La Troisième, une classe charnière

La classe de 3ème, une classe charnière

Voie générale et technologique, voie professionnelle, la classe de 3e est une étape importante dans les choix que vous allez faire. Votre décision engagera l’année à venir, mais aussi dans certains cas, les années suivantes.

Pour vous accompagner dans vos choix d’orientation, l’Onisep vient de publier un guide « Après la classe de 3e » (cliquez sur ce lien pour l’obtenir gratuitement au format PDF). Celui-ci est complété, au niveau de chaque académie, de l’ensemble des formations proposées avec les adresses des établissements. Vous pouvez soit le télécharger à cette adresse (lien pour le Douaisis) ou bien choisir votre bassin et le consulter en ligne sur le site de l’académie : http://www.onisep.fr/Mes-infos-regionales/Nord-Pas-de-Calais

En 3ème, un calendrier de l’orientation à suivre de près

L’année de 3ème est une étape clé dans la scolarité des élèves, confrontés à un choix d’orientation : vers les voies générale et technologique ou vers la voie professionnelle.

Au 1er trimestre (octobre à décembre), les élèves réfléchissent à leur projet.

Au 2e trimestre, ils indiquent leur(s) souhait(s) provisoire(s).

De janvier à février : les souhaits provisoires de la famille
Les élèves indiquent s’ils souhaitent poursuivre leurs études en 2nde générale et technologique, en 2nde spécifique, en 2nde professionnelle de bac pro, en 1re année de CAP (certificat d’aptitude professionnelle)/CAP agricole… ou s’ils souhaitent redoubler leur classe de 3ème.

Enfin, au 3e trimestre, ils formulent leur(s) demande(s) et procèdent à leur inscription.

En mars : les propositions provisoires du conseil de classe
Au tour du conseil de classe de formuler ses vœux quant à la poursuite d’études des élèves après la classe de 3ème. L’occasion pour les parents de dialoguer avec le professeur principal et le conseiller d’orientation-psychologue pour affiner les choix d’orientation définitifs.
D’avril à mai : la demande d’orientation de la famille
Les élèves et leur famille complètent la fiche de dialogue (encore appelée fiche-navette ou fiche de liaison) dans laquelle ils formulent leur(s) demande(s) d’orientation. Ils remplissent également un dossier de demande d’affectation pour indiquer les établissements souhaités et les formations précises demandées.
En juin : la décision d’orientation du conseil de classe
Dès la mi-juin, le conseil de classe prononce une décision d’orientation. Celle-ci peut correspondre aux demandes des élèves et de leur famille… ou pas. En cas de désaccord, la famille peut « faire appel ». Cette procédure pourra, selon les cas, faire annuler la décision du conseil de classe. Attention : il faut impérativement faire appel dans les 3 jours ouvrables qui suivent la décision d’orientation.
En juillet : l’affectation en lycée
A partir du 1er juillet, les élèves ont intérêt à surveiller leur boîte aux lettres, car leur notification d’affectation en lycée est envoyée par La Poste ! Après réception, et avant de partir en vacances, ils devront impérativement s’inscrire dans l’établissement indiqué… pour être sûrs d’avoir une place à la rentrée !

Henry Ford : la vie d’un visionnaire

Henry Ford est né à Dearborn dans le Michigan, aux États-Unis, le 30 juillet 1863. Aîné de six enfants, ses parents arrivèrent en Amérique en 1847 et montèrent une ferme dans le comté de Wayne. Déjà petit garçon, Henry s’intéressait beaucoup à la mécanique : à l’âge de 12 ans, il passait le plus clair de son temps dans un magasin de machine qu’il avait équipé lui-même. Ainsi, à 15 ans, il construisit son premier moteur à vapeur. Plus tard il devint apprenti mécanicien à Detroit et après avoir terminé son apprentissage en 1882, il passa une année à régler et à réparer les moteurs à vapeur de Westinghouse dans le sud du Michigan.

