« . C’est vrai que cette victoire est un quasi-miracle puisqu’aucun président, depuis la Seconde Guerre mondiale, n’a remporté un second mandat avec plus de 7,2 % de taux de chômage.

Pourquoi un tel pied-de-nez à l’histoire ? Sans doute parce que la crise de 2008 a frappé en premier les Etats-Unis et les a donc d’abord plus durement touchés, d’où une montée en flèche du nombre des sans-emploi. Sans doute aussi parce que les décisions économiques adoptées ont été très réactives. Tout cela a permis d’améliorer la situation de l’emploi et à Barack OBAMA de présenter un bilan satisfaisant où plus de 40% des promesses électorales ont été tenues. De plus, il a du affronter l’opposition acharnée d’un Parti républicain hostile avant même son arrivée à la Maison-Blanche.

Aujourd’hui, il a été réélu à l’issue de la campagne électorale la plus coûteuse de l’histoire des Etats-Unis face à Mitt ROMNEY. Ce dernier, ancien gouverneur du Massachusetts, a mené une campagne très dure pour son concurrent politique mais aussi parfois pour certains électeurs. Ainsi que l’a souligné l’éditorial du Washington Post du week-end dernier : « Au-delà de toutes ses volte-face, le candidat républicain est resté cohérent sur un point : son mépris pour les électeurs. […] Mitt Romney semble faire le pari que les Américains n’ont pas de mémoire, une certaine inaptitude à l’arithmétique et une incapacité générale à voir ce qui se passe en coulisses. » Hélas pour lui, les Américains ont de la mémoire…

Le président américain a obtenu mardi soir 303 grands électeurs –il lui en fallait 270 pour gagner– contre 206 à son adversaire. Au niveau national, il a emporté environ 50,2% des voix contre 48,3% à son rival. Depuis deux ans, quand il avait subi un revers aux élections à la moitié de son premier mandat, M. Obama déplorait que le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, ait affirmé que son premier objectif était de le faire battre à la présidentielle. M. Obama affirmait que sa victoire à la présidentielle sonnerait la fin de cet état d’esprit.

L’espoir fut de courte durée puisque dés mercredi, le président républicain de la Chambre John BOEHNER a une nouvelle fois exprimé une position de fermeté sur la fiscalité : « Une approche équilibrée n’est pas équilibrée si cela veut dire davantage d’impôts sur les PME qui sont la clé des futurs progrès de notre économie« . Il a néanmoins assuré que ses troupes étaient prêtes à travailler avec le président réélu. Bonne nouvelle, car la tâche est ardue !

Personne ne peut le nier :  malgré sa réélection, Barack OBAMA avait déçu l’espoir immense de 2008. S’il rempile pour quatre ans, ce sera la liesse en moins, mais les cicatrices et la lucidité en plus. Il y a quatre ans, on célébrait un événement historique : l’élection du premier président noir qui promettait de changer l’Amérique. Aujourd’hui, on réélit « moins un sauveur qu’un être humain avec des défauts et des vertus, des échecs et des succès« , résume E.J. DIONNE, grand chroniqueur au Washington post.

Il a hérité d’un pays plus divisé que jamais. Certes, il a rallié en masse les jeunes, les Noirs, les Hispaniques, l’électorat féminin et les États côtiers. Mais les électeurs blancs, les seniors et tout le centre de l’Amérique l’ont amèrement boudé. Il hérite aussi de nouveau d’un Congrès divisé, entre un Sénat démocrate et une Chambre des représentants républicaine, truffée de conservateurs purs et durs qui vont sans doute tout faire pour lui mettre des bâtons dans les roues.

À moins que la défaite n’entraîne un déclic salutaire et qu’ils se décident à coopérer. Selon Alvin FELZENBERG, professeur à l’université de Pennsylvanie, cela ne sera pas évident. Cette opposition récurrente du parti « perdant » est l’une des raisons qui le pousse à penser que le second mandat est souvent moins heureux que le premier. Woodrow Wilson, Richard Nixon, Bill Clinton et Georges W. Bush en ont fait l’amère expérience. Quant à Lincoln, il a été assassiné. Reagan est une exception. puisqu’il a bénéficié de la fin de la guerre froide.

