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Anecdote du dimanche (22) – Ambroise Paré nous démontre le bienfait des légumes sur la santé

Certains d’entre vous connaissent sans doute Ambroise Paré, considéré comme le plus grand médecin du XVIe siècle. Sa réputation lui permit même de devenir « Premier Chirurgien » des rois de France Henri II et Charles IX qu’il servit brillamment (à ceci prêt qu’il ne put sauver le premier d’entre eux de sa fameuse blessure reçue à l’œil lors  d’un tournoi).

Un tel succès s’explique avant tout par son habileté dans l’art chirurgical. Ainsi, face à des cas d’amputation, plutôt que d’utiliser le fer rouge comme le faisaient alors tous ses collègues, il  décida de pratiquer des ligatures (sortes de nœuds réalisés sur des vaisseaux sanguins pour arrêter l’écoulement du sang), une technique qui était tout à la fois plus efficace et moins douloureuse.ambroise paré

Ses méthodes toutefois furent parfois plus originales et rudimentaires. Ainsi, il sauva  un jour la vie d’un tailleur d’habits parisien de façon fort étonnante. Ce dernier venait de se mettre à table avec cinq de ses amis, quand survint un incident qu’Ambroise Paré lui-même nous présente :

« Tous se mirent en devoir de bien escrimer de la dent. Un d’entre eux print un morceau de gros boyau cuilier : l’ayant mis en sa bouche, il luy tardoit qu’il ne fust en son estomach ; il l’avala sans mascher (…) : ce morceau luy demeura au milieu de la gorge, et ne peut passer, qui lui cauza une très grande difficulté de respirer, et tomba comme épileptique, le visage tout noir et livide« .

Appelé sur les lieux, le chirurgien s’approcha du malade, lui ouvrit grand la bouche et vit la gorge du tailleur bloquée par la viande. Son geste fut rapide et efficace : il aida le morceau à passer d’un coup de… poireau bien placé ! L’intervention frappe par son pragmatisme et sa rapidité, preuves indéniables de génie. Mais que ce geste soit celui du plus grand médecin de son temps, nous laisse imaginer l’état encore bien bredouillant de la médecine au XVIe siècle.

source : Madeleine Ferrières, Nourritures Canailles, Paris, 2007.

source de l’image : Théobald Chartran, « Ambroise Paré pratique la ligature des artères », XIXe siècle.

  1. Thibaut
    12/04/2010 à 13:39 | #1

    Un excellent réflexe mais c’est vrai que maintenant y a mieux comme technique pour sauver des vies ^^’

  2. NathalieS
    12/04/2010 à 20:09 | #2

    C’est d’autant plus dommage que pour ce cher HENRI, il s’est entrainé sur les têtes de 3 condammés qui furent décapités avec un peu d’avance sur la date prévue!!

  3. 15/04/2010 à 09:58 | #3

    Il est vrai qu’Ambroise Paré avait eu la chance de pouvoir disposer de cadavres tout frais. Cela n’a pas suffi à sauver Henri II manifestement. Merci pour ce rappel Nathalie.

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