C’est le 16 juin 1903 que Ford aida à organiser la Ford Motor Company, capitalisée à 150 000 $, dont 28 000 de sa poche. Les premières voitures seront livrées le 23 juillet 1903. L’usine est installée dans une ancienne fabrique de fiacres de Détroit, elle connaît des débuts difficiles. Mais Henry Ford fourmille d’idées : en cinq ans, il crée dix-neuf modèles différents. L’entreprise importe du caoutchouc du Congo pour la fabrication de pneus et pièces de moteurs. Le succès vient en 1908 avec l’arrivée de la célèbre Ford T le 12 août 1908. Ce modèle sera vendu à plus de quinze millions d’exemplaires dans le monde. Le succès de la Ford T fut tel que la demande dépassera l’offre. Ford n’eut même pas besoin de faire de publicité de 1917 à 1923.

Pour produire la Ford T, Henry Ford dut mettre en place une nouvelle méthode de travail, appelée plus tard le « fordisme », inspirée directement du taylorisme, lui-même nommé O.S.T. (organisation scientifique du travail).Cette méthode se répandra rapidement au sein de l’ensemble des industries de transformation. Pour faire face à une relative saturation du marché résultant d’une diffusion très large de la Ford T, Henry Ford élabore le principe du renouvellement des versions pour ses automobiles. De nouvelles versions de la Ford T apparaissent, parfois avec des modifications mineures par rapport aux versions précédentes, afin que le marché soit régulièrement stimulé par cet effet de mode. Critiqué pour son importation de caoutchouc congolais (travaux forcés), Ford se tourne vers des productions brésiliennes et indonésiennes.

Le succès du Modèle T permet à Ford de s’agrandir considérablement aux États-Unis, mais également en Asie (1909), en Amérique du Sud, en Europe (1911) et en Australie (1925), de nouveaux sites de production et d’assemblage voient le jour. Ce développement fulgurant s’accompagne d’un système de rémunération unique pour l’époque : 5 dollars pour huit heures de travail par jour en 1914.

Henry Ford fut enfin l’un des premiers à considérer l’exportation comme un moyen important d’expansion commerciale. La participation du personnel aux bénéfices de l’entreprise et la vente à crédit pour permettre à chacun des employés d’acquérir une automobile lui sont aussi attribuées. Son entreprise sera ensuite reprise par son fils puis son petit-fils.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=aol4mXsjof4[/youtube]

Pour aller plus loin :

– une biographie orientée économie sur le site trader.finance.fr

– une vidéo originale sur le site Cyberhistoiregéo

– biographie complète sur Henry FORD sur le site jesuismort.com

– une page très complète sur sa vie et son entreprise sur Wikipedia

– une exposition (en anglais) lui a été consacrée par le Benson Ford Research Center

Sandy : histoire vraie, images fausses

«Dans un monde de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.»  Georges ORWELL.

Je viens de lire un article assez exceptionnel sur le site OWNI. C’est un média social européen qui cherche à offrir le meilleur de l’information et du débat sur l’évolution de la société numérique en France et en Europe, raconte et analyse l’impact d’Internet sur la société, les pouvoirs et les cultures.

Initialement publié sur son blog, Hyperbate, Jean-Noël LAFARGUE s’intéresse aux images qui circulent sur tous les réseaux sociaux depuis quelques jours au sujet de l’ouragan Sandy. Cette catastrophe climatique a déclenché une tempête d’images plus ou moins crédibles de l’évènement que Jean-Noël a su déchiffrer et expliquer. Grâce à lui, j’ai pris conscience – une fois de plus – que la vérité n’était pas forcément essentielle au « processus de restitution émotionnelle de l’instant ».

Je vous restitue ci-dessous l’essentiel de son article directement accessible sur son Blog :

 » L’ouragan Sandy, rapidement rebaptisé Frankenstorm, a atteint New York avant-hier, y causant aussitôt une dizaine de morts. Le quotidien Libération a alors publié un article titré Sandy touche terre et fait ses premières victimes, ce qui semble un peu léger, puisqu’avant d’atteindre la côte Est des États-Unis, le cyclone a tout de même fait au moins soixante-quinze morts dans les Caraïbes, dont cinquante sur la seule île d’Haïti1.

