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Une solution face aux émeutes de la faim ?

Confrontée à la flambée mondiale du coût de la nourriture, l’ONU se prépare au pire. « Une des inquiétudes majeures est la possibilité que l’ensemble du système d’aide alimentaire d’urgence soit incapable de faire face », prévient une note interne de l’ONU dont Le Monde a obtenu une copie.

Elle recommande la mise sur pied de « plans d’urgence spécifiques pour répondre aux besoins des populations urbaines », jusque-là peu touchées par la malnutrition car l’ONU s’inquiète très sérieusement de « la possibilité que l’ensemble du système d’aide alimentaire d’urgence soit incapable de faire face. » Alors que la hausse du prix du blé à l’échelle mondiale a atteint 181% en février sur 36 mois, la situation pourrait aboutir à l’« insécurité alimentaire«  de millions de personnes. Parmi les défis qui attendent l’ONU et qui ne doivent pas être sous-estimés, figure aussi le durcissement de crises locales causé par des « émeutes de la faim », comme celles qui ont secoué l’Egypte, la Mauritanie, le Mexique, le Maroc, la Bolivie, le Pakistan, l’Indonésie, la Malaisie…

Comme l’explique Guillaume DAUDIN, économiste à l’OFCE, dans un article du Nouvel Observateur, toutes ces émeutes sont liées au même problème : « quand il y a augmentation du prix du blé, il y a une répercussion sur les consommateurs les plus pauvres. Le problème est aujourd’hui amplifié par la hausse, en parallèle, du prix du riz. » D’ailleurs, rien d’étonnant que de voir toutes émeutes éclater en même temps, en ce début du printemps… « Nous sommes sur la fin des stocks de la dernière récolte, qui n’a pas été bonne, notamment en raison de la sècheresse en Australie, l’un des principaux producteurs, et la récolte suivante n’arrivera pas avant l’été. Aujourd’hui, il y a, tout simplement, un problème d’offre et de demande.« 

Il est vrai que la production de blé a été très faible depuis deux ans et que l’offre ne peut donc plus suivre la demande. Par voie de conséquence, les prix augmentant, et tout particulièrement dans les pays en développement.

Le phénomène n’est pourtant pas nouveau… Il y a beaucoup d’exemples historiques qui mettent en lumière des crises de ce type, notamment au XIXe siècle. Certains affirment même que les émeutes de la révolution française étaient liées à la crise du prix du blé !

Cherchant une solution à cette crise, le ministre allemand de l’Agriculture, Horst SEEHOFER, a récemment critiqué les grands groupes internationaux agro-alimentaires, les accusant de ne chercher avant tout que le profit : « la maximisation des gains passe avant tout pour eux et non pas l’approvisionnement des gens. Les grands groupes et investisseurs financiers dominent le marché et on doit leur mettre des bâtons dans les roues […] (le monde) a besoin d’une agriculture paysanne et non pas industrielle« , a-t-il dit dans un entretien au Bild am Sonntag.

Certains réclament, par ailleurs, l’arrêt de la production de biocarburants, qui risque de réduire considérablement les ressources alimentaires mondiales à court ou moyen terme et qui joue également sur les prix. En effet, si vous utilisez une grosse partie des terres à céréales, qui ne sont déjà pas suffisantes, pour faire de l’éthanol, vous augmentez encore davantage les prix. C’est logique, mais pas accepté par tous les spécialistes pourtant…

Pour terminer, je vous livre une réflexion de Jean ZIEGLER, homme politique, sociologue, écrivain et polémiste suisse, qui n’a pas fini de me tourmenter… Il écrivait dernièrement : « Étant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement, tout enfant qui meurt actuellement de faim est en réalité assassiné« …


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