Pourtant déchargé  de la contrainte d’un renouvellement de son mandat, Barack OBAMA pourrait se consacrer entièrement aux réformes. Mais la plupart des présidents qui ont lancé de grandes réformes l’ont fait lors de leur premier mandat, lorsqu’ils bénéficiaient de l’excitation de la nouveauté. Une fois réélu, un président a en fait très peu de temps pour faire des choses avant les élections législatives de mi-mandat. Et puis rapidement, de plus en plus de prétendants à sa succession vont apparaître dans son parti et dans le parti adverse. Difficile d’être serein dans ce contexte, et pourtant…

Barack OBAMA est assuré de passer à la postérité. Non pas comme le président qui a reçu le prix Nobel de la paix en menant deux guerres de front, mais comme l’homme qui a donné aux Américains la première assurance santé universelle.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=t3-sNqkxXWY[/youtube]

Pour aller plus loin :

– un article du site LePoint.fr : « États-Unis : Barack Obama, le miraculé » (08/11/2012)
– un article du site LePoint.fr : « Barack Obama fera-t-il mentir « la malédiction du second mandat » ? » (08/11/2012)
– un diaporama du site l’Internaute : « L’incroyable destin de Barack Obama »
– un article du site 20minutes.fr : « Nettement réélu, Obama au défi de la crise et d’un Congrès toujours divisé » (07/11/2012)
– un article du site challenges.fr : « Pourquoi le chômage n’a pas fait tomber Barack Obama » (07/11/2012)
– un article du Washington Post traduit sur le site de courrierinternational.fr : « Obama fait un pied de nez à l’Histoire » (07/11/2012)
– un retour sur la campagne de 2008 sur la section qui y est consacrée sur ce Blog
– un article du site lexpress.fr : « Obama, l’homme qui peut changer le monde » (05/11/2008)
– un article du site lexpress.fr : « Saint Barack décevra » (06/11/2008)

 

 

 

 

 

Sandy : histoire vraie, images fausses

«Dans un monde de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.»  Georges ORWELL.

Je viens de lire un article assez exceptionnel sur le site OWNI. C’est un média social européen qui cherche à offrir le meilleur de l’information et du débat sur l’évolution de la société numérique en France et en Europe, raconte et analyse l’impact d’Internet sur la société, les pouvoirs et les cultures.

Initialement publié sur son blog, Hyperbate, Jean-Noël LAFARGUE s’intéresse aux images qui circulent sur tous les réseaux sociaux depuis quelques jours au sujet de l’ouragan Sandy. Cette catastrophe climatique a déclenché une tempête d’images plus ou moins crédibles de l’évènement que Jean-Noël a su déchiffrer et expliquer. Grâce à lui, j’ai pris conscience – une fois de plus – que la vérité n’était pas forcément essentielle au « processus de restitution émotionnelle de l’instant ».

Je vous restitue ci-dessous l’essentiel de son article directement accessible sur son Blog :

 » L’ouragan Sandy, rapidement rebaptisé Frankenstorm, a atteint New York avant-hier, y causant aussitôt une dizaine de morts. Le quotidien Libération a alors publié un article titré Sandy touche terre et fait ses premières victimes, ce qui semble un peu léger, puisqu’avant d’atteindre la côte Est des États-Unis, le cyclone a tout de même fait au moins soixante-quinze morts dans les Caraïbes, dont cinquante sur la seule île d’Haïti1.

Le cliché ci-dessus à gauche, qui représente l’ouragan en train de menacer New York a été partagé plus d’un demi-million de fois sur Facebook. Beaucoup, y compris parmi ceux qui ont diffusé cette image, ont eu des doutes sur sa véracité, notamment puisqu’il anticipait sur les évènements. Vérification faite, il s’agissait bien d’un montage entre une vue classique de la statue de la liberté et une tempête de 2004 dans le Nebraska.

Cela m’a rappelé un cas sur lequel je suis tombé en préparant mon livre. Une agence d’images sérieuse proposait à la vente une photographie impressionnante censément prise à Haïti il y a deux ans, où l’on voyait des palmiers noyés par une vague géante [ci-dessous]. Jolie image, mais qui me posait un problème car il n’y a pas eu de tsunami en Haïti en 2010. Alors j’ai fait quelques recherches…

Vérification faite, la photographie en question s’avère être un recadrage et une colorisation d’un cliché pris à Hawaïi en 1946 par Rod Mason, un simple amateur qui se trouvait alors directement menacé par le tsunami Hilo, qui a causé en son temps la mort de cent soixante personnes. Un photographe indélicat avait vendu à l’agence cette image ancienne, qui ne lui appartenait pas, remixée en tant que photographie d’actualité récente.