Le cliché ci-dessus à gauche, qui représente l’ouragan en train de menacer New York a été partagé plus d’un demi-million de fois sur Facebook. Beaucoup, y compris parmi ceux qui ont diffusé cette image, ont eu des doutes sur sa véracité, notamment puisqu’il anticipait sur les évènements. Vérification faite, il s’agissait bien d’un montage entre une vue classique de la statue de la liberté et une tempête de 2004 dans le Nebraska.

Cela m’a rappelé un cas sur lequel je suis tombé en préparant mon livre. Une agence d’images sérieuse proposait à la vente une photographie impressionnante censément prise à Haïti il y a deux ans, où l’on voyait des palmiers noyés par une vague géante [ci-dessous]. Jolie image, mais qui me posait un problème car il n’y a pas eu de tsunami en Haïti en 2010. Alors j’ai fait quelques recherches…

Vérification faite, la photographie en question s’avère être un recadrage et une colorisation d’un cliché pris à Hawaïi en 1946 par Rod Mason, un simple amateur qui se trouvait alors directement menacé par le tsunami Hilo, qui a causé en son temps la mort de cent soixante personnes. Un photographe indélicat avait vendu à l’agence cette image ancienne, qui ne lui appartenait pas, remixée en tant que photographie d’actualité récente.

Revenons à Sandy. Plusieurs montages faciles à identifier ont été réalisés en incrustant des titres d’actualité à des captures issues des films-catastrophe de Roland Emmerich : Independance Day (1996), The Day After Tomorrow (2004) et 2012 (2009), ou encore en utilisant des images du film coréen The Last Day (2009).

Parmi les images qui ont beaucoup circulé, on a aussi pu voir un certain nombre de photographies de requins circulant dans les villes inondées. Je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de requins aussi haut qu’à New York à la fin du mois d’octobre, ces animaux n’aimant pas les eaux froides, mais l’idée du requin qui se balade dans le jardin est délicieusement effrayante.

Parmi les images très populaires, il y a aussi eu celle de ce restaurant McDonald’s inondé :

…Il s’agit en fait d’un photogramme extrait d’un film réalisé en 2009 par les artistes danoisSuperflex et intitulé Flooded McDonald’s, c’est à dire littéralement McDonald’s inondé.

Toutes ces images, déjà factices ou sorties de leur contexte ont assez rapidement suscité des parodies, bien sûr.

L’image ci-dessus à gauche cumule diverses menaces de cinéma : Godzilla, le requin géant desdents de la mer ou de Shark attack, des soucoupes volantes, le marshmallow man du filmGhostbusters. On retrouve aussi Godzilla derrière la statue de Neptune de Virginia Beach.

Dès que l’on parle de catastrophe à New York, comment se retenir de penser au cinéma ? Le problème s’était déjà posé le 11 septembre 2001. Nous avons vu cette ville si souvent détruite :Godzilla (1998), La guerre des mondes (2005), Cloverfield (2008), Avengers (2012),…

Parmi les images de reportage qui ont été produite par des photographes professionnels pour des médias d’information, on en trouve beaucoup qui elles aussi semblent s’adresser à notre imaginaire de cinéphile plus qu’autre chose :

Composition soignée, éclairage dramatique, couleurs étudiées, ces photos sont belles avant d’être informatives, et ont sans doute été retouchées dans ce but.

Quant aux photos d’amateurs, elles sont encore plus troublantes, car beaucoup ont envoyé sur Facebook ou Twitter des témoignages parfois dramatiques de ce qu’ils voyaient, mais modifiés par les filtres fantaisistes d’Instagram :

Ces images prises avec des téléphones portables se voient donc appliquer des couleurs rétro, passées, ou d’autres effets censés rappeler la photographie argentique.

Finalement, les seules images qui semblent un tant soit peu objectives, ce sont celles qui sont prises par des caméras de surveillance ou des webcams :

Je ne suis pas sûr qu’il rimerait à quelque chose de faire des statistiques pour le vérifier, mais il semble que la très grande majorité des images que nous recevions de l’ouragan Sandy et de ses effets sur la côte Est des États-Unis, une histoire “vraie”, soient des images “fausses”, c’est-à-dire qui s’écartent sciemment de l’illusion du témoignage objectif : montages, retouches, images d’archives, images d’actualité ayant l’apparence de photos d’archives, pastiches, images extraites de films. Et il n’est pas forcément question de tromperie, puisque c’est le public, par les réseaux sociaux, qui sélectionne les images qui circulent, qui les diffuse et, parfois, qui les crée.

C’est le public aussi qui effectue des enquêtes sur les images et qui fait ensuite circuler en pagaille des démentis (parfois douteux ou incomplets) pour signaler que telle image est ancienne et que telle autre est falsifiée. Le public n’est pas forcément désorienté, pas dupe de la confusion, il y participe sciemment, peut-être suivant l’adage italien « se non è vero è bene trovato  » (si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé).

La question n’est donc peut-être pas de chercher à transmettre une vérité sur ce qui se passe à New York, mais juste de répondre à un évènement par des images et donc, par un imaginaire. « 


Article publié à l’origine sur le blog de Jean-Noël LAFARGUE, Hyperbate.

La place de l’option HG au Bac S

Vous avez choisi de consacrer du temps à préparer l’option Histoire-Géographie au Bac S et je vous en félicite. Au moment de remplir votre inscription aux différentes épreuves du baccalauréat, certains se posent des questions quant au statut de cette nouvelle option. Voici quelques informations transmises par le Rectorat et confirmée par M. Corenflos.

Pour être très simple, l’option HG au Bac est considérée comme une option traditionnelle, au même titre que musique, EPS, etc. Ni plus, ni moins. Si elle est la seule, elle est à mettre ne option 1. Logique…

Il convient ensuite de revenir sur le statut de la l’Euro car une certaine confusion régnait chez certains. Soyons clair : la section Euro n’est pas une option au sens « administratif » du terme. Elle permet d’obtenir une « mention » portée sur le diplôme. Malgré cela, l’épreuve orale de DNL donne une note qui se combine avec une note d’année donnée par les profs de SE (anglais + DNL-HG). L’élève obtient ainsi une note de « Section Euro » qui peut être utilisée comme si c’était une note d’option. Dans ce cas, l’élève peut choisir d’utiliser cette fameuse « note » comme note d’option 1 ou note d’option 2 (selon l’existence ou non d’autres véritables options qu’il souhaite valoriser ou pas). C’est à lui de choisir.

Pour être parfaitement clair, prenons l’exemple d’un élève qui fait du latin, l’option HG et la Section Euro ; il peut utiliser 2 « options » (maxi). Il pourra choisir de faire :

Choix 1 :  Option 1 : latin (coef 3 car en position 1) /  Option 2 : section euro (coef 1)

> dans ce cas, il perd le bénéfice de l’option HG.

Choix 2 :  Option 1 : HG (coef 2 car en position 1) /  Option 2 : section euro (coef 1)

> dans ce cas, il perd le bénéfice de l’option Latin.

Choix 3 :  Option 1 : Euro (coef 2 car en position 1) /  Option 2 : option HG (coef 1)

> dans ce cas, il perd également le bénéfice de l’option Latin.

Choix 4 :  Option 1 : latin (coef 3 car en position 1) /  Option 2 : option HG (coef 1)

> dans ce cas, il passe la Section Euro pour pouvoir valider sa mention européenne, mais sa note ne sera pas utilisée dans la calcul de sa moyenne de bac (puisqu’on ne peut valoriser que 2 notes en option).

Il est donc important de noter que l’épreuve de section euro peut être passée sans être utilisée comme note d’option. Dans ce cas – et celui là seulement – elle ne sert qu’à valider la « mention européenne » sur le diplôme mais n’intervient pas dans la moyenne.

Enfin, j’en profite pour rappeler aux plus indécis les modalités de l’épreuve orale d’option Histoire-Géo en classe de Terminale S :

Épreuve orale de 20 minutes avec une préparation de 20 minutes.

Deux sujets sont proposés parmi les questions et les études traitées durant l’année et figurant sur une liste constituée par le professeur et signée par le chef d’établissement. Un sujet est choisi et devra être développé par l’élève.