Revenons à Sandy. Plusieurs montages faciles à identifier ont été réalisés en incrustant des titres d’actualité à des captures issues des films-catastrophe de Roland Emmerich : Independance Day (1996), The Day After Tomorrow (2004) et 2012 (2009), ou encore en utilisant des images du film coréen The Last Day (2009).

Parmi les images qui ont beaucoup circulé, on a aussi pu voir un certain nombre de photographies de requins circulant dans les villes inondées. Je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de requins aussi haut qu’à New York à la fin du mois d’octobre, ces animaux n’aimant pas les eaux froides, mais l’idée du requin qui se balade dans le jardin est délicieusement effrayante.

Parmi les images très populaires, il y a aussi eu celle de ce restaurant McDonald’s inondé :

…Il s’agit en fait d’un photogramme extrait d’un film réalisé en 2009 par les artistes danoisSuperflex et intitulé Flooded McDonald’s, c’est à dire littéralement McDonald’s inondé.

Toutes ces images, déjà factices ou sorties de leur contexte ont assez rapidement suscité des parodies, bien sûr.

L’image ci-dessus à gauche cumule diverses menaces de cinéma : Godzilla, le requin géant desdents de la mer ou de Shark attack, des soucoupes volantes, le marshmallow man du filmGhostbusters. On retrouve aussi Godzilla derrière la statue de Neptune de Virginia Beach.

Dès que l’on parle de catastrophe à New York, comment se retenir de penser au cinéma ? Le problème s’était déjà posé le 11 septembre 2001. Nous avons vu cette ville si souvent détruite :Godzilla (1998), La guerre des mondes (2005), Cloverfield (2008), Avengers (2012),…

Parmi les images de reportage qui ont été produite par des photographes professionnels pour des médias d’information, on en trouve beaucoup qui elles aussi semblent s’adresser à notre imaginaire de cinéphile plus qu’autre chose :

Composition soignée, éclairage dramatique, couleurs étudiées, ces photos sont belles avant d’être informatives, et ont sans doute été retouchées dans ce but.

Quant aux photos d’amateurs, elles sont encore plus troublantes, car beaucoup ont envoyé sur Facebook ou Twitter des témoignages parfois dramatiques de ce qu’ils voyaient, mais modifiés par les filtres fantaisistes d’Instagram :

Ces images prises avec des téléphones portables se voient donc appliquer des couleurs rétro, passées, ou d’autres effets censés rappeler la photographie argentique.

Finalement, les seules images qui semblent un tant soit peu objectives, ce sont celles qui sont prises par des caméras de surveillance ou des webcams :

Je ne suis pas sûr qu’il rimerait à quelque chose de faire des statistiques pour le vérifier, mais il semble que la très grande majorité des images que nous recevions de l’ouragan Sandy et de ses effets sur la côte Est des États-Unis, une histoire “vraie”, soient des images “fausses”, c’est-à-dire qui s’écartent sciemment de l’illusion du témoignage objectif : montages, retouches, images d’archives, images d’actualité ayant l’apparence de photos d’archives, pastiches, images extraites de films. Et il n’est pas forcément question de tromperie, puisque c’est le public, par les réseaux sociaux, qui sélectionne les images qui circulent, qui les diffuse et, parfois, qui les crée.

C’est le public aussi qui effectue des enquêtes sur les images et qui fait ensuite circuler en pagaille des démentis (parfois douteux ou incomplets) pour signaler que telle image est ancienne et que telle autre est falsifiée. Le public n’est pas forcément désorienté, pas dupe de la confusion, il y participe sciemment, peut-être suivant l’adage italien « se non è vero è bene trovato  » (si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé).

La question n’est donc peut-être pas de chercher à transmettre une vérité sur ce qui se passe à New York, mais juste de répondre à un évènement par des images et donc, par un imaginaire. « 


Article publié à l’origine sur le blog de Jean-Noël LAFARGUE, Hyperbate.

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