Notation et coefficient
Notation sur 20 / Coefficient 2 (si option 1)

Productions personnelles
Si des productions ont été réalisées par les élèves, au cours de l’année, celles-ci doivent être apportées le jour de l’épreuve. L’examinateur peut choisir d’en mobiliser une lors de l’examen. Il n’est donc pas tenu d’interroger le candidat sur sa production personnelle mais le candidat peut, selon le cas, prendre appui sur ces travaux.

Le calendrier, toute une histoire…

Chaque jour, lorsque nous consultons notre calendrier, nous partageons un peu le quotidien de nos ancêtres Romains. Chez eux, en effet, le mot calendae  est le premier jour du mois. Bien sûr, leur calendrier a subi de nombreuses évolutions au fil du temps avant de devenir celui que nous connaissons aujourd’hui. Revoyons ensemble quelques étapes de cette histoire du temps…

Etape 1 : le calendrier romain 1 (avant la réforme)

Les Romains avaient un calendrier lunaire de 10 mois, avec 29 et 30 jours alternés. L’année comptait donc 295 jours et commençait en mars, période du printemps. Sous le règne de Numa POMPILIUS ( vers 700 avant J.-C.), on jugea l’année trop courte par rapport à l’année tropique. On lui ajouta donc deux mois, januaris et februarius. D’abord placés en fin d’année, ces deux mois furent finalement considérés comme les deux premiers mois de l’année. De fait, le début de l’année ne coïncidait plus avec le printemps mais avec l’hiver, période où les jours commencent à s’allonger. Petit à petit, les durées des mois furent modifiées afin de maintenir les dates en accord avec les saisons. Un seul intrus dans ce calendrier bien pensé : le mois de décembre. En effet, pourtant devenu alors le douzième mois, il conserva son appellation de « dixième »… Nul ne sait vraiment pourquoi !

Les mois quant à eux se divisaient en trois parties inégales organisées autour de jours particuliers. Ceux-ci devaient correspondre aux phases de la Lune : les calendes (début de la nouvelle lune) , les nones (premier quartier de lune) et les ides (début de la pleine Lune). Ces noms furent utilisés jusqu’au XVIe siècle.

Etape 2 : le calendrier romain 2 (après la réforme)

Les Romains payaient leurs dettes au début de chaque mois, ces jours étant appelés calendes, ou calendae – d’où le mot «calendrier» qui désigne le registre où sont inscrits les comptes puis la mesure du temps elle-même.

En l’an 46 avant J.-C., Jules César, sur les conseils de l’astronome égyptien Sosigène d’Alexandrie , décida que l’année serait de 365 jours : 4 mois de 30 jours , 7 mois de 31 jours et 1 mois de 28 jours. Le début de l’année fut fixé le premier janvier (jour de l’entrée en fonction des consuls). Ce nouveau calendrier, cette fois de type solaire, est dit julien en référence à son promoteur. L’équinoxe de printemps fut fixée au 25 mars , le solstice d’été au 24 juin , l’équinoxe d’automne au 24 septembre et le solstice d’hiver au 25 décembre . Ces dates étaient en fait décalées d’un jour par rapport à la réalité astronomique.

Le mois « sextilis » fut renommé « augustus » en l’honneur de l’empereur Auguste. De plus , le mois d’augustus ne pouvant pas , pour des raisons de dignité , comporter moins de jours que le mois de Julius , la durée des mois fut de nouveau modifiée pour aboutir à celle que nous connaissons : 31 jours pour juillet et donc 31 jours pour août ; il a donc fallu enlever un jour au mois de février qui se retrouvait ainsi avec 28 jours les années normales et 29 jours les années bissextiles.

Ainsi , le calendrier julien avait pratiquement le forme que nous lui connaissons aujourd’hui mis à part la semaine qui n’avait pas encore été définie.

Etape 3 : le calendrier grégorien (après réforme)

Le lendemain du jeudi 4 octobre 1582, les Romains se réveillèrent le vendredi… 15 octobre 1582. Cette nuit du 4 au 15 octobre 1582 avait été choisie par le pape Grégoire XIII pour l’entrée en application de sa réforme du calendrier julien, ainsi nommé d’après Jules César.

C’est le 5 octobre 1582 (calendrier julien) que le pape Grégoire XIII décida que ce jour serait le 15 octobre 1582 (calendrier grégorien) vu le retard de 10 jours accumulé par le calendrier julien. Avec une année-origine fixe – la fondation de Rome en 753 av. J.-C., la durée de l’année julienne dépassait de presque 12 minutes l’année des saisons (ou année tropique) c’est à dire l’intervalle moyen de deux retours consécutifs du soleil à l’équinoxe de printemps. On assiste alors à une lente dérive de 3 jours en 400 ans, qui perturbe la date de Pâques, fête mobile.

En effet, le concile de Nicée , en 325,après 3 siècles de conflits, a fixé une règle « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après  » . Cette règle ne peut plus être appliquée au début du XVIe siècle car l’équinoxe de printemps tombe un 11 mars ! Cela devient un  peu n’importe quoi, surtout dans un monde profondément christianisé à l’époque. Il apparaît donc urgent de déterminer rigoureusement la date de Pâques, fête centrale dans le calendrier liturgique. La réforme du calendrier est donc confiée au pape Grégoire XIII par le Concile de Trente ( 1545-1562).

Etape 4 : en quoi consiste la réforme grégorienne ? 

Pour mener à bien cette mission un peu spéciale, le pape fait construire au Vatican une tour d’observation et nomme une commission de savants. Comme l’équinoxe de printemps tombe le 11 mars en 1582 – en avance de 10 jours sur la règle fixée à Nicée – on décide alors de supprimer les 10 jours qui empêchent d’appliquer la règle ! Il suffisait d’y penser…

Si le calendrier grégorien garde le système des années bissextiles tous les 4 ans, il y introduit une modification pour les années séculaires (1600, 1700, 1800…). Et c’est là que ça se complique car, en effet, l’année tropique étant plus courte que l’année julienne qui sert de base au nouveau calendrier, on supprime le jour ajouté aux années séculaires. On le supprime… sauf quand le millésime est divisible par 400 (1600, 2000) : ainsi 1600 et 2000 ont été bissextiles, et pas 1700 , 1800, 1900. C’est bon, vous suivez toujours ?

Etape 5 : une réforme difficile à adopter

C’est une bulle du pape qui rend public le nouveau calendrier le 24 février 1582. L’application est immédiate . La suppression de 10 jours entre le 4 et le 15 octobre ne soulève aucune réaction, ce qui montre l’indifférence des peuples à la définition d’un calendrier plus abstrait… On voit bien qu’il n’avait pas de jours de RTT à rattraper à l’époque !

Au niveau des États, l’application a été fonction des choix religieux : les États catholiques (Espagne, France, Portugal, États italiens) l’ ont adopté immédiatement. Facile de deviner que les États protestants le refusèrent catégoriquement puisqu’ils ne voulaient pas reconnaître le pouvoir de l’Église catholique sur le temps ! Ainsi, les États allemands ne l’ont adopté qu’en 1699. En Angleterre , le calendrier grégorien ne remplaça le calendrier julien qu’en 1752. Le début de l’année y passa alors du 1er avril au 1er janvier et 11 jours furent supprimés entre le 2 et le 14 septembre. Ces jours perdus provoquèrent la colère du peuple et des émeutes eurent lieu dans les rues car la population pensait que le gouvernement essayait de leur voler onze jours de salaire !

Le monde orthodoxe aussi a retardé l’application du calendrier grégorien. En Russie, son adoption a été décidée par les Bolcheviques en 1918, après la révolution des 24-25 octobre… qui a eu lieu les 6 et 7 novembre 1917. Beau bazar dans les calendriers européens, n’est-il pas ?

Etape 6 : et aujourd’hui ?

D’autres pays n’ont adopté ce calendrier qu’au XXe siècle : la Bulgarie et l’Albanie en 1912 ; la Chine en 1912 ; la Roumanie et le Yougoslavie en 1919 ; la Grèce en 1923 – mais ils utilisèrent encore longtemps le calendrier julien pour la fixation des dates religieuses. La Turquie l’adopta en 1926… sans pourtant renoncer au calendrier musulman ! Le Japon , la Chine , l’Inde , le Vietnam l’utilisent parallèlement à leur calendrier national .

Depuis 1950 , presque tous les pays du monde ont recours au calendrier grégorien , tout en conservant leurs propres calendriers pour établir la date des fêtes religieuses et traditionnelles .

Le calendrier grégorien n’avançait que de 26 secondes par an par rapport à l’année tropique. Actuellement , le décalage est de 3 heures. On estime donc qu’il atteindra une journée vers… 4700 ! Préparez vos montres.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=V62LkV7uVoY[/youtube]

Pour aller plus loin :

– une page spéciale Calendrier de la DAAC de l’académie de Toulouse

– sur le site « Histoire des chiffres » une page très complète relate cette histoire

– le site Herodote revient sur la réforme grégorienne

La Chine fait sa Révolution en 1911

Il y a cent ans, le 10 octobre 1911, la nuit tombe. Soudain, un coup de feu retentit dans la ville de Wuchang, dans la province du Hubei, dans le centre de la Chine. Ce coup de feu ouvre une période importante dans l’histoire chinoise. Il a été tiré par Xiong Bingkun, un révolutionnaire dans l’armée nouvelle basée dans la ville de Wuchang. Xiong et ses camarades ont ensuite ouvert le dépôt d’armes pour accueillir l’artillerie à l’extérieur de la ville.

En un seul jour, l’armée nouvelle a réussi à s’emparer de toute la ville. Les insurgés proclament la République et forment un gouvernement provisoire. Très vite, 14 des 18 provinces de l’empire chinois se rallient à eux : elles déclarent leur indépendance du régime de la dynastie des Qing.

Sun Yat-sen, fondateur du parti Guomindang, alors en Amérique, rentre précipitamment. Il est proclamé président provisoire de la République à Shanghai le 29 novembre. Le 7 décembre, en signe de rupture avec la dynastie mandchoue, les Chinois sont invités à couper leur natte !

À Pékin, cependant, le pouvoir tombe entre les mains de Yuan Shih-kai, l’ancien conseiller de l’impératrice. Il oblige Puyi, le dernier et jeune empereur à abdiquer : la dynastie des Qing s’effondre. Yuan Shih-kai proclame à son tour la République le 13 février 1912 et se pose en rival des républicains du sud.

Sun Yat-sen, peu désireux de provoquer la division du pays, laisse à Yuan Shih-kai la présidence de la République. Le nouvel homme fort du pays n’allait désormais avoir d’autre but que d’éliminer le Kuomintang et de rétablir à son profit… l’empire !

Les républicains du sud ayant proclamé sa déchéance, Yuan Shih-kai occupe Nankin le 27 août 1913. Il met fin au régime parlementaire et proclame la restauration de l’empire le 12 décembre 1915… avant de reculer précipitamment sous l’effet d’une insurrection générale. La mort, qui l’emporte le 6 juin 1916, à 57 ans, réduit à néant son rêve impérial.

La Chine, débarrassée des empereurs mandchous, entre dans une longue période de guerre civile qui ne s’achèvera qu’avec la victoire des communistes en 1949. L’évènement n’en est pas moins commémoré par plus d’un milliard d’hommes sous l’appellation commune «Double-Dix» (10-10 pour dix octobre). Son anniversaire est fête nationale à Taiwan. Cette année, ce centenaire y sera tout particulièrement fêté.

Certains historiens affirment d’ailleurs que cette Révolution fut d’abord l’affirmation d’une identité nationale face à l’impérialisme occidental. Alors que la Chine vient d’user de son veto au Conseil de sécurité et s’impose désormais comme une des principales puissances mondiales, il est difficile d’imaginer la soumission dans laquelle elle s’était enfermée au début du XXe siècle.

Pour aller plus loin :

– la Révolution de 1911 vue par le site de CCTV.com (chaîne officielle chinoise)

– le très bon article que lui consacre le site Herodote (et dont cet article s’est inspiré)

– une chronologie plus complète sur l’évènement sur Wikipédia

– un article de fond traitant de la place de la Chine au début du XXe siècle sur le site voltaire.net

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